Né à Bourges en 1875, d’un père propriétaire, Maurice Bourlon s’engage dans l’armée en 1894. En 1897 à Cosne, il se révèle un excellent sergent fourrier. Après l’école d’officiers de Saint-Maixent, il est promu lieutenant au 131e R.I. en 1901, à Orléans et y restera 10 ans.
Il se marie à Marmagne, près de Bourges, dans le Cher, où vivent les deux familles, en 1903, mais divorce quelques années plus tard. Après Orléans et Pithiviers, il est affecté à Verdun, puis au fort de Belle Épine à Charny-sur-Meuse comme capitaine dans une unité de chasseurs à pied, juste avant la guerre.
Il meurt au combat d’Higny en Meurthe-et-Moselle, le et reçoit la citation suivante : Après avoir enlevé un bois à la tête de sa compagnie qu’il ne cessait d’entrainer par son exemple et sa bravoure, est tombé mortellement frappé en la jetant encore en avant.
« Le capitaine Bourlon était un préhistorien remarquable. Passionné pour la préhistoire, il était venu aux Eyzies, il y a quelques années pour demander aide, conseil et direction à Peyrony. Il s'était mis aux fouilles avec une ardeur sans égale. Au Moustier, à Laugerie-Basse, dans la vallée de la Beune, il fit des fouilles très intéressantes. Il eut le mérite de bien reconnaître et de démontrer l'existence du magdalénien le plus net dans l'Orléanais. Il publia dans notre Revue d'excellents mémoires avec Jean Bouyssonie sur diverses formes industrielles de l'aurignacien et du moustérien (par exemple une très intéressante étude sur les grattoirs carénés). Il publia aussi un travail fort ingénieux sur le débitage du silex par tranchage, à l'époque moustérienne. À Laugerie-Basse, je me souviens l’avoir vu, tout au fond de l’abri, fouillant dans l’obscurité, les pieds dans l’eau, et examinant les monceaux de débris laissés par les anciens fouilleurs. Il y trouva une quantité d’outils curieux et surtout trois belles gravures sur plaquette calcaire. L’une surtout est une admirable représentation d’un bison. Bourlon était plein d'enthousiasme, plein d'activité. Dès qu'il avait quelques moments de liberté, il arrivait en Dordogne et se mettait à fouiller sans répit. C’était un gai et charmant ami, un préhistorien de cœur et de race, à la fois praticien expert et bon théoricien. C’est une réelle perte pour la préhistoire française. Nous lui adressons un dernier et très attristé adieu. »
— Louis Capitan, Bulletin de la Société Préhistorique Française, 1915, p. 137-138.
« Débitage des rognons de silex en tranches parallèles », BSPF, 1907.
« Présentation d’un patin en os de Neuchâtel (Suisse) », BSPF, 1907.
« A propos des os utilisés, période paléolithique, communications faites à la Société préhistorique de France, le » : par MM. Bourlon, Louis Giraux et Henri Martin.
« Observations sur la technique », Revue préhistorique, 1908.
« L’industrie des foyers supérieurs au Moustier », Revue préhistorique, 1910.
« Essai de classification des burins, leurs modes d’avivage », Revue Anthropologique, .
André Nouel, État des études préhistoriques dans le département du Loiret., Orléans, R. Houzé (Impr. du Loiret), , 210 p., p. 43-46.
Les préhistoriens de l'Orléanais avant les travaux de l'abbé Nouel, conférence donnée par Guy Richard au Muséum des sciences naturelles d'Orléans le dans le cadre du centenaire de la Société préhistorique française.
Guy Richard, La préhistoire orléanaise avant les travaux de l'abbé Nouel, Société historique et archéologique de l'Orléanais, 2012, p. 51-68.
Hommage au capitaine Maurice Bourlon, préhistorien, conférences à la SAHO, Orléans, .
Françoise Trotignon, De Marmagne au Congrès de Monaco, le parcours d'un préhistorien berrichon, le capitaine Maurice Bourlon (1875-1914), Cabiers d'archéologie et d'histoire du Berry, n°204 (Ier trimestre 2015).