La MAO-A est particulièrement importante pour protéger le système nerveux central et le système nerveux périphérique de toutes les amines qu'on pourrait ingérer (que l'on trouve par exemple dans le poisson fumé, le fromage et la bière).
Des inhibiteurs sélectifs de la MAO-B, comme la sélégiline ou la rasagiline, sont utilisés dans le traitement de la maladie de Parkinson. En effet, ces inhibiteurs sélectifs et irréversibles de la MAO-B augmentent la quantité de dopamine disponible en empêchant sa dégradation par la MAO-B.
Contrairement aux inhibiteurs de la MAO-A, utiles, comme vu précédemment, dans la protection contre les amines exogènes, il n'est pas nécessaire de suivre un régime en utilisant ces inhibiteurs de la MAO-B.
Signification clinique
En raison du rôle vital que jouent les MAO dans l'inactivation des neurotransmetteurs, on pense que le dysfonctionnement des MAO (activité trop élevée ou trop faible des MAO) est responsable d'un certain nombre de troubles psychiatriques et neurologiques. Par exemple, des niveaux anormalement élevés ou bas de MAO dans l'organisme ont été associés à la schizophrénie[4],[5], à la dépression[6], au trouble déficitaire de l'attention[7], à la toxicomanie[8], aux migraines[9],[10]. Les inhibiteurs de la monoamine oxydase constituent l'une des principales classes de médicaments prescrits pour le traitement de la dépression, bien qu'il s'agisse souvent d'un traitement de dernière intention en raison du risque d'interaction du médicament avec le régime alimentaire ou d'autres médicaments. Des niveaux excessifs de catécholamines (épinéphrine, norépinéphrine et dopamine) peuvent entraîner une crise hypertensive, et des niveaux excessifs de sérotonine peuvent entraîner un syndrome sérotoninergique.
En fait, les inhibiteurs de la MAO-A agissent comme des antidépresseurs et des anxiolytiques, tandis que les inhibiteurs de la MAO-B sont utilisés seuls ou en association pour traiter la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson[11]. Certaines recherches suggèrent que certains phénotypes de dépression, tels que ceux accompagnés d'anxiété et de symptômes "atypiques" impliquant un retard psychomoteur, une prise de poids et une sensibilité interpersonnelle, répondent mieux aux inhibiteurs de la MAO qu'à d'autres classes d'antidépresseurs. Cependant, les résultats sont contradictoires[12]. Les IMAO peuvent être efficaces dans les cas de dépression résistante au traitement, en particulier lorsqu'elle ne répond pas aux antidépresseurs tricycliques[13].
Génétique
Les deux gènes codant la MAO-A et la MAO-B sont situés sur le bras court du chromosome X. Ces deux gènes sont retrouvés côte à côte et sont similaires à 70 %.
En raison du rôle vital que joue la MAO dans l'inactivation des neurotransmetteurs, le dysfonctionnement de la MAO (trop ou trop peu d'activité MAO) est présumé responsable d'un certain nombre de troubles neurologiques.
Une autre étude, a conclu que « les enfants maltraités avec un génotype conférant des niveaux élevés de MAO-A exprimés étaient moins susceptibles de développer des problèmes antisociaux »[14].
Un défaut d'expression du gène de la MAO-A, soit de la Monoamine Oxydase-A est fréquemment [Combien ?] retrouvé chez les patients violents.
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