Dès l'âge de 17 ans, et surtout après son baccalauréat, Maurice Dekobra voyage et vit à l'étranger (Allemagne d'abord, puis Angleterre). Il écrit pour des journaux, effectue son service militaire, et repart découvrir le monde. En 1914, il revient en France et rejoint l'armée. En effet, polyglotte, depuis , il était officier interprète de 3e classe de réserve[3]. Il fait une grande partie de la guerre aux côtés des troupes britanniques et américaines.
Après le conflit, la période de l'entre-deux-guerres est celle de ses premiers livres, qui connaissent rapidement le succès. Sa rencontre avec l'éditeur Baudinière est déterminante. Ce dernier met au point avec Maurice Dekobra une véritable entreprise de marketing littéraire. C'est avec lui que l'on voit pour la première fois des livres vendus comme des évènements exceptionnels (campagne d'affiches, librairies ouvertes à minuit, etc.). La Madone des Sleepings est vendue à trois cent mille exemplaires dans l'année[4].
Maurice Dekobra est le père de la littérature cosmopolite, qui se partageait l'imaginaire des lecteurs avec le mouvement surréaliste. Il est l'écrivain français le plus lu de l'entre-deux-guerres. Il vendra plus de 90 millions de livres et sera une véritable star mondiale. Voyageur, il rapporte généralement deux livres de ses périples : un livre de voyage et un roman. Il est un des premiers écrivains à écrire ses romans avec une véritable précision géographique. Il est à ce titre l'inventeur d'un nouveau type de littérature. On pense qu'il a été un des inspirateurs du Tintin de Hergé. Il émigre aux États-Unis en 1940. De retour en France, il se lance, avec une certaine réussite, dans l'écriture de romans policiers. Mais c'est sous un pseudonyme qu'il obtiendra le Prix du Quai des Orfèvres en 1951. Membre de la Société des gens de lettres, de la Société des auteurs dramatiques, du Syndicat des journalistes et de l'Association des journalistes parisiens, il est officier de la Légion d'honneur depuis (et chevalier depuis )[5].
L'armée rouge est à New York (la guerre future ?), les Éditions du Scorpion, 1954
Minuit, l'heure galante, les Éditions du Scorpion, 1956
La Veuve aux gants roses, les Éditions du Scorpion, 1956
Les lotus dorment la nuit, N.E.T.O. PARIS, 1956
Le bourreau n'attend jamais, A. Martel, 1957
Férocement vôtre, les Éditions du Scorpion, 1956
Un soir sur le Danube, le roman d'un traître, Tallandier, 1957
Vamp ou Vestale, N.E.T.O., 1957
Son altesse mon amant, Éditions Valmont et du Scorpion, 1958
Le Lis dans la tempête, le roman d'une reine de beauté, Éditions Valmont, 1959
Casanova à Manhattan, Valmont, 1960
Le Pacha de Brooklyn, Éditions Valmont, 1960
La Trahison du colonel Redko, Éditions du Scorpion, 1960
L'Homme qui mourut deux fois (les vestales du veau d'or), Éditions Karolus, 1960
Secrets de sleeping recueillis par René Delpêche, présentés par Maurice Dekobra, Éditions Karolus, 1960
Bouddha le Terrible, le Livre artistique, 1961
Dalila, sirène du désert , le Livre artistique, 1961
La Vénus aux yeux d'or, Éditions Karolus, 1962
L'Amazone de Pretoria : un épisode de la guerre du Transvaal, (avec Anne-Mariel), Presses de la Cité, 1963
Anicia, l'espionne de Moukden, (avec Anne-Mariel), Presses de la Cité, 1964
Le Vengeur de Mayerling, un complot contre François-Joseph, Presses de la Cité, 1965
Véronica, qui êtes-vous ?, (avec Anne-Mariel), Presses de la Cité, 1965
L'Espion qui faisait rire, Presses de la Cité, 1966
Anicia et le Sultan rouge, (avec Anne-Mariel), Presses de la Cité, 1966
Anicia et le Tigre royal, (avec Anne-Mariel), Presses de la Cité, 1967
Fascinante Véronica, (avec Anne-Mariel), Presses de la Cité, 1968
Le Salon de Madame Ublo, la ménagerie des gens de lettres, A. Michel, 1969
Les turquoises meurent aussi, Presses de la Cité, 1969
Rendez-vous chez Maxim's, Presses de la Cité, 1970
Un banco de deux milliards, Presses de la Cité, 1971
Éperdument à toi, Éditions France-Empire, 1972
La Madone des Boeings, Presses de la Cité, 1972
Maurice Dekobra a traduit le roman de Jack London Jerry dans l'île (Jerry of the Islands, titre actuel: Jerry, chien des îles), paru chez Hachette/les éditions G. Crès & Cie en 1926.
↑Acte de décès no 128 (vue 27/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 18e arrondissement de paris, registre des décès de 1973. L'acte précise qu'il était célibataire et qu'il est mort à l'hôpital Bichat.
↑Annuaire de l'armée française pour 1914, Paris, Berger-Levrault, , 2041 p.