Marjolaine Chevallier est la fille de Jean-Charles Cuénod et d'Ida-Mary Bugnon. Elle naît en Tunisie où son père exploite un domaine agricole à Bir Mcherga[1]. Son grand-père, Auguste Cuénod, est ophtalmologiste à Tunis,
Elle fait ses études primaires et secondaires par correspondance, puis au lycée de Tunis où elle obtient ses deux baccalauréats. Elle fait son année de propédeutique à Tunis, puis obtient une licence de philosophie à l'université de Montpellier en 1952[2].
Elle soutient en 1972 une thèse de 3e cycle intitulée « Pierre Poiret (1646-1719) : métaphysique cartésienne et spiritualité dans la première édition de ses Cogitationes rationales », sous la direction de Georges Gusdorf[3], puis une thèse d'État intitulée Pierre Poiret (1646-1719), cartésien et mystique, en 1988[4], publiée en 1994[5]. Elle est maîtresse de conférences en histoire moderne de 1988 à 1998 à la faculté de théologie protestante de Strasbourg.
Longtemps membre du mouvement d'origine protestante Jeunes Femmes, elle participe à la fondation du groupe Orsay en 1979-1981[2].
Elle est l'auteure de romans historiques, Psaumes interdits, dont le nom s'inspire de l'interdiction du psautier huguenot par Louis XIV en 1688[6],[7], Le Ci-devant bâtard[8] et en 2018, d'un récit biographique consacré à Isabeau Vincent, prophétesse protestante drômoise de la fin du XVIIe siècle.
Famille
Elle épouse en 1952 le théologien et universitaire Max-Alain Chevallier[2]. De cette union naissent quatre enfants[9].
Publications
Ouvrages
Bibliotheca dissidentium. Répertoire des non-conformistes religieux des seizième et dix-septième siècles (sous la direction d'André Séguenny, Irena Backus et Jean Rott), Tome V, Pierre Poiret, éd. Valentin Koerner, Baden-Baden, 1985.
(éd. scientifique) Œuvres diverses, Pierre Bayle. Volumes supplémentaires. Volume III, Cogitationes rationales de Deo, anima et malo ; Pierre Poiret, Nachdruck der Ausgabe Amsterdam 1715, Hildesheim, G. Olms, 1990.
Pierre Poiret, 1646-1719 : du protestantisme à la mystique, Genève, Labor et fides, 1994.
(éd. scientifique) Pierre Poiret, La paix des bonnes âmes, Genève, Librairie Droz, coll. « Textes littéraires français », 2 vol., 1998.
(éd. scientifique) Pierre Poiret, La Théologie germanique 1497, Grenoble, J. Millon, 2000.
(éd. scientifique) Pierre Poiret, Écrits sur la théologie mystique. Préface, Lettre, Catalogue, 1700, éd. Jérôme Million, Grenoble, 2005.
↑[compte rendu, « Marjolaine Chevallier, Pierre Poiret, 1649-1719. Du protestantisme à la mystique, Labor et Fides, 1994 (coll. Histoire et société, n° 26) », Bulletin de la Société d'histoire du protestantisme français, vol. 142, janvier-février-mars 1996, p. 137-139 (lire en ligne, consulté le ).
↑Gabrielle Cadier-Rey, « Marjolaine Chevallier, Psaumes interdits » Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, vol. 158, 2012, p. 646-647. [lire en ligne].
↑Gabrielle Cadier-Rey, « Marjolaine Chevallier, Le Ci-devant bâtard », Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, vol. 160, 2014, p. 810 [lire en ligne].
Pierre Bolle et Patrick Cabanel, « Max-Alain Chevallier » dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t. 1, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 681-682 (ISBN978-2846211901)