Pendant plus d'un siècle, de 1871 à 1977, la ville est administrée par l'État et Paris n'a pas de maire. De 1977 à 2002 le maire de Paris ne dispose pas des pouvoirs de police municipale, qui sont exercés par la préfecture de police de Paris. Depuis 2002, ces pouvoirs sont partagés entre le maire de Paris et le préfet de police. En 2021, la police municipale de Paris est recrée par la maire Anne Hidalgo, première femme à diriger la mairie de Paris.
Élu face à La Fayette avec l'appui de la Cour qui l'accuse ensuite pour son supposé manque de réaction lors de la journée du où des émeutiers tentent d'investir les Tuileries. Il est suspendu le 6 juillet.
L'intérim est assuré du 6 au 13 juillet par Philibert Borie.
Dès sa prise de fonction, il réunit les membres de la Convention voulant sauver le roi pour décider de la création d'une garde départementale dans ce but ; mais dès le lendemain le projet du maire est rapporté. Il essaie pendant deux mois d'assurer l'ordre et de protéger le roi, mais il démissionne après l'exécution de Louis XVI et les progrès du parti de la Montagne[3].
Il est élu triomphalement le 14 février par des Parisiens exaspérés par l'augmentation des prix. Le calme revenu, il fait symboliquement inscrire la devise de la République sur les frontons des bâtiments publics et cherche à préserver la paix civile en s'en prenant aux agitateurs. Malgré l'arrestation des hébertistes en mars 1794, sur ordre du Comité de salut public, il conserve son poste en témoignant de sa fidélité au régime. Il tombe néanmoins peu après à la suite d'une querelle entre sa fille et Lazare Carnot.
La tentative de Fleuriot-Lescot d'initier un soulèvement populaire convainc le nouveau régime de la nécessité d'un plus grand contrôle de l'État sur une capitale prompte à s'enflammer[4]. La mairie de Paris est donc supprimée à peine 6 ans après avoir été instaurée.
La mairie de Paris est à nouveau supprimée peu après les événements des journées de Juin[5] pour n'être rétablie qu'à la proclamation de la Troisième République, le .
Il devient maire sur proposition de Léon Gambetta et acclamation des Parisiens peu de temps avant le début du siège de la capitale par les troupes prussiennes. Il n'est pas candidat à sa propre succession lors de l'élection organisée en novembre.
Il tente difficilement d'assurer le ravitaillement du Paris assiégé, ce qui lui vaut le surnom de « Ferry-famine ». Dès ce mandat, il instaure une commission sur l'enseignement qui en promeut la gratuité et l'obligation et préfigure ses futures lois scolaires. Il fuit la capitale au premier jour de l'insurrection de la Commune, tout en restant officiellement maire jusqu'au 5 juin.
Pendant les événements de la Commune, l'Assemblée adopte, le , une loi municipale formée de vingt articles. Celle-ci prévoit de procéder dans le plus bref délai au renouvellement intégral des conseils municipaux, au scrutin de liste. Paris, dont le conseil municipal est formé de quatre élus pour chacun des vingt arrondissements, est doté d'un régime spécial. Provisoirement, le gouvernement désignera par décret le maire et les adjoints dans les villes de plus de 20 000 habitants, les chefs-lieux de département et d'arrondissement, et les vingt arrondissements municipaux de la capitale.
Après la défaite de la Commune, la mairie de Paris est pour la troisième fois supprimée et ne sera rétablie qu'en 1977, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, en application d'une loi du . Pendant cette période, Paris n'a pas de maire mais un président du conseil municipal, élu chaque année.
