Mahmoud ChehabiMahmoud Chehabi Khorassani
Compléments Œuvres principales : Leader de la sagesse Mahmoud Chehabi Khorassani (محمود شهابی خراسانی, en anglais Mahmoud Shehabi Khorassani) est un homme de science, juriste, écrivain, philosophe de haut rang sous l’ère Pahlavi, professeur émérite de l’université de Téhéran en Iran. Il a consacré sa vie entière à la science et à la connaissance et a œuvré pour ces trois missions[1],[2] : « lire, écrire et enseigner ». Il s’est nourri de la plupart des sciences et connaissances des écoles de son temps, telles que la logique, les principes de la jurisprudence, la philosophie, la poésie, la littérature, spiritualité. Il s'est livré à la connaissance et au développement personnel, à la piété, l’altruisme et l’humilité[3],[4]. BiographieIl naît le dans la ville de Torbat-e Heydarieh, au sein d'une famille d’érudits et de chercheurs. Son père, Abd-El-Salam, surnommé « Shehab-e-Din » (« l’homme cultivé »), est poète et auteur de nombreux ouvrages, dont Le Secret de l’amour et Le Trésor caché[5]. Selon certaines sources, ses ancêtres maternels sont les descendants directs de Qutb ad-Dîn Haydar, fondateur de Torbat-e Heydarieh, prince et fils de Salour Khan Ozbak, roi de Bukhara[2],[4]. À l’âge de 11 ans, il quitte sa ville natale pour faire ses études à Mashhad, Ispahan et finalement à Téhéran. À Téhéran, il a enseigné les sciences rationnelles et mobiles au lycée Sepahsalar (dont le nom a été changé en université Shahid Motahari après la révolution de 1979). Avec ses contemporains Reza Sardar Fakher Hekmat, Badiozzaman Forouzanfar (en), Shariat Sangalaji et Mohammad Taghi Bahar, il a été membre du Conseil suprême de la culture[4],[5]. Enseignement à l'université de TéhéranEn 1933, il est nommé professeur de droit puis professeur émérite à la faculté de droit de Téhéran[2]. Hassan Bolkhari (fa), professeur à l'université de Téhéran et président de l’Association des œuvres culturelles et distinctions d'Iran, déclare lors d'une cérémonie en 2016 :
— Hassan Bolkhari[3]. L’une de ses phrases prononcées aux juges nouvellement diplômés était :
— Mahmoud Chehabi [2]. Il a été membre du conseil supérieur de l’université de Téhéran pendant plusieurs mandats et a été aussi le représentant du Conseil supérieur de la culture de l’Iran[6]. Pendant un certain temps, à la demande du Dr Mohammad Hedayati, alors ministre de la Justice et qui était l’un de ses amis proches, il est nommé juge suprême des tribunaux[2]. À plusieurs reprises aussi, il s’est vu proposer des postes dans les différents gouvernements Pahlavi, comme le ministère de l’Éducation par exemple. L’une de ces propositions a eu lieu pendant le gouvernement national de Mohammad Mossadegh. Il a systématiquement refusé toutes ces propositions en répondant : « Les seules choses que je peux faire ce sont étudier, enseigner, et écrire ». D’une façon générale il n’aimait pas la politique[4]. Farshid Afshar, chercheuse, juriste et avocate, l’une de ses anciennes élèves, écrit[7] :
— Farshid Afshar Mehdi Mohaghegh (en), professeur de philosophie à l’université de Téhéran écrit[6] :
— Mehdi Mohaghegh Nasser Katouzian (en), avocat, juriste, professeur émérite de la faculté de droit de Téhéran écrit[3],[8],[9] :
— Nasser Katouzian Livres et mémoiresMahmoud Chehabi est l'auteur d'environ 53 livres en persan, anglais et arabe[5]. Les références et les noms de la majorité de ses ouvrages sont publiés en langues persanes dans : Savants de la civilisation chiite[1] et Les mémoires de Mansour Chehabi[4]. Les plus connus sont[3] :
Après la mort de Mahmoud Chehabi, son fils Mansour envoie le manuscrit de ce dernier livre de France en Iran et en fait don à la Bibliothèque centrale d'Astan Quds Razavi à Mashhad. Ce livre est publié en 1992 à Téhéran pour la première fois, grâce aux efforts de Mansour Chehabi et de son avocat en Iran[11]. Mahmoud Chehabi avait un grand respect et une profonde admiration pour Hafez, Ibn Sina, Ferdowsi, Rumi, Omar Khayyam, Shams Tabrizi, Nezami, Ganjavi et Razi[12]. Un an après sa mort en 1986 en France, à la demande de ses fils, une collection d'ouvrages de sa bibliothèque personnelle (plus de 2 000 ouvrages), dont de nombreux manuscrits rares, est offerte à la Bibliothèque centrale d'Astan Quds Razavi[4]. Depuis 2017, la Bibliothèque nationale et archives d'Iran (NLI) (Bibliothèque nationale d'Iran) possède plusieurs centaines de livres et de manuscrits de sa bibliothèque privée[13]. En 2020, ses enfants font encore don à la Bibliothèque nationale d'Iran de certaines de ses œuvres restantes (18 manuscrits) et en 2021, 27 autres volumes de ses œuvres ainsi que 29 numéros du magazine Imann, qu'il a publié dans les années 1920 et 1930[14]. ÉlèvesParmi les juristes et avocats diplômés de la faculté de droit de Téhéran de 1939 jusqu'en 1979 qui ont été ses élèves figurent notamment[1],[3],[6],[2] :
