Michel Vallette d'Osia
Michel Vallette d'Osia, né le à Rennes et mort le à Annecy, est un officier français, principalement connu pour les responsabilités qu'il a exercées dans l'Armée française, en Indochine et en Algérie. Il a terminé sa carrière militaire comme colonel de réserve. Une promotion de l'EMIA porte son nom (55e promotion). BiographieJeunesseNé en 1926, issu d'une lignée d'officiers, fils du général Jean Vallette d'Osia, aîné de huit enfants, il aura sept enfants et trente-sept petits-enfants. En septembre 1942, après un baccalauréat de philosophie obtenu à l’âge de 16 ans, Michel Vallette d’Osia entre au Prytanée National Militaire, alors retranché à Valence dans une caserne. Son père, Jean Vallette d’Osia qui prépare dès 1940 l’entrée en Résistance du 27e BCA, lui fait promettre de ne le rejoindre qu’après avoir passé le concours de Saint-Cyr. Carrière militaireDébut de carrièreAu moment de la Libération, il rejoint l’unité du chef de bataillon Yves Godard qui redevient le 27e BCA, pour participer à la bataille des Alpes[1]. Jeune engagé, il y connait son baptême du feu. En décembre 1944, les lauréats du concours de Saint Cyr ayant rejoint des unités combattantes sont convoqués à Cherchell. Il rejoint la promotion Rhin français, de décembre 1944 à juin 1945 et devient aspirant. Il choisit alors de délaisser une carrière de saint-cyrien pour celle d’officier semi-direct ce qui lui évite 18 mois de formation à Coëtquidan afin de rejoindre plus rapidement les unités combattantes[2]. Affecté au 13e BCA sur le départ pour l’Autriche, il devient chef de section, à la « Belle 2 » (2e Cie). Début 1947, il n’est pas retenu pour rejoindre le capitaine Desserteaux qui prend le commandement d’une compagnie de renfort pour l’Indochine. Il rédige alors une demande de mutation pour les parachutistes. Acceptée, elle lui vaut de quitter son bataillon pour Pau où il sera breveté parachutiste avant de rejoindre l'école des troupes parachutistes[3]. 1948-1950 : 1er Séjour en IndochineEn mars 1948, Vallette d’Osia embarque à Marseille en direction de Saïgon. Il est immédiatement envoyé à Cao-Bang où il est parachuté en renfort du 1er RCP. En septembre 1949, il est affecté à Son-La sous les ordres du capitaine Bigeard. Ce dernier dira de Michel Vallette d’Osia : « Sur le Song Ma, au sud à Muong Hung, j'ai eu la chance de recevoir le lieutenant Vallette d'Osia, fils de général, solide comme un roc, toujours prêt à en découdre... à freiner plutôt qu'à pousser »[4]. Commandant de compagnie à 24 ans, il est affecté dans la région de Dien Bien Phu. Il y est chef militaire et administrateur civil. Il s’attache à connaitre aussi bien ses subordonnés que ses administrés en visitant les villages et en parcourant les sentiers. « Indochine, magnifique pays, aux paysages somptueux, de la baie d’Along aux montagnes Thaïs avec ses herbes à éléphants et ses couchers de soleil extraordinaires : comme la plupart de mes camarades, j’ai laissé en Indo une partie de mes rêves et me souviendrai de ces populations si attachantes jusqu’au bout de mes jours. »[5] 1951-1953 : 2e séjourDe retour en France, le capitaine Vallette d’Osia commande la « belle 2 » du 13e BCA. Il n’y restera que quelques mois et demande une nouvelle fois sa mutation pour l’Indochine. Il est affecté, en 1952, au 8e BCP comme officier renseignement. Il s’illustre d’emblée lors des combats sur la RC6. Puis il prend rapidement le commandement de la 16e compagnie à la tête de laquelle il s’illustre jusqu’à son retour en métropole et gagne une citation à l’ordre de l’armée au titre de sa compagnie faisant de la 16 du 8 la seule compagnie portant deux palmes à son fanion. Il rentre de son second séjour en Indochine, plus jeune capitaine de France, au choix. Il est un des parachutistes comptant le plus de sauts opérationnels. Dix fois cité au titre des théâtres d'opérations extérieures, dont deux fois à l’ordre de l’armée, il est chevalier de la légion d’honneur depuis son premier séjour. En Indochine, il aura été trois fois blessé. Expédition de SuezDe retour en métropole, affecté au 1er choc, il y prend pour la troisième fois le commandement d’une compagnie. Il devient ainsi pour quelques mois locataire de la citadelle de Collioure. En 1956, il réussit le concours de l’école d’état-major. Ainsi il participe au montage puis à l’expédition de Suez. Guerre d'AlgérieRapidement envoyé en Algérie, il s'y distingue par son sens de la manœuvre à l’état-major de la 10e DP. Il y commande la 2e compagnie du 14e RCP. Il revient d’Algérie avec une nouvelle blessure et deux citations sur sa croix de la valeur militaire. Fin de carrière d’activeAffecté à l’école polytechnique, il y commande une compagnie d’élèves. Admis à l’école de guerre, il travaille notamment à la rédaction de procédés de guerre contre-révolutionnaire. Ses réflexions sont reprises en partie par David Galula dans son ouvrage Contre-insurrection : théorie et pratique (ISBN 978-2-717-85509-8). Il est embarqué malgré lui dans la tourmente du putsch d’Alger, auquel il s’oppose, car il voit bien depuis Paris où il est en poste que ce combat éminemment politique est perdu d’avance. Il démissionne à sa sortie de l’École de guerre en 1963. Carrière dans la réserveAprès l’amnistie générale, alors qu’il a repris un emploi dans le bâtiment et les travaux publics, il entre dans la réserve et effectue de multiples périodes en état-major et comme instructeur des élèves ORSEM. Engagement associatifScoutismeDurant son enfance, il a été éduqué dans le scoutisme. Aide à l’Église en DétressePar ailleurs, il était particulièrement engagé dans le combat en faveur des catholiques des anciens pays communistes par le biais de l'Aide à l'Église en détresse (AED) et la cause des chrétiens du Moyen Orient[6]. Vie de familleIl meurt à 83 ans, à Annecy où il est enterré le 29 septembre 2009. Postérité55e promotion de l’École Militaire InterarmesLe choix du parrain de la 55e promotion de l'EMIA a été révélé le 23 juillet 2016 lors du Triomphe de l'Ecole Militaire InterArmes, traditionnelle fête de fin d'année des Écoles de Coëtquidan depuis 1834[7]. RécompensesLe colonel Michel Vallette d’Osia a reçu douze citations dont trois à l'ordre de l'armée. Commandeur de la Légion d'honneur Commandeur de l'ordre national du Mérite Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs (10 citations) Croix de la Valeur militaire (2 citations) Insigne des blessés militaires Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre Médaille commémorative de la campagne d'Indochine Médaille coloniale (avec agrafes "Indochine" "Algérie") Sources
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