Mes chers contemporains (abrégé en MCC[1]) est une websériefrançaise d'analyse politique et d'éducation populaire créée et présentée par le vidéaste Usul. Elle est composée d'une série de portraits d'acteurs de la vie politique, médiatique ou intellectuelle française. Elle est diffusée sur YouTube et sur Dailymotion et financée participativement via la plateforme Tipeee.
Concept
Chaque épisode est un portrait d'une personnalité politique/médiatique ou d'un courant de pensée politique servant de prétexte à une analyse et une prise de position personnelle sur des questions de société. L'auteur affirme, au fur et à mesure des épisodes, une position anticapitaliste et altermondialiste, « tendance Occupy Wall Street »[2] critique envers les institutions politiques et médiatiques. Il se montre également critique, bien qu'il partage leurs idées, envers des mouvements ou membres de la gauche anticapitaliste, partis trotskistes comme la LCR (dont il affirme avoir été membre) ou intellectuels de gauche comme Judith Bernard.
Usul revendique son émission comme s'inscrivant dans une démarche d'éducation populaire, de vulgarisation inspirée des films de Gilles Balbastre et des spectacles de Franck Lepage[3]. En réaction au succès sur Internet des discours d'extrême-droite, « il s'emploie à fédérer l'hémisphère gauche des Youtubeurs », et participe à l'émergence sur Internet d'une génération de vidéastes critiques et plus politisés[4], comme Osons causer, Le Stagirite, Dany Caligula ou Le Fil d'Actu[5].
Contexte de production
En , Usul interrompt la production de l'émission à succès 3615 Usul pour « raisons personnelles »[6]. En , il crée une chaîne YouTube dédiée à des "chroniques hors jeux vidéo", avec une première vidéo d'une émission devant s'appeler Chroniques du Monde Libre, vidéo consacrée à la télévision[7].
En , Usul change de format et propose le premier épisode de Mes Chers Contemporains. Il crée également une page sur la plateforme de micro-financementTipeee, annonçant souhaiter se désengager du système de financement de YouTube basé sur la publicité. En , l'émission Mes Chers Contemporains est la plus soutenue de la plateforme Tipeee, en termes de nombre de contributeurs (plus de 1 000) comme en termes de montant par épisode (plus de 10 500 €), une somme bien supérieure à ce qu'aurait rapporté la publicité[8].
Fiche technique
Texte, voix et montage : Usul.
Illustrations : Sylvain « Tohad » Sarrailh.
Mix : 6coups6mouches.
Réception
Chaque épisode de Mes chers contemporains a été vu entre 400 000 et 1 100 000 fois sur YouTube. Les retours, positifs, viennent pour la plupart de la presse web militante[9].
En , Usul publie une vidéo consacrée à l'essayiste français Étienne Chouard dans laquelle il réfute les accusations de collusion avec les milieux fascistes et antisémites. Il se rétracte le soir même, jugeant qu'il a « raté le coche » et que les liens de Chouard avec des personnalités comme Alain Soral vont au-delà des « erreurs pardonnables »[10].
Les attaques dont celui-ci fait l'objet, de la part de groupes antifascistes, en raison de sa proximité avec l'extrême-droite, notamment l'essayiste et chef d'entreprise Alain Soral.
Si l'épisode prend la défense de Chouard, Usul se rétracte le soir même de la diffusion, publiant un texte où il dit regretter d'avoir été « sans doute trop indulgent » avec lui, concluant par « J'ai foiré, on ne m'y reprendra plus »[10].
L'islamophobie et la crispation identitaire française, vues comme la production d'un « racisme respectable », notamment à travers la question du voile islamique.
Les thèses de Bernard Friot sur le « salaire à vie », vu comme une alternative à ces systèmes, et une critique du revenu de base, accusé d'en être le supplétif.
Une défense des sciences sociales contre l'« obscurantisme » des pouvoirs politiques et médiatiques, qui les dénigre ou les ignore.
Une critique de la « propagande de guerre » au lendemain des attentats de Paris.
Le titre de l'épisode fait référence aux déclarations répétées du Premier MinistreManuel Valls contre les analyses sociologiques du terrorisme, « car expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser »[11].
Les causes systémiques de la partialité et de la médiocrité des discours médiatiques : course à l'audience, collusion avec les intérêts politiques et les intérêts privés, instantanéité et manque de moyens.