Marcel Zerbib, né le à Bordj Bou Arreridj (Algérie) et décédé le à Paris (France), est un éditeur d'art et galeriste français qui a dirigé plusieurs maisons d'édition ainsi que la Librairie Les Pas Perdus au 2 bis, rue des Ciseaux[1] à Paris et la Galerie Diderot[2] au 145, boulevard Saint-Germain, toujours à Paris.
Biographie
Fils de Nessim Zerbib et Emilie Atlan, Marcel Zerbib est le deuxième-né d'une famille de huit enfants. Durant la Seconde Guerre mondiale il rejoint en , à l'âge de 19 ans, la France libre en Tunisie[3],[4]. Il combat en Afrique du Nord, en Italie, en Alsace et participe à la libération de Paris. Après la guerre, il construit sa vie à Paris, où il travaille quelque temps comme assistant technique pour Les Éditions de Minuit[5]. Il rencontre le galeriste et marchand d'art Heinz Berggruen avec qui il fait du courtage en livres entre 1947 et 1950.
En 1949, Marcel Zerbib fonde, avec Paul Gégauff et Georges Bonnemaison[6], la maison d'édition Les Éditions premières, puis il dirige la Librairie Les Pas Perdus et les éditions Le Cercle des Arts[5]. De 1950 à 1951, plusieurs livres de collection L'Âge d'or[7], créé par l'éditeur Henri Parisot, sont édités par Les Éditions premières puis la Librairie Les Pas Perdus.
En 1954, il fonde la Galerie Diderot, qui s'installe à la fin des années 1950 au 145, boulevard Saint-Germain à Paris. Jusqu'à la fermeture de la galerie, en 1967, il y travaille avec ses amis surréalistesMan Ray, Wifredo Lam, Max Ernst[8], Hans Bellmer[9], Robert Matta mais aussi avec Marc Janson[10], Bury, Soto, Takis[11], Ljuba Popovic[12] et Serge Poliakoff. Après la fermeture de la galerie, il continue son activité en tant que courtier en œuvres et éditions d'art jusqu'à son décès en 1980.
Entre 1962 et 1969, Marcel Zerbib collabore avec Man Ray à la production d'une édition limitée de 17 répliques intitulée Les objets de mon affection[13]. Une série de ready-mades modifiés ou des assemblages que l'artiste américain a créé tout au long de sa carrière. Marcel Zerbib accompagne ces éditions d'une publication intitulée Man Ray : objets de mon affection.
En 1968, Man Ray présente l'historienne de l'art allemande Marion Meyer à Marcel Zerbib. Ils se marient en 1973 à Las Vegas (États-Unis). Marion Meyer dirige une galerie d'art du même nom de 1979 à 2010. Leur fille Eva Meyer-Zerbib, née en 1975, perpétue la tradition familiale. Après avoir travaillé avec sa mère, elle ouvre sa propre galerie d'art contemporain en 2010 dans le quartier du Marais à Paris.
Alberto Savinio, Psyché. Traduction de Henri Parisot. Couverture illustrée par Max Ernst. Collection "L'Âge d'Or", n°1, sous la direction de Henri Parisot, 1950
William Butler Yeats, L'Œuf de héron, Couverture illustrée par Max Ernst. Collection "L'Âge d'Or", n°2, sous la direction de Henri Parisot, 1950
Lewis Carroll, La Chasse au Snark. Traduction nouvelle de Henri Parisot. Illustrations de Max Ernst, Collection "L'Âge d'Or", n°3, sous la direction de Henri Parisot, 1950
Henri Michaux, Tranches de savoir suivi du secret de la situation politique. Frontispice par Max Ernst. Collection "L'Âge d'Or", n°4, sous la direction de Henri Parisot, 1950
Daniel Mauroc, Il n'y a plus rien à vivre ou La neige Cambriole, poème dramatique en deux actes suivi de : Pays du silence, pièce en un acte de Ross-Smith, 1951
Leonora Carrington, Une chemise de nuit de flanelle. Couverture illustrée par Max Ernst. Cinquante exemplaires numérotés contiennent une linogravure de Hans Arp. Collection "L'Âge d'Or", n°5, sous la direction de Henri Parisot, 1951[18]
Max Ernst – Kurt Schwitters, La loterie du jardin zoologique accompagné de Fiat Modes. Avec huit dessins de Max Ernst. Cinquante exemplaires numérotés contiennent une eau-forte originale de Max Ernst. Collection "L'Âge d'Or", n°6, sous la direction de Henri Parisot, 1951
Edmond Jabès, Les mots tracent, Couverture illustrée par Max Ernst. Cinquante exemplaires numérotés contiennent une eau-forte originale de Jacques Villon. Collection "L'Âge d'Or", n°7, sous la direction de Henri Parisot, 1951
Les Maquis de France. Peintures de Jean Amblard. Lithographie en couleur de Jean Amblard. Livre destiné à présenter les fresques de Jean Amblard, " peintre et résistant " pour la Mairie de Saint-Denis. Poème inédit de Paul Eluard, suivi de textes inédits de Elsa Triolet, Jacques Gaucheron, Auguste Gillot. 1951
Robert Desnos, De l’Érotisme Considéré dans ses Manifestations Écrites, 1952
Max Ernst, Sept Microbes vus à travers un tempérament, 1953[21]
Éditions Galerie Diderot
Alain Bosquet, Paroles peintes. Gravures originales de : Max Ernst, Jacques Hérold, Wilfredo Lam, Robert Matta, Dorothea Tanning, 1959[2]
Man Ray. Objets de mon affection. Livre. Galerie de l'Europe, Marcel Zerbib, Paris, 1968[24]
Man Ray - Les objets de mon affection
Objets de Man Ray réalisés dans l'esprit du ready-made et édités par Marcel Zerbib entre 1962 et 1969.
