Marguerite Chapon
Marguerite Chapon, née Frugier le à Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne) et morte le à Villejuif (Val-de-Marne), est une militante communiste française. Infirmière diplômée d'État, elle est élue conseillère municipale aux élections municipales de 1925, malgré l'inéligibilité des femmes. Elle siège pendant neuf mois avant que son élection ne soit invalidée. En 1931, elle cache la militante russe Thérèse Chassaing, menacée d'expulsion, puis, pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs résistants. BiographieMarguerite Frugier naît le à Saint-Laurent-sur-Gorre[1], petite ville de la Haute-Vienne au sud de Limoges. Elle est membre d'une fratrie de cinq enfants. Ses parents, cultivateurs, sont établis dans le hameau du Bur, situé à six kilomètres du bourg. Ils sont illettrés. Elle se rend au bourg à pied les jours d'hiver afin de suivre le catéchisme et l'école laïque[2]. Elle suit une formation d'infirmière et monte à Paris afin de trouver du travail. Elle est embauchée par l'hôpital de la Salpêtrière puis à l'hospice Paul-Brousse lorsqu'il ouvre en 1913. Elle y soigne les années suivantes de nombreux blessés de guerre[2]. Son mari, Adrien Chapon, un charentais qu'elle épouse en , est tué à la bataille du Chemin des Dames en 1917. Ils ont un enfant, prénommé Jean. Elle retrouvera la dépouille de son mari dans un champ[2]. Conseillère municipale dès 1925À Villejuif, Marguerite Chapon milite pour le Parti communiste[2]. En 1925, suivant les directives du Secrétariat féminin de Moscou, le parti présente plusieurs femmes aux élections municipales, notamment en banlieue parisienne, ce même si elles ne sont ni électrices ni éligibles[4]. À Villejuif, Marguerite Chapon est élue dès le premier tour le , sur la liste conduite par Xavier Guillemin[2]. L'engagement du parti n'étant pas seulement symbolique, les sept élues communistes de France travaillent au sein de leurs conseils municipaux[4]. Chapon s'investit dans la commission scolaire et la commission hygiène et assistance[2]. Son élection est invalidée avec trois autres par la préfecture de la Seine dès le , mais, deux d'entre elles — Marie Chaix et Marthe Tesson — ayant déposé un recours auprès du Conseil d'État, elle continue de siéger. L'élection de Marguerite Chapon est finalement invalidée le par le Conseil d'État. Son mandat prend fin[2]. Cache de communiste étranger et de résistantsLe dictionnaire Le Maitron rapporte que ceux qui l'ont connue la présentent « comme une femme émancipée ». En 1927, elle obtient son diplôme d'État d'infirmière et, en 1934, son permis de conduire[2]. En 1931, elle cache pendant quelques mois la communiste russe Thérèse Chassaing, expulsée de France puis de Belgique. Pendant l'Occupation, elle cache dans son pavillon 10, rue Voltaire plusieurs résistants[2]. Devenue âgée, elle entre à la maison de retraite Émile-Deslandres, située dans l'enceinte de l'hôpital Paul-Brousse. Morte le , elle est inhumée dans le cimetière communal de Villejuif près de son mari[2]. PostéritéUne rue Marguerite-Chapon est baptisée à Saint-Laurent-Sur-Gorre en 2007[2], par le maire Alain Blond, en présence de Sylvie Frugier, adjointe à la mairie, de Carlos Escoda, de son arrière-petit-fils Jean-Louis Chapon et de son arrière-arrière-petit-fils Vincent Chapon. Notes et références
AnnexesArticles connexes
Bibliographie
Liens externes
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