Né à Viterbe, dans le Latium, Matteo Giovannetti fut marqué très tôt par les réalisations des frères Lorenzetti et de Simone Martini. Il y a rejoint ce dernier à la cour pontificale d'Avignon en 1343 et y devint un ami de Pétrarque.
Le pape Clément VI le fit travailler à la décoration du palais des papes d'Avignon où il dirigea des équipes de peintres venus de toute l'Europe[1]. À la mort de Martini, il fut chargé de la décoration des chapelles.
Il commença le la décoration de la chapelle Saint-Martial qui s’ouvre dans le Grand Tinel. Elle fut achevée le . Du au , il décora l’oratoire Saint-Michel. En , il commença les fresques du Grand Tinel[N 1] qu’il termina en . Puis en 1347, du au , il œuvra dans la salle du Consistoire, puis dans la chapelle Saint-Jean[2].
Peintre du pape jusqu'en 1367, il revient en 1368 à Rome, à la suite d'Urbain V. C'est la dernière mention que l'on ait de lui dans les sources[3].
Son œuvre
La chapelle Saint-Martial
Située au deuxième étage de la tour Saint-Jean, la chapelle Saint-Martial retrace, par ses peintures, les points forts de la vie de saint Martial. Matteo Giovanetti y travailla entre 1344 et 1345. Le sens de lecture de ces scènes va de haut en bas.
Saint Hermagore et un dévot et Saint Fortunat, vers 1345, musée Correr à Venise, sont deux volets latéraux d'un triptyque dont le panneau central se trouverait dans une collection privée parisienne[4].
L'Ange et La Vierge de l'Annonciation, (H 0,41 ; L 0,22 m) v. 1345, musée du Louvre, Paris. Extrémités supérieures des deux volets d'un triptyque aujourd'hui démembré qui fut sans doute peint à la cour d'Avignon pour un haut personnage italien[5].
Sainte Catherine d'Alexandrie (vers 1345, 64 x 19 cm, bois) et Saint Antoine abbé (vers 1345, 65 x 20 cm, bois), faces extérieures du retable comprenant également les 2 tableaux précédents, acquis par le musée du Louvre en décembre 2021, précédemment conservés dans la collection Alana (Newark, Delaware)[6],[7].
↑Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les Musées de Venise, Editions Place des Victoires, (ISBN978-2-8099-0019-4), p. 581
↑Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les musées de Venise, Editions Place des Victoires, (ISBN978-2-8099-0019-4), p. 93
↑Vincent Pomarède, 1001 peintures au Louvre : De l’Antiquité au XIXe siècle, Paris/Milan, Musée du Louvre Editions, , 589 p. (ISBN2-35031-032-9), p.255
↑Grande Galerie - Le Journal du Louvre, dec. 2015/janv./fév. 2016, n° 34, p. 8. Mis en vente à Cologne en novembre 2014, le musée du Louvre n'a pas pu enchérir suffisamment pour les acquérir.
↑Thomas Bohl, Matteo Giovannetti, le maître de la cité des Papes in Grande Galerie - Le Journal du Louvre, printemps 2022, n° 58, p. 18-19