MartinismeLe martinisme est un courant philosophique, initiatique et ésotérique judéo-chrétien qui se réclame des enseignements de Martinez de Pasqually et de Louis-Claude de Saint-Martin concernant la chute symbolique du premier homme, son état de privation matérielle de sa source divine et "l'illumination" qu'il peut acquérir. Parmi les sujets abordés dans le martinisme, la science des nombres, la Kabbale, la symbolique des rêves, le monde invisible, l'angélologie, les évangiles apocryphes, le Temple de Salomon ou encore le Grand Architecte de l'Univers. Le martinisme se rattache notamment à ce que l'on nomme traditionnellement le christianisme ésotérique. DescriptionUne présentation se trouve dans le texte de Fernando Pessoa (Dans la tombe de Christian Rosenkreutz) où est décrit son état de privation matérielle de la source divine et de tout le processus de retour à son essence, appelé « réintégration » ou « illumination ». L'école de Martinez de Pasqually se limitait à la théurgie, à la pratique opératoire, alors que l'école de Louis-Claude de Saint-Martin s'étendait à la voie mystique dite cardiaque. Plus tard, Louis-Claude de Saint-Martin, secrétaire général de Pasqually, annonce dans ses livres les étapes de l'évolution spirituelle, à savoir : Le Crocodile, L'Homme de Désir, L'Homme-Dieu, etc. Le mot "martinisme" désigne ces deux maçons, Martinès de Pasqually et Saint-Martin, introduits par Papus. Umberto Eco, dans son roman Le Pendule de Foucault, fait une grande confusion entre le Martinisme et le martinisme[Quoi ?]. Comme le dit Saint-Martin, le mouvement a pour but le chemin cardiaque, à savoir une ascension théurgique, dans les mystères de l’initiation de la gnose chrétienne, à partir de bases nettement ésotériques. Les initiations au Martinisme se déroulent en privé, de maître à initié. En règle générale, les martinistes sont convaincus que leur processus d’initiation consiste à planter une graine et qu’il incombe à l’initié de la faire pousser en son sein. Tradition mystique, elle a d'abord été transmise par un haut degré maçonnique établi vers 1740 par Martinez de Pasqually, puis propagée par ses deux élèves, Louis-Claude de Saint-Martin et Jean Baptiste de Willermoz, le premier fondateur d'un mouvement appelé Martinisme, créé au 18e siècle et rétabli par Papus sous les auspices de l'Ordre kabbalistique de la Rose-Croix ; le deuxième fondateur du rite écossais rectifié de la franc-maçonnerie. Le terme martinisme s’applique à la fois à cette doctrine particulière et aux enseignements de l’Ordre Martiniste Traditionnel, fondé en 1886 par Augustin Chaboseau et Papus, lui-même associé à la dynamique initiatique à Paris (et médecin pendant la première guerre mondiale, où il mourut plus tard), membre d’ordres tels que l’Ordre kabbalistique de la Rose-Croix, l’Ordre hermétique de l’Aube dorée et d’autres ordres similaires. Louis-Claude de Saint-Martin n'a pas utilisé ce terme. Cette désambiguïsation déroutante pose un problème depuis la fin du XIXe siècle, alors que le martinisme aurait été utilisé entre Louis-Claude de Saint-Martin et Martinez de Pasqually et que les œuvres du premier auraient été attribuées au second. La transmission régulière du martinisme à Augustin Chaboseau et à Papus doit encore être mieux documentée. Le martinisme comprend la partie mystique et spirituelle de la franc-maçonnerie, du fait des bases communes des deux mouvements et du grand nombre d'affiliations mutuelles de ses membres dans ces ordres. Le martinisme ne doit pas être confondu avec l'Église évangélique luthérienne, qui a ses bases dans l'œuvre de Martin Luther. La plupart des mouvements martinistes modernes sont dotés d'une structure à trois degrés, dont le nom peut varier, à savoir :
HistoireC'est sous l'égide de Saint-Martin que le théosophe et occultiste Papus (Gérard Encausse) fonde l'Ordre Martiniste à la fin du XIXe siècle. Le martinisme est donc issu d'une rencontre entre la théosophie et la pensée de Saint-Martin. Selon l'historien de l'ésotérisme Antoine Faivre, « la Théosophie est la doctrine chrétienne des XVIe et XVIIe siècles, tantôt populaire et mystique, tantôt érudite et philosophique, représentée par Paracelse, Boehme, Weigel, Fludd, etc., et qui se caractérise par la réflexion analogique ou l'illumination intérieure, l'expérience spirituelle, les notions : d'émanation, de chute originelle, d'androgynat, de sophia, de réintégration, d'arithmosophie, et surtout de double force »[1]. Certains chercheurs n'ont pas hésité à donner comme source de ce mouvement des confréries hermétiques du XIe siècle. Robert Ambelain, notamment, cite l'« Ordre des Frères d'Orient » (qui aurait été fondé à Constantinople en 1090) et fait remonter la généalogie du martinisme aux courants gnostiques alexandrins des Ier au Ve siècle. Par ailleurs, René Guénon écrit à André Bastien[2] que le mot Tradition (en tant qu'« histoire traditionnelle ») est généralement employé comme synonyme pour mythologie, signification, ou symbolisme et non pas nécessairement comme réalité historique appuyée sur des faits : « À ce propos, j'ai à peine besoin de vous dire que les prétendus Frères d'Héliopolis sont tout aussi imaginaires que les Frères d'Orient... »[3] ClassificationLe martinisme est un courant qui relève de l'ésotérisme judéo-chrétien. Il se divise en quatre mouvements qui restent liés par leur histoire et par un même objectif (qui est, selon les mots de Papus, « la réhabilitation de l'Homme ») :
PersonnalitésBibliographieMartinisme
Willermozisme
Martinésisme
Voir aussiArticles connexes
Lien externeNotes et références
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