Ministère de l'Éducation (Grèce)
Le ministère de l'Éducation, des Religions et des Sports (en grec moderne : Υπουργείο Παιδείας, Θρησκευμάτων και Αθλητισμού) est le département ministériel du gouvernement de la République hellénique responsable du système éducatif, des rapports avec les cultes et des sports. Avant 1926, il était appelé « ministère de l'Éducation ecclésiastique et publique », puis « ministère de la Religion et Éducation ». Il prend le titre de « ministère de l'Éducation nationale » en 1955. Après avoir ensuite changé de nom de fois à quatre reprises, il prend l'appélation « ministère de l'Éducation et des Religions » sous le premier gouvernement de Kyriákos Mitsotákis, avant d'acquérir sa dénomination actuelle le [1]. Il occupe actuellement le sixième rang dans l'ordre protocolaire. Kyriákos Pierrakákis est le ministre actuel depuis le dans le gouvernement de Kyriákos Mitsotákis. Son siège est situé au 37, rue Papandréou dans le dème de Maroússi, au nord de l'agglomération d'Athènes. CompétencesL'éducation en Grèce est sous la responsabilité du ministère de l'Éducation nationale et des Religions. Conformément aux dispositions de la Constitution et des lois, la mission du ministère est de promouvoir à l'éducation morale, spirituelle, professionnelle et physique des Grecs ; le développement de la conscience nationale et religieuse ainsi que leur libre expression ; le développement et la promotion de la science, de la Recherche et de l'enseignement ; la protection de la liberté de conscience et l'encadrement de toutes les religions connues ; ainsi que les sports. TitreLe ministère de l'Éducation, des Religions et des Sports est le titre actuel du département ministériel chargée de l'éducation nationale, depuis le . C'est le cabinet de Kyriákos Mitsotákis qui lui donne sa dénomination actuelle. Le ministère a changé à de multiples reprises de nom :
HistoriqueRoyaume de GrèceConstruire une éducation publique en Grèce, voilà la charge qu'il incombait au nouveau gouvernement royal d'Othon qui œuvra beaucoup en ce sens. La loi de 1834 peut être considérée à plus d'un titre comme fondatrice du système national d'enseignement, influencée par la Loi Guizot sur l'instruction primaire et l'un des trois régents, le bavarois Maurer, suivie en 1836 par un autre décret législatif relatif à l'enseignement secondaire. La loi de 1834[2] dispose que les écoles élémentaires seraient établies dans chaque municipalité et seraient financées et contrôlées par ces dernières. Les écoles élémentaires sont déclarées obligatoires pour tous les enfants dont l'âge est compris entre 5 et 12 ans, pour les filles comme pour les garçons. L'autorité responsable de la gestion des écoles est attribuée au nouveau ministère de l'Éducation. La loi établit que seraient enseignées la religion, la lecture, l'écriture, l'arithmétique, la langue grecque, le dessin, le géographie élémentaire, l'Histoire de la Grèce, les sciences naturelles ainsi que la gymnastique. Pour la première fois, l'éducation n'est plus du ressort d'organismes privés et de l'Église - qui conserve un rôle prééminent dans les affaires scolaires. Certes, il est évident que la Grèce n'atteignit pas l'année de la promulgation de la loi un taux d'analphabétisme quasi-nul, mais les bases du système éducatif grec était posé. La loi de 1836[3] vise à organiser l'ensemble des activités scolaires après l'enseignement primaire. L'enseignement secondaire est organisé en deux types d'écoles, complémentaires : Écoles helléniques ou gymnasis, composée de trois classes ou niveaux et Gymnasion, composé de quatre classes ou niveaux. Les écoles helléniques et le gymnasion sont fortement inspirés du modèle allemand des Lateinschulen et des Gymnasium. Leur type d'enseignement reflète bien la pensée allemande néo-humaniste, pétrie de culture latine et grecque, admirant la Grèce classique. Un nombre croissant d'élèves
