Il est nommé ainsi d'après un tableau en provenance de l'église paroissiale d'Uttenheim (appelé aussi « Villa Ottone »), à proximité de Gais, dans le Tyrol du Sud, près de Brunico. Ce panneau central d'un ancien retable dédié à la Vierge, maintenant à la Österreichische Galerie Belvedere[2] à Vienne représente une Vierge en majesté avec les saintes Marguerite et Barbe[3].
Style
Le style du maître est influencé au début par la précision dans les détails de la peinture flamande et, ensuite, par l'emploi des nouveautés italiennes introduites par Michael Pacher dans le traitement des volumes et de la perspective[4]. Il est, en particulier par son coloris, l'annonciateur de Pacher, dont il a peut-être été parent et maître, avant d'en devenir un disciple. Le retable d'Uttenheim (vers 1465) montre les premiers effets de l'influence de Pacher, plus prononcés dans le retable de saint Étienne de la cathédrale de Bressanone du musée Anne-de-Beaujeu à Moulins (4 scènes de la vie des saints Laurent et Étienne et 4 scènes de la Passion) qui montre des influences de l'art de Mantegna, transmis par l'intermédiaire de Pacher, et également un retable de la Vierge dont les panneaux sont partagés[1].
Vierge en majesté avec les saintes Marguerite et Barbe (face) et Christ de douleur (dos), partie du maître-autel de l’église paroissiale d'Uttenheim dédiée à sainte Marguerite, vers 1460-1470[7], 161,5 × 152,5 cm.
Christ sur le Mont des oliviers (vers 1470-1480) 96,5 × 93 cm.
Retable de saint Étienne, de la cathédrale de Bressanone, maintenant au musée Anne-de-Beaujeu, Inv. no 834.1, hauteur des panneaux 100 cm. Les huit panneaux proviennent vraisemblablement du retable placé à l'origine devant l'accès au presbytère de la cathédrale de Bressanone. La caisse centrale, contenant vraisemblablement une statue de la Vierge et des saints Étienne et Laurent, a disparu. Quatre scènes de la Passion sont représentées :
Entrée à Jérusalem
Le Christ au Jardin des Oliviers
Flagellation
Résurrection
à l'extérieur, et à l'intérieur quatre scènes de la vie de saint Étienne :
Retable des apôtres (Apostelaltar) (1465-1470) ; en provenance de Bressanono. Quatre panneaux montrant chacun trois apôtres, et quatre panneaux avec des saints et saintes. Les panneaux sont tous de dimensions 86,5 × 59,5 cm environ[9] :
Simon, Thaddée, Matthieu
Philippe, Barthélémy, Matthieu
Pierre, André, Jacques Le Majeur
Jean, Thomas et Jacques le Mineur
Saint Albuin et Saint Ingenuin
Sigismund et Florian
Martin et Wolfgang
Marie-Madeleine et Agnès
Pierre et Paul devant Néron 1450-1460 100 × 76 cm[9].
Graz Universalmuseum Joanneum
Quatre peintures illustrant l’Enfance de Jésus, provenant du Kloster Neustift, de dimensions 40,3 × 41,5 cm, datant de 1475-1480[9] :
↑D'après la légende, Gamaliel demande au prêtre Lucien d'opérer la translation des corps de saint Étienne, de Nicodème et de son fils Abibas dans un lieu digne, ainsi que l'ensevelissement de saint Étienne près du corps de saint Laurent.
Irmlind Kmentt, Der Meister der Uttenheimer Tafel. Ein Beitrag zur Geschichte der Tiroler Malerei der Spätgotik, Vienne, Notring, coll. « Dissertationen der Universität Wien » (no 1), (ISSN0379-1424).
« Maître d'Uttenheim », Larousse « Dictionnaire de la peinture », Encyclopédie Larousse (consulté le ).
(de) Sven Lüken, Die Verkündigung an Maria im 15. und frühen 16. Jahrhundert : historische und kunsthistorische Untersuchungen, Vandenhoeck & Ruprecht, , 594 p. (ISBN978-3-525-47901-8, lire en ligne), p. 248.
Lukas Madersbacher, « Zur Perspektive im Frühwerk Michael Pachers und im Werk des Meisters von Uttenheim », dans Artur Rosenauer (éditeur), Michael Pacher und sein Kreis: ein Tiroler Künstler der europäischen Spätgotik. Michael Pacher e la sua cerchia : un artista tirolese nell'Europa del Quattrocentro : 1498-1998, Bolzano, Athesia, (ISBN88-8266-048-6)