Jeu d'échecs (1920/1962). Édition de 50 exemplaires
Trompe l'Oeuf, (1930/1963). Édition de 10 exemplaires[25]
Puériculture II (1920/1964). Édition de 12 exemplaires
Poids plume / Featherweight (1960/1965). Édition de 9 exemplaires
New York 17 (1917/1966). Édition de 9 exemplaires[26]
By Itself I (1918/1966). Édition de 9 exemplaires
By Itself II (1918/1966). Édition de 9 exemplaires
Presse-papier à Priape (1920/1966). Édition de 8 exemplaires
Varlop, (1935/1966). Édition de 10 exemplaires[27]
Square Dumb-Bells/ Haltères (1944/1966). Édition de 18 exemplaires
Pain peint ou (Blue bread - Favorit food for the blue birds) (1958/1966). Édition de 9 exemplaires
Le fer rouge / Red iron (1966). Édition de 10 exemplaires
La manche dans la manche (Le marteau sans maître), (1921/1967). Édition de 9 exemplaires
Phare de la harpe (1967). Édition de 15 exemplaires
Vierge Apprivoisée (let me out) (1969). Édition de 11 exemplaires
Notes et références
↑(es) Jean-Jacques Pavert, Maria José Furio Sancho, La travesia des libro, Trama Editorial, , 408 p. (ISBN978-84-92755-44-8, lire en ligne), Page 180 : Saint-Germain-des-Prés en 1954 - El nuevo palimugre
↑ a et bAnne Egger, « Wilfredo Lam. Chronologie 1951-1962 », sur wifredolam.net : « La révolution cubaine tant attendue est en cours. La prise de pouvoir par Fidel Castro – le 8 janvier 1959 – s’accompagne de réformes que Lam et ses compatriotes attendent avec impatience. Toutefois, Lam ne rentre pas vivre à Cuba, comme Alejo Carpentier. À Paris, il fréquente Marcel Zerbib, directeur de la Galerie Diderot et éditeur. La rencontre fortuite, un soir, de Max Ernst et de son épouse, Dorothea Tanning, leur donne l'idée d’illustrer collectivement Paroles peintes – des poèmes d’Alain Bosquet. Se joindront à eux Matta et Hérold. »
↑« Un homme, une collection : L'âge d'or (in Bibliographie de la France n° 10) », sur laporteouverte.me, : « En 1950, « L’Âge d’or » regroupe une série d’ouvrages qui paraissent sous une couverture de Max Ernst, aux éditions Premières cette fois : Psyché, d’Alberto Savinio, Tranches de savoir, d’Henri Michaux, La Chasse au Snark, de Lewis Carroll, pour ne citer qu’eux. »
↑Serge Rezvani, Le tourbillon de ma vie : Entretiens avec Michel Martin-Roland, Paris, Ecriture, , 237 p. (ISBN978-2-35905-204-6), "Et même je me souviens que Max Ernst ne trouvait pas le moindre acquéreur d'un de ses plus beaux "Colorados" pour la somme de cinq mille francs chez un de ces marchands-amis. celui-ci se nommait Marcel Zerbib. par générosité amicale, Zerbib ne prenait presque jamais de commission. Je l'aimais!"
↑Bernard Gheerbrant, À La Hune : histoire d'une librairie-galerie à Saint-Germain-des-Prés, Paris, Adam Biro, Centre Georges-Pompidou, , 199 p. (ISBN2-85850-450-4), "La première exposition, en janvier 1950, marquait le retour de l'exil. Il fallait renouer avec les amis et présenter une œuvre nouvelle : la Brebis galante, poème inédit de Benjamin Péret orné de vingt et un dessins et trois gravures originales sous couverture lithographique, publié par un jeune amateur dont l'enthousiasme ne faiblit pas, Marcel Zerbib."
↑Bernard Gheerbrant, À La Hune : histoire d'une librairie-galerie à Saint-Germain-des-Prés, Paris, Adam Biro, Centre Georges-Pompidou, , 199 p. (ISBN2-85850-450-4), "Je pus exposer outre des originaux grands comme des cartes de visite, le livre en très rare édition de tête, enrichi d'une gravure originale de Tanguy, Sept Microbes; Marcel Zerbib l'avait publié après la Brébis galante; cette fois-ci des poèmes de Max accompagnaient les peintures reproduites à leur taille réelle, allant jusqu'au centimètre carré et même moins !"
Marcel Zerbib, William N. Copley, Valentine Penrose and Gloria De Herrera at Max Ernst’s house at Saint-Martin-d’Ardèche, c. 1951. Sur williamncopley.com