Budget du MinistèreLa dépense annuelle du ministère a été la suivante en 1907-1908 : administration centrale, 81 320 drachmes ; dépenses des cultes, 251 116 drachmes ; enseignement supérieur, 690 920 drachmes ; service archéologique et musée des beaux-arts, 282 497 drachmes ; enseignement moyen, 3 125 988 drachmes, plus 108 460 drachmes de subventions à diverses sociétés ; enseignement élémentaire ou communal, 1 252 030 drachmes ; au total 5 792 331 drachmes[2]. Entre-Deux-Guerres : réformes populaires de la Deuxième République et dictature royaleAu cours d'un discours en 1928, Elefthérios Venizélos, le Premier Ministre grec se montre critique face à une éducation scolaire beaucoup trop « classique » qui conduisait les futurs élèves à occuper trop souvent des postes de fonctionnaires, symboles d'un emploi sûr et pérenne, au détriment de l'activité technique et industrielle. Venizélos qui fustigeait déjà aux lendemains du Coup de Goudi ce « prolétariat intellectuel », engagea des réformes éducatives en faveur d'une éducation professionnelle par la mise en place d'écoles pratiques. Une autre problématique auquel le gouvernement grec de l'époque dut faire face était la généralisation de l'école publique car trop souvent, il manquait d'infrastructures et des enfants qui échappait au caractère obligatoire de l'instruction. La réforme de 1929 a contribué à pallier les déficiences qui existaient, notamment entre les territoires. L'extension de la durée d'études obligatoires passe de 15 à 17 et permet de relever le niveau éducatif de la population. Suivant ce cadre, l'école élémentaire est réaffirmée comme obligatoire. Les sciences appliquées (mathématiques, agronomie, physique, agriculture, chimie), qui ne représentait que 27 % seulement des heures de cours avec les lois précédentes, obtiennent une place plus importante. La loi de 1836 est profondément repensée avec la loi sur l'enseignement secondaire de 1931 : les écoles helléniques sont abolies et la division se fait désormais entre les gymnasis et les lycées pratiques. Un examen d'entrée est obligatoire pour accéder à l'enseignement secondaire. Les années d'études sont elles aussi modifiées, passant de trois ans dans l'enseignement primaire et quatre dans l'enseignement secondaire à six ans. En 1938, le pays compte 349 gymnasis (lycées classiques), 15 lycées pratiques et 31 écoles commerciales. Sur un total de 78 000 élèves des écoles publiques, 68 000 sont dans les lycées classiques, 3 100 dans les lycées pratiques et 473 dans les écoles commerciales. 123 suivent des cours dans les écoles techniques (agricoles, industrielles, marine marchande). La dictature de Ioánnis Metaxás (1935-1941) suspend les libertés civiles et le ministère de l'Éducation est chargé de centrer les programmes scolaires sur la culture grecque et bannissant toute référence à la démocratie. Paradoxalement, sa politique a encouragé la standardisation de la langue grecque et a permis la mise en place d'une grammaire unique, loin des divisions sémantiques qui existaient alors entre démotique et katharévousa. Le programme de Metaxás rencontra l'opposition d'éminents linguistes, notamment celle du philologue Ioannis Kakridis, professeur à l'Université d'Athènes. Seconde Guerre mondialeDurant l'Occupation par les Allemands, les Bulgares et les Italiens, la Grèce est dirigée par un gouvernement collaborateur fantoche dont l'action est entravée, d'une part, par les Allemands eux-mêmes qui contrôlent étroitement son champ d'action, et d'autre part, par un manque de contrôle sur le territoire national. Sous l'impulsion du pédagogue Nikolaos Exarchopoulos[4], les programmes scolaires sont expurgés et présentent les théories raciales de ce dernier, qui appelle à une « transformation radicale » et à une « réorientation » du système éducatif. Ses mesures visent à renforcer l'enseignement professionnel, présenter les valeurs traditionnelles grecques (nationalisme, supériorité prétendue raciale, religion orthodoxe). De surcroît, Exarchopoulos souhaite que les écoles éradiquent l'individualisme de la culture grecque et son matérialisme. Ses réformes ont dans les faits peu d'échos, eu égard à la défiance de la population