Marguerite (Maggie) Séligmann-Lui naît le à Paris, dans une famille de la bourgeoisie intellectuelle juive, française depuis plusieurs siècles. Son père, Gustave Séligmann-Lui, polytechnicien, Commandeur de la Légion d'Honneur, est ingénieur et Inspecteur Général des PTT.
Maggie étudie les arts graphiques à l'Académie de la Grande Chaumière. Ses premières illustrations publiées sont celles de Pomme et Poire, un livre pour enfants écrit par Christophe[1]. Elle signe alors « Maggie ». Sa cousine Lily Jean-Javal (Lily Lévy), écrivain pour enfants, l'introduit chez les éditeurs Gedalge et Bourrelier. Elle créera plus tard pour ce dernier les couvertures des collections Aurore, Marjolaine'$ et Primevère. Elle commence également à publier dans des revues de mode telles que la Gazette du Bon Ton, à laquelle elle collabore jusqu'en 1920, avec une interruption pendant la guerre de 1914.
En , elle épouse André Salzedo, un industriel céramiste de vieille souche juive bayonnaise. Ils auront trois enfants : Dominique, Pascaline et Marie-Violette. Partageant sa vie entre Paris et Bayonne, elle signe alors « Maggie Salzedo ».
A Bayonne, elle travaille avec l'architecte Benjamin Gomez : elle décore les somptueuses villas qu'il conçoit dans la région, en composant des panneaux muraux et des paravents aux motifs tirés du folklore et de la vie quotidienne basques. Ils participent ensemble à l'Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925.
À Paris, elle illustre des livres pour enfants publiés chez Gedalge, Bourrelier, SUDEL, Calmann-Lévy. Elle crée la plupart des costumes de la poupée Bleuette, illustre le journal La Semaine de Suzette (Gautier-Languereau), publie chez Nathan des panneaux pour les écoles. Elle dessine des affiches pour les Grands magasins du Louvre, la Croix Rouge[2], les Aspirines du Rhône...
À partir de 1926-1927, en conflit avec son mari dont elle divorcera en 1931, Maggie change, le plus légèrement possible, son nom d'artiste : elle signe désormais « Maggie Salcedo »[3]
Réfugiée à Bayonne puis dans la Creuse pendant la guerre de 1939-1945, avec sa plus jeune fille et sa belle-fille, elle vit une période difficile. épuisée par les difficultés financières et les angoisses de la guerre, elle renoue tant bien que mal ses contacts d'avant-guerre. Mais les éditeurs pour enfants sont eux-mêmes en difficulté. Maggie publie encore chez Gedalge et Gautier-Languereau, puis chez Hachette, Albin Michel. Elle écrit certains des livres qu'elle illustre. Elle travaille aussi avec sa sœur, Geneviève, traductrice sous le nom de Geneviève Sellier-Leclerc.
↑Selon un article de l'historienne d'art Eri Matsumura, postérieur à la rédaction des catalogues d'expositions, dans lequel elle rectifie la date du changement de nom après une enquête minutieuse « Quand Maggie est-elle devenue Salcedo ? ».
↑L'essentiel des informations de cet article est tiré de Maggie Salcedo, catalogue de l'exposition de la Bibliothèque Forney organisée par l'association Mémoire d'Images. Ce catalogue, publié par Sylvia Dorance, petite-fille de Maggie Salcedo (Pack 2 agence éditoriale, Paris, 2000), contient des articles de Léone Berchadsky, Sylvia Dorance, Jean Glénisson, Jean Izarn, Françoise Lévèque, Jean-Charles et Jeannette Rousseau.
↑Bibliographie non exhaustive, d'après la bibliographie établie en juin 2000 par Françoise Lévèque, conservatrice du fonds ancien de la Bibliothèque de l'Heure joyeuse, Paris.
↑Voir l'article d'Eri Matsumura au sujet des traductions de ce livre en anglais et en japonais -HAL