Le mildiou du taro est causé par un oomycète, Phytophthora colocasiae (famille des Peronosporaceae). Cette maladie, la plus grave qui affecte le taro, provoque la mort prématurée des feuilles et entraîne d'importantes baisses de rendement. Elle est favorisée par des conditions climatiques fraîches et humides.
Cladosporiose du taro, maladie causée par Cladosporium colocasiae, espèce de champignons ascomycètes de la famille des Davidiellaceae, qui peut provoquer d'importantes défoliations. Elle est favorisée par des températures fraîches (moins de 18° C)[3],[2].
Criblure du taro, maladie causée par des espèces de champignons du genre Phoma, genre de champignons ascomycètes de la famille des Didymellaceae, dont Phoma colocasiae[4].
Pourriture sèche fusarienne, ou fusariose, due à diverses espèces du genre Fusarium, dont Fusarium solani. C'est une pourriture brune, principalement sèche et poudreuse, qui devient parfois humide et molle à des stades ultérieurs, avec une marge distincte entre les tissus sains et malades[1].
Pourriture à Rhizopus, due à Rhizopus stolonifer. C'est une pourriture molle du corme, avec un légère odeur de levure, à consistance aqueuse ou semblable à celle du fromage. La peau du bulbe reste intacte jusqu'à un stade très avancée[1].
Pourriture noire spongieuse, due à Botryodiplodia theobromae. C'est une pourriture spongieuse des cormes, devenant parfois sèche et poudreuse, de couleur crème à brun grisâtre, passant fréquemment du bleu foncé au noir avec une marge indistincte entre les tissus sains et malades[1].
Complexe viral Alomae / Bobone (Alomae/Bobone Virus Disease Complex, ABVC) : complexe viral qui provoque une maladie létale du taro[7].
Reovirus du taro (Taro reovirus, TaRV), un des virus les plus récemment identifié chez le taro[8].
Troubles physiologiques
Loliloli (terme utilisé à Hawaï), maladie affectant les cormes qui deviennent aqueux, mous et spongieux et laissent exsuder de l'eau lorsqu'on les presse. Ce défaut résulte du retrait de l'amidon du corme, amidon converti en sucres utilisés par la plante pour développer de nouvelles feuilles et d'autres organes. C'est la reprise de la croissance végétative du taro arrivé à maturité qui est susceptible d'entraîner le taro « loliloli ». Pour réduire ce risque, l'utilisation d'engrais azotés doit être évitée après la formation du bulbe et le début de la décadence naturelle de la plante[1].
Pourriture dure : cette maladie, d'origine inconnue, détruit le système vasculaire du corme. La peau du corme malade ressemble à de l'écorce, craquelée et friable, la chair est parcourue par des indurations jaune-brun. Les parties malades deviennent ligneuses et ternes. Aux stades avancés de la pourriture dure, il ne reste du bulbe qu'une charpente squelettique durcie, brun foncé à noire. Cette maladie peut entraîner des pertes de rendements allant jusqu'à 100 % à Hawaï. La cause serait des dégâts aux racines provoqués par une concentration saline élevée dans le sol. Selon une autre hypothèse l'atteinte aux racines serait due à des champignons du genre Pythum, mais elle na pas été confirmée par les recherches[2],[1].
Chlorose induite par la chaux. Cette chlorose apparaît d'abord entre les nervures des feuilles les plus jeunes et peut entraîner un rabougrissement de la plante. Elle est due à un pH élevé des sols calcaires qui peut induire une carence en fer chez le taro[9].
Notes et références
↑ abcdefg et h(en) Jeri J. Ooka, « Taro diseases », Hawaii Institute of Agriculture and Human Resources, université de Hawaï (consulté le ).
↑ ab et c(en) D. Varin, P. Vernier, « La culture du taro d'eau (Colocasia : C. esculenta var. esculenta) », Agriculture et développement, Cirad, no 4, (lire en ligne).
↑(en) Mohd Shakir Mohamad Yusop, Mohd Faiz Mat Saad, Noraini Talip, Syarul Nataqain Baharum et Hamidun Bunawan, « A Review on Viruses Infecting Taro (Colocasia esculenta (L.) Schott) », Pathogens, vol. 8, no 56, (DOI10.3390/pathogens8020056, lire en ligne).
(en) Raj Shekhar Misra, Kamal Sharma, Ajay Kumar Mishra, « Phytophthora Leaf Blight of Taro (Colocasia esculenta) – A Review », The Asian and Australasian Journal of Plant Science and Biotechnology, vol. 2, , p. 55-63 (lire en ligne).
(en) Mohd Shakir Mohamad Yusop, Mohd Faiz Mat Saad, Noraini Talip, Syarul Nataqain Baharum et Hamidun Bunawan, « A Review on Viruses Infecting Taro (Colocasia esculenta (L.) Schott) », Pathogens, vol. 8, no 56, (DOI10.3390/pathogens8020056, lire en ligne).
(en) D. Varin, P. Vernier, « La culture du taro d'eau (Colocasia : C. esculenta var. esculenta) », Agriculture et développement, Cirad, no 4, (lire en ligne).
(en) Scot C. Nelson, « Dasheen Mosaic of Edible and Ornamental Aroids », Plant Disease, College of Tropical Agriculture and Human Resources (CTAHR), Université de Hawaï à Mänoa, Honolulu (Hawaï), (lire en ligne).