Marie Goldsmith
Maria Isidorovna Goldsmith ou Marie Goldsmith, née le à Saint-Pétersbourg[1], en Russie, et morte par suicide le à Paris, dans le 14e arrondissement, est une biologiste, préparatrice au laboratoire de zoologie de la Sorbonne, et militante anarchiste. Secrétaire de L'Année biologique de 1902 à 1919, elle collabore à la presse libertaire sous les pseudonymes de Maria Korn[2] ou Maria Corn ou Maria Isidine. Lors de la Première Guerre mondiale, elle apporte son soutien au Manifeste des Seize rassemblant les libertaires partisans de l'Union sacrée face à l'Allemagne. BiographieÀ la mort de son père, éditeur du journal positiviste Znanie à Saint Petersbourg et déporté à Pinega en Sibérie, elle s'installe à Paris avec sa mère, disciple du socialiste révolutionnaire, Piotr Lavrov. Étudiante en science, elle adhère, en , au groupe des Étudiants socialistes révolutionnaires internationalistes (ESRI), association fondée en . Sous le nom de Maria Corn et munie d’un mandat de la Bourse du travail d’Issy-les-Moulineaux, elle est membre de la fraction antiparlementaire de la délégation française au congrès socialiste international tenu à Londres en 1896. Elle participe activement, à partir de 1898, à la rédaction des brochures publiées par les ESRI, dont Le Tolstoïsme et l’anarchisme. Elle participe, en 1903, à la fondation de la revue Khleb i Volia publiée par le groupe communiste libertaire russe de Genève. Elle y défend une ligne anarcho-syndicaliste. En 1905 c’est dans son appartement que se réunit le groupe communiste libertaire russe de Paris qui compte alors une cinquantaine de militants. En , elle participe à des discussions sur le syndicalisme avec Kropotkine dont elle traduit en français L’Éthique. Elle collabore aux journaux anarchistes russes Burevestnik (Paris, 1906) et Golos Truda (New York, 1911). Elle poursuit des études de biologie et de psychologie à la Sorbonne. En 1914, elle est l’une des oratrices avec Sébastien Faure et Georges Yvetot à la célébration du centenaire de Bakounine. Nommée docteur ès sciences en 1915, mais non naturalisée, elle est de 1902 à 1919, secrétaire de L’Année biologique fondée par Yves Delage. Anarchiste kropotkinienne, elle collabore sous les pseudonymes Maria Korn, Isidine, Corn, à la presse libertaire dont La Libre Fédération (Lausanne, 1915-1919), Les Temps Nouveaux (Paris, 1919-1921) et à la revue Plus Loin (Paris, 1925-1939)[3]. Elle se suicida deux jours après la mort de sa mère survenue le avec laquelle elle vivait, 2 rue Marie Rose à Paris. Le Manifeste des SeizeC’est dans cette revue qu'elle fait paraître, en novembre 1928 sous le pseudonyme Isidine, un article où elle prend position en faveur des partisans de l’union sacrée ralliés au « Manifeste des Seize », en donnant finalement raison à ces derniers : « Oui, il y a incontestablement une contradiction dans l'attitude des anarchistes qui, dans la Grande Guerre, se sont rangés du côté d'un des adversaires. Il ne faut pas fermer les yeux là-dessus. On ne peut nier que la participation à une guerre ne soit une violation des principes pacifistes et antimilitaristes, que le fait d'entrer dans une armée et de se soumettre à la discipline ne soit une importante concession. Mais ce manque de logique n'est-il pas inhérent à la vie elle-même? [...] Si la participation à la guerre viole les principes pacifistes et antimilitaristes, la non-résistance aux armées d'invasion constitue une violation au moins aussi grande du principe primordial de la résistance à l'oppression, un abandon au moins aussi grand de l'esprit de révolte [...] Des deux principes en conflit, quel est le plus général, le plus profond, le plus précieux le principe pacifiste et antimilitariste ou le principe de la résistance à l'oppression ? Incontestablement ce dernier. L'antimilitarisme n'est qu'une forme particulière de l'opposition à l'État, comme la guerre n'est qu'une manifestation particulière de l'organisation capitaliste et hiérarchique de la société. Au contraire, l'idée de la résistance, de la lutte contre un pouvoir fort, de la défense des droits et des libertés de chaque groupement social, de la lutte contre la réaction sous toutes ses formes, est l'idée fondamentale de l'anarchisme. »[4] Lors de l’insurrection de Kronstadt, elle soutient les insurgés : « Ce n’est nullement une contre-révolution, mais un changement qui permettra à la révolution russe d’aller de l’avant, vers une vraie égalité et une vraie administration du peuple par lui-même. Ils ont pris la défense des soviets… contre un gouvernement qui les a, de fait, supprimés en leur substituant une dictature de fonctionnaires »[5]. Syndicaliste révolutionnaireElle collabore au bulletin de la CGT-SR, La Voix du travail dont le rédacteur principal est Pierre Besnard. Elle fait partie avec Piotr Archinov, Nestor Makhno et Ida Mett, de la rédaction de Dielo Trouda (Paris, 1925-1930), organe des groupes anarchistes russes et polonais de Paris. En 1928, elle est la secrétaire de Nestor Makhno, réfugié en France. Lors des débats à propos du projet de la « Plate-forme organisationnelle de l’union générale des anarchistes », également appelé Plate-forme d'Archinov, elle se prononce contre cette nouvelle forme d’organisation dans un texte Organisation et parti publié dans Plus Loin en mars-, qui lui vaut une réponse vive de Piotr Archinov. Commentaires
Œuvres
Traductions
Sous le pseudonyme de Maria Isidine
Bibliographie
Notes et références
Notices
Articles connexesLiens externes
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