Bien qu’initialement opposé au rétablissement de la fonction de maire de Paris, il se présente à l'élection qu'il remporte face notamment à Michel d'Ornano, maire sortant de Deauville et candidat soutenu par l'Élysée. Il ne cache pas ses ambitions présidentielles et se sert de sa fonction comme d'un contre-pouvoir au gouvernement. En 1979 il impose les « parapluies de Willerval » (détruits depuis) aux Halles en lieu et place du projet initial dont il fait détruire les parties déjà construites. Il lance le programme « Paris ville propre » et ses fameuses « motocrottes » et lutte contre la pollution de la Seine en promettant qu'il s'y baignerait en 1995. En 1985 la ville échoue à obtenir l'organisation des Jeux olympiques de 1992. Il est réélu en 1983 puis en 1989. Élu président de la République le , il démissionne de son poste la veille de sa prise de fonctions. Son mandat est également marqué par les affaires liées au financement illégal de son parti, le RPR, dont celle des emplois fictifs pour laquelle il a été condamné en 2011
Élu du 5e arrondissement, il est proposé par Jacques Chirac pour lui succéder et est élu en juin de la même année. Il propose une politique d'assainissement des finances qui mène l'endettement de la ville à son plus bas niveau en 2000. Favorable à une réduction de la circulation automobile, il lance l'idée d'un retour du tramway dans Paris, développe les pistes cyclables et ouvre les voies sur berges le dimanche aux piétons. Non soutenu par son parti, qui lui préfère Philippe Séguin, en 2001, il est battu à un scrutin qui se termine par l'élection surprise du socialiste Bertrand Delanoë au détriment des deux prétendants de droite. Peu après la fin de son mandat Paris échoue une nouvelle fois à être désignée ville hôte des Jeux olympiques d'été.
Née espagnole, elle est naturalisée française en 1973. Elle devient en 2014 la première femme maire de Paris et le premier maire à ne pas être majoritaire dans son arrondissement d'élection. Continuatrice de la politique de son prédécesseur, elle présente un plan antipollution et de réduction de la circulation automobile, un nouveau plan en faveur du vélo et ferme à la circulation motorisée une partie des voies sur berge rive droite. Malgré ses réticences initiales, elle obtient, en l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2024. Elle est donc la première maire de Paris à réussir à faire revenir les Jeux d'été dans la ville. Elle mène aussi une politique en faveur des startups. Son mandat est marqué par les attentats de janvier et du 13 novembre 2015, ainsi que par l'incendie de Notre-Dame de Paris en 2019. Elle est réélue en 2020 dans un contexte de forte abstention et de pandémie de Covid-19. Sa présidence au conseil de Paris est marquée par de nombreuses tensions avec les écologistes, pourtant membres de la majorité.
↑Pour s'adresser à la personne (maire ou adjoint) qui préside le Conseil de Paris, les conseillers disent Monsieur le Maire ou Madame la Maire pendant les délibérations en tant que Conseil municipal, Monsieur le Président ou Madame la présidente en Conseil départemental.
↑Article L208 (alinéa unique) du Code électoral français : « Nul ne peut être membre de plusieurs conseils généraux. »
↑Joseph Génévrier, La vie et les œuvres de Nicolas Chambon de Montaux (1748-1826) : aperçu sur la vie et les idées médicales au temps de la Révolution, G. Steinheil, Paris, (lire en ligne), p. 18.
↑Émile Ducoudray, « Commune de Paris/département de Paris », dans Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989 (rééd. Quadrige 2005, p. 271)
↑Jean-Pierre Moisset, Les Biens de ce monde: Les finances de l'Église catholique au XIXe siècle dans le diocèse de Paris (1802-1905), Presses universitaires de Bordeaux, 2004, 392 p., p. 102 (ISBN2-86781-325-5).
↑Léo Hamon, Les Opportunistes: les débuts de la République aux républicains, Éditions MSH, 1986, p. 132 : « […] Après avoir mesuré leur pouvoir politique, […] on mesure tout le chemin qui sépare Gambetta de Jules Ferry, et qui trace la frontière entre la République radicale et la République opportuniste. Si les positions de départ sont très tranchées, on relève progressivement la montée puis la victoire de l'opportunisme […] »