MiroiterieAutrefois, une miroiterie désignait soit le commerce des miroirs, soit l'usine où l'on fabriquait les miroirs. Le terme désigne aussi l'atelier, le magasin du miroitier. Aujourd'hui, le terme de miroiterie désigne l'activité de fabrication, de commerce et de mise en œuvre de tous produits verriers pour bâtiment, verres feuilletés, verres trempés, vitrages isolants, miroirs, mais aussi du verre de protection, par exemple. De plus, le miroitier sera plus fortement sollicité pour la réalisation d'ouvrage dont il a la seule maîtrise, comme la réalisation de planchers et d'escaliers en verre, de façades vitrées techniques et d'ouvrages vitrés pour l'agencement intérieur. Ainsi, le miroitier est un professionnel spécialiste du verre à destination du bâtiment en général. Son activité se distingue de celui du verrier ou du souffleur de verre qui travaillent le verre de façon artisanale, pour du flaconnage[1], de la vaisselle ou des objets d'art, par exemple. Plus anciennement, une miroiterie est le lieu de la fabrication des glaces, les miroirs n'étant qu'une glace de petites dimensions. La miroiterie s'occupe de la transformation des plaques de verre anciennement appelée « verre à glace », en glaces. Celle-ci se faisait par la mise au tain, ou étamage des glaces. Cet art ancien, d'abord pratiqué par les Vénitiens est ensuite acquis par les Français, dans des réalisations remarquables comme la galerie des Glaces du château de Versailles. Début XIXe siècle, le vitrier qui travaille des verres simple se distingue du miroitier qui lui met en œuvre des verres qui ont été traités : miroirs, verres armés, verres feuilletés. Le métier de la « miroiterie » ainsi que le terme lui-même, tend alors à éclipser celui de « vitrerie »[2]. HistoireLes miroirs sont obtenus dès la première antiquité par polissage d'un métal (alliages divers de cuivre et de zinc, argent, or). Il semble que très tôt on les obtint aussi par juxtaposition d'une feuille de métal à une feuille de verre, comme nous le faisons encore aujourd'hui. L'histoire de la miroiterie est directement liée à celle de la verrerie. Du XIIIe siècle à la fin du XVe siècleLa technique du verre évolue sensiblement entre le XIIe siècle et la fin du XVe siècle. Auparavant, en effet, le verre représentait un produit de luxe, réservé surtout aux vitraux des cathédrales, et même les fenêtres des demeures des rois n'étaient pas vitrées. Le dernier tiers du XVe siècle est marqué par une hausse sensible en demande de vitrage civil : le verre plat comme le verre creux se démocratisent alors[3]. Il ne faut toutefois pas attendre cette période pour que se perfectionne la technique du miroir. Au XIIIe siècle, on a l'idée de fixer des feuilles d'étain derrière des plaques de verre, et l'on obtient ainsi une réflexion des objets plus claire que celle donnée par le métal poli. Plus tard, on recourt à l'amalgame du mercure et d'étain. Les miroirs restent généralement de petites dimensions, ne dépassant que rarement le diamètre d'une assiette[4]. De la fin du XVe siècle à la fin du XVIIIe siècleUne première industrie se développe à Venise et à Monza en Italie, qui fournit toute l'Europe. Les verres sont soufflés et dépassent rarement 1,40 m. La situation évolue sensiblement en France durant la seconde moitié du XVIIe siècle, en 1665 exactement, quand le ministre Colbert inaugure cette nouvelle industrie en France, à Tourlaville près de Cherbourg (à La Glacerie). La Manufacture royale de glaces de miroirs vise à concurrencer directement l'industrie verrière de la république de Venise[5]. En 1688 le maître-verrier Louis Lucas de Nehou fait la découverte du coulage des glaces[6], technique qui sonne le glas du verre soufflé. C'est dans le faubourg Saint-Antoine à Paris qu'est établie la première fabrique de glaces coulées. Celle-ci ne tarde pas (à cause de la cherté du bois, dont il faut une grande quantité) à se transporter à Saint-Gobain, laissant seulement à Paris le travail du dégrossi, du polissage et de la mise au tain. Les glaces sont polies mécaniquement[5]. Fin du XVIIIe siècleXIXe siècleEn 1856, le chimiste allemand Justus von Liebig invente le miroir argenté. Il remplace l’étain et le mercure (mélange qui se révèle alors toxique) par une fine couche d’argent métallique. Ce dispositif permet de produire des miroirs en masse et donc (du fait de la réduction des coûts), l’acquisition à un plus grand nombre de personnes. Technique de fabricationAu XIXe siècle, l'étamage des glaces se fait de la manière suivante :
La technique de l'étamage inspire la fabrication d'objets d'art en verre, au travers de la technique du verre mercuré[7] qui tire son nom de la solution de mercure utilisée pour « argenter » du verre soufflé. XXe siècleFabrication aujourd’huiL'invention du miroir argenté en verre en 1856 est mise au crédit de Justus von Liebig (mais il prendrait les bases du Maître Français François Piveau[réf. nécessaire]). L'amalgame d'étain-mercure étant toxique, il le remplaça par le dépôt d'une fine couche d'argent métallique sur le verre grâce à la réduction chimique du nitrate d'argent[8]. Ce processus d'argenture permit la fabrication en masse des miroirs et rendit leurs prix abordables. Aujourd'hui, les miroirs sont souvent produits par dépôt sous vide d'aluminium (ou d'argent). Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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