Montaillou est une commune rurale qui compte 17 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 360 habitants en 1806. Ses habitants sont appelés les Montallionois ou Montallionoises.
La commune est située dans les Pyrénées, une chaîne montagneuse jeune, érigée durant l'ère tertiaire (il y a 40 millions d'années environ), en même temps que les Alpes. Elle est traversée par la Faille nord-pyrénéenne, qui sépare la Zone axiale pyrénéenne (ZA) ou haute chaîne primaire de la Zone nord-pyrénéenne (ZNP), au nord. Les terrains affleurants sur le territoire communal sont constitués de roches pour partie sédimentaires et pour partie métamorphiques datant pour certaines du Mésozoïque, anciennement appelé Ère secondaire, qui s'étend de −252,2 à −66,0 Ma, et pour d'autres du Paléozoïque, une ère géologique qui s'étend de −541 à −252,2 Ma[6],[7].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l’Insee, qui sert de références dans toutes les statistiques, est de 8,61 km2[8],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 8,87 km2[7]. Son relief est particulièrement escarpé puisque la dénivelée maximale atteint 625 mètres. L'altitude du territoire varie entre 1 181 m et 1 806 m[11].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 8,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 861 mm, avec 10 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[15]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Ascou à 8 km à vol d'oiseau[17], est de 9,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 258,8 mm[18],[19]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[20].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 1[Note 4] sont recensées sur la commune[24] :
les « montagnes de Belesta, de la Frau, de l'Ordat et de Prades » (14 014 ha), couvrant 32 communes dont 28 dans l'Ariège et 4 dans l'Aude[25], et
les « montagnes orientales d'Ax-les-Thermes » (9 524 ha), couvrant 20 communes dont 16 dans l'Ariège et 4 dans l'Aude[26]
et deux ZNIEFF de type 2[Note 5],[24] :
les « montagnes d'Olmes » (31 924 ha), couvrant 33 communes dont 31 dans l'Ariège et 2 dans l'Aude[28].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Montaillou.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Montaillou est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[29].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[30],[31].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (71,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (71,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (43,7 %), prairies (28,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (27,4 %)[32]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Habitat et logement
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 90, alors qu'il était de 89 en 2013 et de 82 en 2008[I 2].
Parmi ces logements, 13,3 % étaient des résidences principales, 72,3 % des résidences secondaires et 14,5 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 81,1 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 18,9 % des appartements[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Montaillou en 2018 en comparaison avec celle de l'Ariège et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (72,3 %) supérieure à celle du département (24,6 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 83,3 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (75 % en 2013), contre 66,3 % pour l'Ariège et 57,5 % pour la France entière[I 3].
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
72,3
24,6
9,7
Logements vacants (en %)
14,5
9,7
8,2
Voies de communication et transports
Panneau d'entrée d'agglomération.
Sentier de randonnée.
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Montaillou est vulnérable à différents aléas naturels : inondations, climatiques (grand froid ou canicule), feux de forêts, mouvements de terrains, avalanche et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque particulier, le risque radon[33],[34].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement, crue torrentielle d'un cours d'eau, ou ruissellement d'un versant[35].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des chutes de blocs, soit des glissements de terrains, soit des effondrements liés à des cavités souterraines, soit des mouvements liés au retrait-gonflement des argiles. Près de 50 % de la superficie du département est concernée par l'aléa retrait-gonflement des argiles, dont la commune de Montaillou[36]. L'inventaire national des cavités souterraines permet par ailleurs de localiser celles situées sur la commune[37].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Montaillou est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[38].
Toponymie
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Quelques décennies après le massacre de la forteresse de Montségur, il persiste dans le massif des Corbières ainsi qu'en Haut Foix, notamment à Montaillou, une communauté gnostique essentiellement encadrée par les Bonshommes ou Parfaits tels que Peire Authié, Raymond de Castelnau ou Philippe d'Alayrac. Les persécutions menées par l'évêque Fournier de Pamiers, futur pape Benoit XII, ont pour conséquence d'éradiquer cette poche d'hérétiques. Après maintes péripéties, une grande partie des habitants a migré en Catalogne et en Pays valencien où ils ont formé une diaspora active plus ou moins dirigée par Guillaume (Guilhem) Bélibaste. Béatrice de Planisolles est arrêtée en 1320 et interrogée dans le but d'éradiquer les derniers cathares issus de la famille Clergue[39].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[42]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[43].
En 2021, la commune comptait 17 habitants[Note 6], en évolution de −5,56 % par rapport à 2015 (Ariège : +1,38 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 7 personnes, parmi lesquelles on compte 85,7 % d'actifs (57,1 % ayant un emploi et 28,6 % de chômeurs) et 14,3 % d'inactifs[Note 7],[I 6]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 2],[I 9]. Elle compte 3 emplois en 2018, contre 4 en 2013 et 7 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 4, soit un indicateur de concentration d'emploi de 74,2 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 35,3 %[I 10].
Sur ces 4 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 2 travaillent dans la commune, soit 50 % des habitants[I 11]. Pour se rendre au travail, 50 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 25 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 25 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 12].
Activités hors agriculture
5 établissements[Note 8] sont implantés à Montaillou au [I 13].
Le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques et des activités de services administratifs et de soutien est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 40 % du nombre total d'établissements de la commune (2 sur les 5 entreprises implantées à Montaillou), contre 13,2 % au niveau départemental[I 14].
Agriculture
1988
2000
2010
Exploitations
4
3
4
Superficie agricole utilisée (ha)
46
159
232
La commune fait partie de la petite région agricole dénommée « Région pyrénéenne »[46]. En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 9] sur la commune est l'élevage d'herbivores hors bovins, caprins et porcins[47]. Quatre exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune sont dénombrées lors du recensement agricole[Note 10] de 2010 (quatre en 1988). La superficie agricole utilisée est de 232 ha[47].
Jeanne Bayle, « Mise en défense du château de Montaillou au début du XVe siècle », in Bibliothèque de l'école des chartes, no 129-1, 1971, p. 113-119, [lire en ligne].
Charles Samaran, « À propos de la mise en défense du château de Montaillou », in Bibliothèque de l'école des chartes, no 130-1, 1972, p. 235-236, [lire en ligne].
Florence Guillot, « Autour de Montaillou, un village occitan », L'occupation du sol en pays d'Ax et d'Alion, du Xe siècle au XIVe siècle, 2000, [lire en ligne].
René Weiss, Les derniers cathares 1290 - 1329, préface d'Emmanuel Le Roy Ladurie, Paris, Fayard, 2002.
↑Les distances sont mesurées entre chef-lieux de communes à vol d'oiseau.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[9],[10]
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[21].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[48].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Melina Rokai, « Impossible escape: Inquisitor Jacques Fournier and the trials of the Cathars at the end of their existence in Languedoc », Anali Pravnog fakulteta u Beogradu, vol. 65, no 4, , p. 124–134 (ISSN0003-2565 et 2406-2693, DOI10.5937/AnaliPFB1704124R, lire en ligne, consulté le )