Vie privéeSon épouse, née en 1907 à Téhéran, est la fille du Dr Abul Hassan Khan, un éminent médecin connu sous le nom de « Motamed-ol-Ateba », « le médecin de confiance »[2]. Elle faisait partie de l’un des premiers groupes de femmes qui allait au lycée et avait un niveau d'éducation élevé. Elle parlait couramment le français. Sa famille était composée d'hommes et de femmes d'affaires, d'éducateurs et de gens connus. Du côté de sa mère, elle appartenait à la dynastie Kadjar. Elle était institutrice au moment de son mariage, vers 1938[4]. Après leur mariage, elle a continué à étudier à faire des recherches et des travaux. Elle a écrit plusieurs livres, dont Se connaître pour connaître Dieu. De ce mariage sont nés trois enfants, une fille et deux garçons[5] :
Réflexions sur l'Iran dans les années 1980S'appuyant sur ses connaissances scientifiques, religieuses, spirituelles et philosophiques et son amour sincère pour l'humanité et la société, Il était profondément contrarié et attristé par les exécutions et les activités de l'extrémisme à l'époque de la révolution iranienne en 1979[1]. Il se demandait comment ces révolutionnaires pouvaient se considérer comme des croyants, comment ils pouvaient tuer des hommes et des femmes, des têtes pensantes et éduquées, qui sont des enfants de cette terre (Iran) au nom de la religion. Pour lui, tous les décrets, toutes les lois destinées à éliminer des êtres humains, sont contraires à la religion et à la dignité de l’homme au XXe siècle. Il disait et pensait que ces révolutionnaires, pour leurs intérêts personnels, mettaient en péril l'existence même du pays (Iran) et ainsi le conduiraient à la destruction totale[4]. En 1946 (33 ans avant la révolution iranienne de 1979), il écrivait dans son magazine Imann qu'il dirigeait[21].
Son attachement à sa patrie, l'Iran, était très grand. Lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988), le , jour de l'invasion de l’Iran par les Arabes sous le commandement de Saddam Hussein, Mahmoud Chehabi, qui était déjà très malade, a été bouleversé, il a fait un malaise et dû être hospitalisé pendant quelques jours. Il répétait en permanence d'une voix faible[4] : « Seigneur sauve l’Iran et les Iraniens ». Il était persuadé et écrivait que « ce qui devrait nous guider et nous motiver pour élever nos âmes et nos esprits dans la vie, c'est notre capacité et notre rigueur intellectuelle ainsi que notre capacité d'exploration. Cela doit se faire grâce à nos connaissances acquises et par la recherche permanente de nouvelles connaissances dans le monde moderne, c’est ça qui nous permet d’évoluer et de progresser »[3],[4]. Dernières années de sa vie et sa mortAprès la révolution iranienne de 1979, il part en France chez son fils Mansour et réside à Mulhouse, jusqu’à sa mort en [12]. Au cours de ces années, cherchant à faire des recherches sur les pensées contemporaines des cultures occidentales, il voyage dans plusieurs pays européens et aux États-Unis, faisant le tour des universités, des centres culturels et des bibliothèques, échangeant des pensées avec les professeurs et les chercheurs (à la Sorbonne en France, à l'université de Heidelberg en Allemagne, à Genève en Suisse, à Oxford et Cambridge en Angleterre, à l'université Stanford aux États-Unis)[3],[4]. Durant ces années-là, il écrit son dernier livre, Zendeh Eshgh (زنده عشق), qui est publié en Iran après son décès. Il meurt le samedi à l'âge de 83 ans à Mulhouse, en France. Au lendemain de sa mort, Jacques Chirac, alors maire de Paris, suggère que son corps soit transporté de Mulhouse à Paris pour être inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Mansour Chehabi informe Jacques Chirac que le professeur souhaitait être enterré dans le caveau de la famille des Chehabi au cimetière parisien de Thiais, près de Paris. Le corps de Mahmoud Chehabi est transporté à Paris. Il est inhumé le vendredi dans la concession familiale perpétuelle des Chehabi. Ses obsèques réunissent des membres de sa famille, de nombreux amis et d’anciens élèves. À cette occasion, les Dr Hedayati, Ayati, Kakhi et Massoud Chehabi prennent la parole. Deux mois après sa mort, son épouse Razieh Chehabi « Sadidi » meurt elle aussi à Mulhouse, le , et est inhumée auprès de son mari au cimetière parisien de Thiais[4].
Notes et références
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