Montréal, arts interculturels (MAI) est un organisme culturel pluridisciplinaire de Montréal créé en 1999.
Description
Le MAI est un organisme à but non lucratif dont la mission consiste à accompagner et à promouvoir des pratiques artistiques interculturelles afin de permettre un dialogue entre les cultures à Montréal. Le MAI subventionne et présente des projets en danse, en théâtre, en arts visuels et médiatiques, en arts de la parole etc. Il accompagne des artistes émergents ou confirmés et soutient particulièrement des artistes issus de la diversité culturelle[1],[2]. L’organisme dispose d’un théâtre, d’une galerie, d’un café et de deux salles de répétition[3].
Historique
En 1990, le Regroupement pour le développement des pratiques artistiques interculturelles voit le jour. Dès 1989, le regroupement choisit d’œuvrer à la création d’un nouvel espace culturel à Montréal et c’est à Milton Parc, rue Jeanne-Mance, que le MAI sera installé en 1999. L’organisme est alors doté d’un café, d’une galerie et de deux salles de répétition. En 2005, le MAI inaugure son programme d’accompagnement des artistes, programme qui sera renommé « Complices » en 2018. À l’origine, le programme s’adressait principalement aux artistes autochtones et artistes issus de la diversité culturelle mais le programme s’est peu à peu élargit afin d’inclure des artistes en situation de handicap, issus de minorités linguistiques ou des communautés LGBTQAAI[1]. En mars 2020, le MAI est contraint d'annuler un bon nombre de ses spectacles du printemps à la suite du décret d'urgence sanitaire pour contrer la pandémie du coronavirus.
Missions
Le MAI a pour mission principale d’encourager le dialogue en présentant des démarches artistiques interculturelles approchant les questions d’identité, de genre, d’orientation sexuelle, de religion etc[4]. Ainsi, l’organisme dispose de deux missions principales. La première consiste à accompagner des artistes dans leur développement et/ou leur promotion afin de stimuler des productions hybrides et des démarches transversales, pluridisciplinaires et interculturelles. La seconde mission vise à s’adresser à un public varié et à proposer une programmation ainsi que des ateliers inclusifs à destination tant de connaisseurs que de néophytes[1]. Pour ce faire, le MAI propose des programmes d'accompagnements ainsi qu'une programmation annuelle. Face au manque de diversité culturelle dans les arts contemporains au Québec, le MAI a également mis de l'avant les arts contemporains des communautés noires[5].
Programmation
Chaque année le MAI propose une programmation officielle, mettant de l'avant une vingtaine d'artistes. La programmation inclut des expositions (en moyenne quatre par an), des spectacles de danse, musique ou autres dans le théâtre du MAI et des spectacles présentés hors les murs en partenariat avec d'autres espaces culturels à Montréal[1]. Plusieurs artistes ayant acquis une notoriété au Québec, au Canada et parfois à l'international font partie de la programmation des années précédentes tels que Manuel Mathieu, Hannah Claus[6], Jean-Daniel Rohrer, Dana Michel, Su-Feh Lee, Daina Ashbee, The Dancers of Damelahamid... Ces dernières années, les difficultés à entrer au Canada pour les artistes étrangers ont causé quelques problèmes à l'organisme[7].
La saison 2018-2019 du MAI s'intitule Jusqu'où s'étend ton amour ? et présente près de trente évènements en danse, musique, théâtre, arts interdisciplinaires, arts de la parole ainsi que cinq expositions en arts visuels.
Programmation par année
Image saison
Nom de l'évènement
Artiste(s)
Catégorie artistique
Ville de l'artiste
Saison 2019-20
Direction artistique : Michael Toppings. Thématique : Reflet
Camille: un rendez-vous au delà du visuel[8],[9],[10]
Le programme Public+ est inaugurée en 2009. Il vise à proposer des activités en parallèle des expositions et de la programmation officielle du MAI afin de soulever questions et débats ou tout simplement de permettre une interaction[1].
La localisation du MAI, dans Milton Parc, entre le Plateau Mont-Royal et le Centre-Ville, permet de s’adresser à des publics variés. Il s’agit d’un quartier central de Montréal où plusieurs langues se côtoient ainsi que plusieurs communautés : universitaires, résidentielle et professionnelle. Le lieu est à l’image du souhait du MAI de proposer une programmation et un accompagnement inclusif venant rassembler divers publics, diverses communautés et ce toujours dans une recherche d’échange[3].
L'accompagnement des artistes : Complices
Le MAI propose chaque année d’accompagner des artistes en leur offrant un soutien financier ou une assistance dans leur développement professionnel ou leur visibilité à Montréal. Grâce à ses studios, l’organisme propose également des espaces de travail ainsi que des résidences dans le but de soutenir des projets et des productions prometteuses. Le MAI propose notamment des programmes d'accompagnement jumelés avec le Conseil des Arts de Montréal[83]. Le MAI est également un lieu de rencontre pour les artistes qui peuvent y trouver un contact tant avec le public qu’avec d’autres artistes, offrant ainsi la perspective de projets collaboratifs[1].
En 2005, le MAI lançait son programme de mentorat (aujourd’hui appelé Alliance) destiné aux artistes racisé.e.s ou nouvellement immigré.e.s au Canada. Depuis, le MAI a élargi la portée de ce programme afin d’y inclure aussi les artistes descendant.e.s des Premières Nations, Inuit, et Métis, les artistes sourd.e.s ou en situation de handicap, les membres de la communauté LGBTQQIP2SAA, ainsi que les artistes aîné.e.s.
Alliance est un modèle de mentorat unique au Canada. Grâce à des bourses de soutien, Alliance procure un accompagnement pour le développement professionnel et créatif des artistes (pratiques artistiques hybrides), au sein d’une structure solide et flexible. Les bourses de soutien sont conçues pour et par les artistes, définies et gérées avec les artistes et/ou les collectifs, qui déterminent les services dont ils et elles ont besoin, dans un format à court ou long terme (de 3 à 18 mois). Depuis 2005, plus de 317 artistes, compagnies et/ou collectifs ont été soutenu.e.s par le programme Alliance : complice, associé, collaborateur, co-conspirateur, et ultimement centre de développement – procurant un espace sûr et sécuritaire pour l’épanouissement professionnel et créatif, ceci au sein d’une structure solide, mais flexible (les récipiendaires sont sélectionné.e.s annuellement par un comité à la suite d'un appel public).
C’est au sein de cette structure de soutien, en 2018, que le MAI commençait aussi à se positionner en tant que producteur (à travers La Ruche, une plateforme via laquelle des fonds sont injectés dans la recherche, la création et/ou la production de résidences d’artistes, avec des fonds placés directement entre les mains des artistes). Ce rôle de partenaire de production, relativement nouveau pour le MAI, est axé sur la facilitation, la navigation entre la vision de l’artiste et ses capacités, valorisant la relation tout en repensant les binarités. Depuis , Le MAI a co-produit les spectacles canadiens suivants : Lévriers, par Sophie Gee, Numbers increase as you count de Ülfet Sevdi, Seeds Cast Afar From Our Roots de Angie Cheng, Winnie Ho, & Chi Long, Radio III de Elisa Harkins, Zoë Poluch & Hanako Hoshimi-Caines, Real’s Fiction de Ben Kamino, ainsi que la co-production internationale terrestrial avec jumatatu m. poe.
↑« Le MAI, mentor des artistes et organismes issus des communautés culturelles montréalaises », La médiation culturelle à la Ville de Montréal, (lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) Siobhan Burke, « Review: In ‘Rising,’ One Dancer’s Interpretation of Four Solos by Four Choreographers », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )