Manuel Bibes intègre le CNRS en 2003 à l’Institut d’Électronique Fondamentale (maintenant le Centre de Nanosciences et de Nanotechnologies, C2N). Après des séjours au MIT et à l’Université de Cambridge en tant que chercheur invité, il rejoint l’Unité Mixte de Physique CNRS/Thales en 2007[3]. Ses publications sont listées dans Google Scholar[4].
Manuel Bibes est un pionnier de la recherche sur les matériaux multiferroïques[5] (simultanément magnétiques et ferroélectriques) et de leur utilisation pour le contrôle électrique du magnétisme. En 2009 son équipe découvre le phénomène d’électrorésistance géante dans des jonctions tunnel ferroélectriques[6] (résultats publiés dans la revue Nature[7]) utilisables en tant que synapses artificielles[8]. En 2016, en collaboration avec le laboratoire Spintec, il démontre que des interfaces d’oxydes non-magnétiques peuvent être utilisées en tant que détecteurs de spin ultrasensibles puis collabore avec Intel[9] pour la mise au point d’un nouveau type de transistor[10] visant à remplacer les transistors actuels basés sur la technologie CMOS. Depuis 2018, il est reconnu en tant que Highly Cited Researcher par Clarivate Analytics[11]. En juin 2022, il reçoit avec Agnès Barthélémy, Ramamoorthy Ramesh et Nicola Spaldin le Europhysics Prize décerné par la Société Européenne de Physique récompensant leurs contributions fondamentales à la physique et aux applications des matériaux multiferroïques et magnétoélectriques[12]. En octobre 2024, il crée la start-up Nellow avec Laurent Vila et Jean-Philippe Attané du laboratoire Spintec, qui vise à développer et commercialiser des puces pour la logique et l'intelligence artificielle à ultrabasse consommation d'énergie.
↑Manuel Bibes, « Élaboration et étude de couches minces de manganites à valence mixte », Institut National des Sciences Appliquées de Toulouse et Université Autonome de Barcelone, (lire en ligne, consulté le )
↑Electronique : De futures mémoires ferroélectriques, Le Monde, 13 juin 2009
↑Giant tunnel electroresistance for non-destructive readout of ferroelectric states, V. Garcia, S. Fusil, K. Bouzehouane, S. Enouz-Vedrenne, N. D. Mathur, A. Barthélémy & M. Bibes, Nature 460, 81 (2009), https://www.nature.com/articles/nature08128
↑Scalable energy-efficient magnetoelectric spin–orbit logic, S. Manipatruni, D.E. Nikonov, C.C. Lin, T. A. Gosavi, H. Liu, B. Prasad, Y.-L. Huang, E. Bonturim, R. Ramesh & I. A. Young, Nature 565, 32 (2019), https://www.nature.com/articles/s41586-018-0770-2