Les Mésomycétozoaires (Mesomycetozoa) sont un groupe d’Eucaryotesunicellulairesopisthocontes, dont la position phylogénétique est intermédiaire entre les Champignons et les Animaux. Il s'agit principalement de parasites des animaux et notamment des poissons. Ce groupe possède deux sous-groupes nommés Dermocystida et Ichthyophonida[2].
Historique
Ces protistes apparaissent dans les tissus de l'hôte infecté sous la forme de sphères ou d'ovales élargis contenant des spores. La plupart ont été classés à l'origine dans divers groupes de champignons, de protozoaires ou d'algues incolores. Cependant, ils forment un groupe phylogénétique cohérent, parent à la fois des animaux et des champignons, ce qui présente un intérêt pour les biologistes qui étudient leurs origines. Dans une étude de 2008, ils apparaissent de manière robuste comme le groupe frère du clade des Filozoa, qui comprend les animaux[3],[4].
Le mot DRIP est un acronyme, dont chaque lettre est l'initiale du genre des premiers protozoaires identifiés comme membres du groupe (Dermocystidium Rosette agent Ichthyophonus Psorospermium)[5]. Thomas Cavalier-Smith a dénommé leur groupe sous le nom d'Ichthyosporea (du grec ἰχθῦς / ichthýs, poisson), puisqu'ils étaient tous des parasites de poissons.
Comme d'autres membres ont été ajoutés (par exemple les anciens ordres fongiques Eccrinales et Amoebidiales), Mendoza et al. ont suggéré de changer le nom en Mesomycetozoea, qui fait référence à leur position évolutive. Sur l'arbre des Eukaryota, dans le clade des Opisthokonta, Mesomycetozoea se trouve en position médiane ("Meso-") entre champignons ("-myceto-") et animaux ("-zoea")[6].
Il faut noter que le nom Mesomycetozoa (sans le troisième e de -zoea) est également utilisé pour se référer à ce groupe, mais Mendoza et al. l'utilise comme nom alternatif pour les Opisthocontes basaux[7].
Sur la base des analyses phylogénétiques, le germe Rhinosporidium seeberi a été retenu dans la taxonomie dans ce groupe, dans la classe des Dermocystida et dans la famille des Rhinosporideaceae[2].
Origine
Huldtgren et al., à la suite de la tomographie aux rayons X de microfossiles de la formation édiacarienne de Doushantuo, les a interprétés comme des capsules de spores de mésomycétozoaires[8].
↑Cavalier-Smith, T. 1998. Neomonada and the origin of animals and fungi. In: Coombs GH, Vickerman K, Sleigh MA, Warren A (ed.) Evolutionary relationships among protozoa. Kluwer, London, pp. 375-407.
↑ a et bF. Vouffo et E. Kenna, « Rhinosporidiose endonasale, une maladie rare : présentation d’un cas observé au Cameroun », Global Journal of Medical Research: Dentistry & Otolaryngology, vol. 20, no 2, (ISSN0975-5888, e-ISSN2249-4618, lire en ligne)
↑Herr RA, Ajello L, Taylor JW, Arseculeratne SN, Mendoza L, « Phylogenetic Analysis of Rhinosporidium seeberi's 18S Small-Subunit Ribosomal DNA Groups This Pathogen among Members of the Protoctistan Mesomycetozoa Clade », J. Clin. Microbiol., vol. 37, no 9, , p. 2750–4 (PMID10449446, PMCID85368, DOI10.1128/JCM.37.9.2750-2754.1999)
↑Mendoza L, Taylor JW, Ajello L, « The class mesomycetozoea: a heterogeneous group of microorganisms at the animal-fungal boundary », Annu. Rev. Microbiol., vol. 56, , p. 315–44 (PMID12142489, DOI10.1146/annurev.micro.56.012302.160950)
↑Cavalier-Smith, « Early evolution of eukaryote feeding modes, cell structural diversity, and Classeification of the protozoan phyla Loukozoa, Sulcozoa, and Choanozoa », European Journal of Protistology, vol. 49, no 2, , p. 115–178 (PMID23085100, DOI10.1016/j.ejop.2012.06.001)
↑Crous PW, Gams W, Stalpers JA, Cannon PF, Kirk PM, David JC, Triebel D, « An online database of names and descriptions as an alternative to registration », Mycological Research, vol. 108, no 11, , p. 1236–1238 (DOI10.1017/S0953756204221554, lire en ligne)
↑Claudio Borteiro, Diego Baldo, Maximiliano Manuel Maronna et Ubilla, « Amphibian parasites of the Order Dermocystida (Ichthyosporea): current knowledge, taxonomic review and new records from Brazil », Zootaxa, vol. 4461, no 4, , p. 499–518 (PMID30314064, DOI10.11646/zootaxa.4461.4.3)
↑Nicole K. Reynolds, Matthew E. Smith, Eric D. Tretter, Justin Gause, Dustin Heeney, Matías J. Cafaro, James F. Smith, Stephen J. Novak, William A. Bourland et Merlin M. White, « Resolving relationships at the animal-fungal divergence: A molecular phylogenetic study of the protist trichomycetes (Ichthyosporea, Eccrinida) », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 109, , p. 447–464 (PMID28219758, DOI10.1016/j.ympev.2017.02.007)