vis-à-vis du pseudo-gouvernement collaborateur incarné par le général Georgios Tsolakoglou. La guerre civile grecque (1945-1949) déchire la population, partagée entre l'idéologie communiste du K. K. E. les loyalistes fidèles à la monarchie, et à des conséquences dramatiques tant idéologiques que matérielles. En 1950, près de 70 % des écoles sont totalement ou partiellement détruites, 90 % du matériel scolaire a été perdu, 7 % des enseignants sont morts et la moitié du corps éducatif est absent ou incapable d'assurer ses fonctions, et des milliers d'enfants sont orphelins, gravement malades et gravement traumatisés. Années 1950 et ReconstructionLa tâche majeure du gouvernement est de reconstruire intégralement ou presque le système éducatif. En 1951, près de 91 % des écoliers sont de retour dans les écoles primaires et 183 570 élèves, un nombre record, dans les écoles secondaires. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer la reconstruction progressive au cours des années 1950. Bien qu'obligatoire, un nombre important d'enfants ne peut toujours pas effectuer un parcours scolaire complet : seulement 48 % des élèves poursuivent leurs études dans l'enseignement secondaire. La réforme ambitieuse de 1951 ne voit finalement pas le jour et reste à l'état de projet. Le caractère très élitiste du gymnasion est critiqué, accusé de favoriser l'« entre-soi » et les classes favorisées. En 1955, le ministère prend le nom de ministère de l'Éducation nationale et des Religions (Υπουργείο Εθνικής Παιδείας και Θρησκευμάτων). Réforme Karamanlís de 1959En 1957, un rapport de la commission à l'Éducation présente des pistes de réformes au gouvernement. Une place plus importante est désormais attribuée aux industries et au travail manuel, dans un pays qui a besoin de se construire une économie forte en pleine Trente Glorieuses. La Commission est composée de professeurs issus de l'Université d'Athènes, de l'Université de Thessalonique, d'un membre du Parlement et duphilosophe et pédagogue Evangelos Papanoutsos (de). Le rapport rappelle l'impérieuse nécessité qui incombe au gouvernement de diffuser une éducation non seulement « intellectuelle » mais qui vise aussi le développement économique du pays : De plus, l'État, sans retard, doit « faire preuve de son intérêt en offrant à notre économie les moyens éducatifs et en mobilisant toutes les ressources qui sont à sa disposition. » Les dépenses publiques doivent être accordées en toute priorité à l'éducation nationale et le gouvernement parcimonieux avec l'argent du contribuable. Enfin, le rapport recommande vivement la modernisation des équipements et des infrastructures, qui datent parfois des réformes de 1929 voire de celles de 1911. Il s'agit, en outre, d'adapter les classes en fonction du le nombre d'élèves en augmentation. Le gouvernement de Konstantínos Karamanlís, alors aux affaires et commanditaire du rapport, s'attelle à mettre en œuvre toutes les recommandations : les gymnasion sont ouverts à l'enseignement scientifique, l'enseignement religieux est largement réduit, les langues étrangères occupent une place plus importante et l'anglais fait son apparition dans les programmes. L'enseignement secondaire est réformé et divisé en deux parties distinctes et complémentaires : trois premières années au premier niveau du gymnasion et trois secondes années au deuxième niveau du gymnasium. Le premier niveau est chargé de diffuser un enseignement général où plus d'heures sont consacrées aux langues étrangères et aux disciplines scientifiques ; le second niveau oriente les élèves verts différentes spécialités, Humanités, Mathématiques, Technique, Économie, Agriculture, Langues étrangères et Sciences naturelles. La réforme de Karamanlís permet à la Grèce de rehausser son niveau éducatif de manière considérable. En 1964, la création d'une université dédiée aux sciences, l'Université de Patras, va dans le sens de la vague réformatrice. TitulairesNotes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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