MeganeuraMeganeura monyi Meganeura
Reconstitution de Meganeura monyi au Muséum d'histoire naturelle Henri-Lecoq. (Clermont-Ferrand, France)
Meganeura est un genre éteint d'insectes du Carbonifère au Permien, de l'ordre des Meganisoptera (entre -360 et -300 millions d'années) ayant l'aspect d'une libellule géante. Meganeura monyi est la seule espèce connue de ce genre[2],[3]. AspectSes dimensions dépassaient tous les insectes actuels, étant comparables à celles d'un pigeon biset : sa longueur était environ 30 cm, son envergure pouvait atteindre jusqu’à 80 centimètres[4], mais elle était bien plus légère que celui-ci, avec une masse estimée à 150 g. L'espèce Meganeura monyi est un des plus grands insectes qui aient jamais existé, tout juste devancé, en l'état actuel de nos connaissances, par une espèce du Permien : Meganeuropsis permiana[5]. Mode de vieLes reconstitutions paléoécologiques indiquent que son milieu de vie était constitué de forêts tropicales du Carbonifère, à proximité de rivières ou d’autres points d'eau[6]. Meganeura a toutes les caractéristiques d'un superprédateur qui se nourrissait probablement d'autres insectes (tels les paléodictyoptères et les dictyoptères)[7] qu'elle devait chasser en vol. Ses yeux de grande taille et jointifs, avec une vision à près de 360°, une vision vers le haut et le bas, des pattes solides et épineuses pour se saisir des proies, sont aujourd'hui caractéristiques des libellules « faucons » (hawker)[8]. GisementsDes fossiles de Meganeura monyi ont été découverts dans les mines de charbon de Commentry, dans l'Allier, en 1880. Le nom de l'espèce monyi lui vient de Stéphane Mony, qui était alors le directeur de ces mines de Commentry et qui fit parvenir les fossiles au paléontologue français Charles Brongniart qui décrit l'espèce en 1885 et lui donna son nom en référence aux grandes « mega » nervures « neura » de ses ailes[9]. Un autre exemplaire remarquable a été découvert à Bolsover, dans le Derbyshire, en 1979. L'holotype se trouve au Muséum national d'histoire naturelle à Paris. Le mineur qui arrondissait ses fins de mois en recherchant des fossiles, a donné des coups de pioche en ouvrant la dalle fossilifère, d'où la présence de quatre entailles dont l'une a fait disparaître la tête[10]. Trop grand pour respirer dans l'atmosphère actuelle ?Des discussions ont eu lieu sur la question de savoir comment les insectes du Carbonifère avaient pu devenir aussi grands. La façon dont le dioxygène se diffuse à travers le système respiratoire trachéen impose à la taille du corps une limite maximale, que cependant les insectes du Carbonifère semblent avoir dépassée. D'abord on a proposé[11] que Meganeura pouvait voler du fait qu'à cette époque il y avait davantage de dioxygène dans l'atmosphère que les 21 % actuels. Cette théorie a été abandonnée par la suite, mais elle a retrouvé crédit en 1999 grâce à des études sur la relation entre le gigantisme et la disponibilité en dioxygène[12]. Si cette théorie est correcte, ces insectes géants auraient été dangereusement sensibles à la décroissance subite des niveaux de dioxygène, et ils n'auraient pas été capables de survivre dans la nouvelle atmosphère. Un ensemble de causes à leur disparitionCette relation entre le taux de dioxygène dans l'air et la taille possible des insectes imposée par leur système respiratoire peut expliquer la disparition des insectes géants non volants au Trias. Mais en ce qui concerne les espèces d'insectes volants, dont Meganeura, on a retrouvé des fossiles de ces insectes géants dans les ères géologiques postérieures au Carbonifère, durant lesquels le taux de dioxygène était redevenu proche de celui de l'époque actuelle. En effet, le vol permet d'optimiser les échanges gazeux dans le corps des insectes volants[13]. Meganeura dans la culture populaireDocumentaires et fiction
Bande dessinée
Jeu vidéo
Notes et références
Sources
Voir aussiArticles connexesLiens externes |
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