Meurtre de Jean MeyerL'affaire Jean Meyer est une affaire criminelle française qui a lieu le 27 avril 2011, lorsqu'un contrôleur aérien stagiaire, Karim Ouali, est suspecté d'avoir mortellement agressé Jean Meyer, chef de la tour de contrôle de l'Aéroport International de Bâle-Mulhouse[1]. Il planifie alors de manière ingénieuse et méticuleuse sa fuite, et fait l'objet d'une notice rouge Interpol depuis le mois suivant[2],[3]. En décembre 2024, la France confirme son statut d'homme parmi les plus dangereux et recherchés[4]par la France, via les services Europol (notice - programme Most Wanted[5]) et Interpol[2] (notice). MeurtreLe , à 07h50, un des aiguilleurs de la tour de contrôle de l'aéroport découvre le corps de Jean Meyer, chef du service, gisant dans une mare de sang. À l'arrivée des secours, la police suspecte très rapidement Karim Ouali d'être l'auteur du crime. Certains observateurs estiment que la mort de Jean Meyer a certainement évité une catastrophe aérienne de gravité extrême, car Karim Ouali disposait des compétences professionnelles pouvant être amenées à perturber le trafic et provoquer une catastrophe aérienne[6], par exemple en entraînant sciemment des avions de ligne à la collision. Acte terroriste manquéDe nombreux éléments laissent rapidement penser aux enquêteurs que Karim Ouali planifiait initialement une attaque terroriste, et qu'il aurait été surpris par son chef, ce qui l'aurait encouragé à le neutraliser pour qu'il ne donne l'alerte, puis à couper court à l'attentat pour s'enfuir :
Jean MeyerJean Meyer
La victime, âgée de 34 ans, est le chef de la tour de contrôle de l'aéroport. Diplômé de l'ÉNAC au même titre que ses collègues. Il est retrouvé dans une mare de sang tôt dans la matinée, la police constatant qu'il a été violemment tué de onze coups de hachette artisanale[7]. Karim OualiKarim Ouali
Stagiaire au contrôle aérien, Karim Ouali, 35 ans, est en arrêt de travail depuis quatre mois, souffrant de nombreux troubles psychotiques. Ils seraient dus à une paranoïa, se croyant discriminé par ses collègues, en raison de ses origines algériennes. Issu de l'ÉNAC, il est propriétaire d'un appartement lui rapportant 1200 euros mensuels, en complément de son salaire de 5500 euros net mensuels[8]. Au moment du drame, bien qu'étant en arrêt, son badge professionnel n'est pas désactivé, afin notamment d'éviter une montée en escalade de son caractère paranoïaque. Sa personnalité est au premier plan de l'enquête, tant sa fascination pour le Joker, et d'autres éléments troublants (antisémitisme par exemple) sont rédigés par le suspect dans un document informatique de plusieurs centaines de pages, analysé par les enquêteurs. Il se croit également suivi et menacé par ses collègues qui le suivraient, et vit dans un taudis, les enquêteurs expliquant qu'un tel amoncellement d'objets et d'emballages sont présents dans son appartement qu'ils n'arrivent pas à en distinguer le sol lorsqu'ils perquisitionnent le logement du suspect alors en cavale. Quelque temps avant le drame, il a contacté certains de ses proches et différentes personnes de son cercle social, en utilisant des lignes téléphoniques dites de "spoofing" pour ne pas être identifié. Il faisait l'objet d'un comportement estimé "dérangeant" auprès de ses collègues, son chef étant d'ailleurs parmi les plus empathiques à son égard[9]. Fuite à l'étrangerLa fuite à l'étranger de Karim Ouali est vue par les enquêteurs comme étant un cas d'école d'une fuite à l'international (hors Europe) hors normes, tant le suspect a pris moult précautions pour berner les enquêteurs :
Dix ans de cavalePeu de temps avant les faits, Karim Ouali a pris soin de retirer 25 000 euros en liquide[11]. À peine un mois après les faits, Karim Ouali se trouvait déjà à l'international, hors Europe. Activement recherché par les enquêteurs, qui le pensent en Amérique du Sud ou au Maghreb, il est repéré en Asie une première fois en 2018 (par transmission judiciaire, datant de 2014), puis en 2021 sur un site de rencontres. Sa cavale est parfois comparée par les observateurs avec celle de Xavier Dupont de Ligonnès, tant par la dangerosité de l'individu, par sa préparation méticuleuse de ses actes et sa fuite, mais également par la date des faits, dont les périodes sont à la même époque. Il est également rarissime qu'une cavale dure plus d'une décennie, à la longévité exceptionnelle, ce qui les distingue des autres affaires criminelles classiques, notamment dans le cas d'un fugitif dont la preuve de vie est étayée (dans le cas de Karim Ouali)[12]. Depuis 2018 (transmission de police de Hong-Kong) ou en 2021, par son identification sur un site de rencontres permet aux médias d'évoquer l'affaire, le suspect aurait refait sa vie, se mariant et devenant père d'un enfant, selon la procureur en charge du dossier[10]. Localisation à l'international et stagnation du dossierEn 2021, des policiers de la Brigade nationale de recherches des fugitifs (BNRF) ont repéré quelques clichés du suspect, sur un site de rencontre anglophone, à Hong-Kong[13]. Le suspect aurait déjà eu affaire à la police locale en raison de son arrivée sur le sol autonome chinois avec un document qualifié de falsifié (en raison de sa retouche), et aurait fait un mois de détention en 2014, avant d'être relaché[14]. Cette dernière information n'est connue qu'en 2018, en raison de la diplomatie entre la France et la Chine. De plus, pénalisée par les relations "exécrables" selon les médias, entre les deux pays, la possible extradition du suspect de Hong-Kong en France, en est au point mort. Notes et références :
Liens externes
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