Aîné d'une famille de quatre enfants, Metzger entame sa scolarité à Schopfheim et la poursuit à Donaueschingen, Lörrach et au lycée de Constance où étudie également Martin Heidegger. Étudiant, il vit dans la résidence Saint-Conrad, fondée par l'archevêché de Freiburg pour donner une formation religieuse à ceux qui se destinent à entrer dans les ordres. L'un des professeurs les plus réputés du lycée, Pacius, est un démocrate et un pacifiste qui enseigne les langues modernes[1].
Metzger suit des études universitaires à Freiburg puis à Fribourg et obtient un doctorat en théologie[2]. Il est ordonné prêtre en 1911 et entame son travail paroissial dans le diocèse de Freiburg. Au cours de la Première Guerre mondiale, il sert dans l'armée allemande comme aumônier militaire ; décoré de la Croix de fer le , il est ensuite démobilisé en raison de ses problèmes de santé. Il revient du front convaincu que « les futures guerres n'auront plus de signification, aucun participant ne pouvant avoir la perspective de gagner plus que ce qu'il a perdu »[3].
Un militant pacifiste
En 1916, Metzger publie Frieden auf Erden (Paix sur terre), un pamphlet insistant sur l'urgence de mettre fin au conflit. Il déménage à Graz, en Autriche, où il exerce la fonction de secrétaire de la Ligue catholique de la Croix, une organisation active dans la prévention de l'alcoolisme. En 1918, il fonde l'institut séculier de la Société missionnaire de la Croix blanche[2] ; il participe également à la création de l'Association catholique allemande pour la Paix, qui emploie l'espéranto pour ses contacts internationaux[4]. En 1920, il est à l'origine de la fondation de l'Internacio Katolica (Internationale catholique) et de 1921 à 1924, il publie, en espéranto, le magazine Katolika Mondo (Le monde catholique).
En 1920 Metzger rencontre le papeBenoît XV qui l'encourage dans son action pour le désarmement en Europe ; plaidant avec vigueur pour une vision œcuméniste de la paix, Metzger devient l'un des principaux pacifistes allemands[3]. En 1926, il s'installe à Meiningen, où il est chargé avec sa communauté, la Société du Christ-Roi, de gérer les institutions caritatives catholiques[2] ; en 1938, il fonde la fraternité Una Sancta, qui œuvre à la réunification des églises luthérienne et catholique.
Après l'arrivée des nazis au pouvoir en 1933, Metzger est arrêté à plusieurs reprises par la Gestapo. En 1943, il rédige un mémorandum sur la réorganisation de l'État allemand et son intégration dans un système de paix mondiale, mémorandum qu'il tente de transmettre à l'archevêque d'Uppsala. Trahi par un agent suédois de la Gestapo infiltré dans la fraternité Una Sancta, il est arrêté le . Il est traduit devant la Volksgerichtshof présidée par Roland Freisler. Condamné à mort, Metzger est exécuté le dans la prison de Brandebourg[3].
« S'il est honorable de mourir pour un pays, ce l'est encore plus de mourir pour la droiture et la paix »
Après son exécution, la direction de la fraternité Una Sancta est reprise par Matthias Laros.
Annexes
Bibliographie
Werner Becker, Max Josef Metzger. In: Werner Becker/Bruno Radom (Hgg.): Ökumenische Menschen. Leipzig 1969, S. 39–59.
Klaus Drobisch, Wider den Krieg. Dokumentarbericht über Leben und Sterben des katholischen Geistlichen Dr. Max Josef Metzger. Berlin 1970.
Paulus Engelhardt (Hg.), Max Josef Metzger: Bruder Paulus. Imba-Verlag, Fribourg 1980, (ISBN3-85740-099-4).
Rupert Feneberg & Rainer Öhlschläger (Hg.), Max Josef Metzger. Auf dem Weg zu einem Friedenskonzil. Hohenheimer Protokolle, Bd. 22. Stuttgart: Akademie der Diözese Rottenburg-Stuttgart, 1987. (ISBN3-926297-02-6).
Emmanuel Maria Heufelder, Dr. Max Josef Metzger. Ein Gedenken zu seinem 80. Geburtstag am 3. Februar 1967. In: Erbe und Auftrag, Jg. 43 (1967), S. 143–146.
Benedicta Maria Kempner, Priester vor Hitlers Tribunalen. 2. Auflage 1967; S. 273–289, (ISBN3-570-12292-1).
Marianne Möhring: Täter des Wortes. Max Josef Metzger – Leben und Wirken. Meitingen 1966.
Helmut Moll (Hrsg. im Auftrag der Deutschen Bischofskonferenz), Zeugen für Christus. Das deutsche Martyrologium des 20. Jahrhunderts, Paderborn u. a. 6. erweiterte und neu strukturierte Auflage 2015, (ISBN978-3-506-78080-5), Band I, S. 274– 277.
Hugo Ott, Dokumentation zur Verurteilung des Freiburger Diözesanpriesters Dr. Max Josef Metzger und zur Stellungnahme des Freiburger Erzbischofs Dr. Conrad Gröber. In: Freiburger Diözesan Archiv Bd. 90 (1970)
Dagmar Pöpping, Abendland. Christliche Akademiker und die Utopie der Antimoderne 1900–1945. Berlin, Metropol, 2002, S. 187–199.
Stadt Schopfheim (Hg.), Für den Frieden der Welt und die Einheit der Kirche. (Begleitbuch zur Ausstellung Dr. Max Josef Metzger). Textredaktion: Klaus Schubring. Druckerei Rünzi, Schopfheim-Fahrnau 1987, (ISBN3-926431-00-8).
Lilian Stevenson, Max Joseph Metzger, Priest and Martyr 1887–1944 with a selection from his letters and poems written in prison. SPCK, London 1952.
Leonard Swidler, Bloodwitness for peace and unity: the life of Max Josef Metzger. Philadelphia 1977.