Marc Freund-ValadeMarc Freund-Valade
Marc Freund-Valade, né à Schiltigheim le et mort à Vic-sur-Aisne le , est un haut fonctionnaire français et préfet de État français (1940-1944) Son rôle comme Préfet de Vichy sous l'Occupation fut controversé, mais son intervention face au massacre d'Oradour-sur-Glane plaida en sa faveur. BiographiePaul Marc Freund est le fils du pasteur luthérien Georges Paul Freund et de Marie Marguerite Oberlin[2]. Il fait ses études de droit à Montpellier et Strasbourg et obtient, en 1921, le diplôme de l’Institut des hautes études internationales de l’université de Paris[2]. Successivement secrétaire particulier de Louis Marin, ministre des Pensions, et rédacteur à la Direction générale des affaires d’Alsace et de Lorraine à Paris, il est remarqué par le président Poincaré qui le fait nommer en 1928 sous-préfet d’Erstein (Bas-Rhin)[2]. Il se marie à La Roche-Chalais en Dordogne, le avec Jacqueline Valade, dont le père est industriel à La Roche. Il accole le nom de famille de son épouse au sien, pour éviter une confusion avec un sous-préfet homonyme[2]. Carrière professionnelleIl est nommé directeur de cabinet de Pierre Roland-Marcel, préfet du Bas-Rhin en octobre 1930, puis en 1937 secrétaire général de la préfecture de la Charente[2]. Il est mobilisé le et devient attaché d’intendance auprès du général de Lattre de Tassigny[2]. Il est démobilisé en 1940 et nommé secrétaire général de la police à Nice[2]. Il devient préfet de l'Aude en 1942, puis préfet de la Haute-Vienne et de la région de Limoges, poste qu’il occupe jusqu'à la Libération[3]. Prise de position après le massacre d'Oradour-sur-GlaneMarc Freund-Valade est préfet de la Haute-Vienne lors de la destruction du village d'Oradour-sur-Glane et du massacre de 643 habitants par un bataillon de la division Das Reich de l'armée nazie. Il se rend avec l'évêque de Limoges, Louis Paul Rastouil, à Oradour, prescrit une journée de deuil, intervient vainement auprès de Vichy pour obtenir que les responsables militaires allemands soient punis[2]. L'allocution qu'il prononce lors des obsèques des victimes, le , dans laquelle il condamne le crime des Allemands, est transmise à Londres et aux États-Unis[2]. Après-guerreÀ la Libération, Marc Freund-Valade est mis d'abord mis en expectative puis en disponibilité sans traitement à partir de décembre 1944, et révoqué le . Sa révocation est annulée par le Conseil d'État en [3]. Il bénéficie en d'une reconstitution de carrière, tout en étant admis à prendre sa retraite[3]. Il occupe des rôles de premier plan sous Vichy[2]. Fonctionnaire « intègre mais discipliné » du régime de Vichy selon l'historien Jean-Louis Panicacci[4], lorsqu'il est en poste à Nice, il applique les consignes gouvernementales, mais vient en aide à un couple belge et une cantatrice autrichienne.[réf. nécessaire] Par ailleurs, il autorise les enfants d'une maison d'accueil de Vence à sortir d'un camp d'internement et facilite la délocalisation de ce foyer en septembre 1943, dans la Creuse[2]. Les comités départementaux de libération de l'Aude et de la Haute-Vienne établissent des rapports sur son rôle durant la Seconde Guerre. Le 6 juillet 1945, la Commission départementale de contrôle, épuration, sélection de l'Aude écrit au juge d'instruction de Carcassonne[5] : "Considérant que M. Freund-Valade, en qualité de préfet de l'Aude, a fait interner 123 personnes, dont la liste fournie par les services de la préfecture, est jointe au présent rapport, propose pour atteinte à la liberté de Français et aux libertés publiques, l'arrestation immédiate et le transfert à Carcassonne de M. Freund-Valade, ex-préfet de l'Aude, en résidence à La Roche-Chalais (Dordogne)." Ce courrier est accompagné de plusieurs témoignages de résistants attestant que Marc Freund-Valade est responsable de la déportation André Morelli, procureur de la République de Carcassonne, qu'il a fait arrêter le 5 septembre 1943 par la Gestapo[6]. Le pasteur et résistant, Albert Chaudier, président du CDL de Haute-Vienne[7] rend un avis plus favorable. Le président de la sous-commission chargée de l'épuration des administrations centrales et du corps préfectoral d'épuration, Aimé Jeanjean, conclut que Freund-Valade n'a pas été « un préfet de combat »[8]. ProtestantismeMarc Freund-Valade est connu comme préfet protestant[8]. Distinctions
Références
AnnexesBibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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