Lysimachè

Lysimachè

Fonction

Grande prêtresse d'Athéna

Biographie

Naissance	453 av. J.-C.
Décès	365 av. J.-C.
Nom dans la langue maternelle	Λυσιμάχη
Époque	Antiquité classique
Activité	Prêtresse

Autres informations

Distinction	Statue honorifique (d)

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Lysimachè (en grec ancien Λυσιμάχη), née au milieu du V^e siècle av. J.-C. et morte vers 365 av. J.-C. à Athènes, est une prêtresse athénienne de la Grèce classique. Elle est la première grande prêtresse d'Athéna Polias, la divinité poliade de l'Athènes antique.

Elle fut contemporaine de Myrrhinè, la première prêtresse d'Athéna Nikè.

Histoire

Fille de Dracontidès[1], Lysimachè appartient à l’illustre « famille » (genos) athénienne des Etéoboutades[2].

Mariée et mère de famille, elle entre au service d'Athéna, dont le temple se trouve sur l'Acropole, probablement dans le dernier quart du V^e siècle av. J.-C., et reste prêtresse d’Athéna pendant soixante-quatre ans. A ce titre, elle est chargée de présider à tous les sacrifices en l'honneur de la déesse. Elle est également en charge de tâches qui relèvent de la vie privée des Athéniens (naissance, mort, mariage) ce qui en fait une figure connue de tous les Athéniens[3].

Après la disparition du temple d'Athéna Polias, elle se trouve attachée à un nouveau lieu de culte, l'Érechthéion, achevé en 406 av. J.-C.

La comédie d'Aristophane, Lysistrata, écrite en 411 av. J.-C. dont l'héroïne serait un avatar de Lysimachè, témoigne de l'influence de la prêtresse d'Athéna au sein de la cité d'Athènes[4].

Lysimachè est célébrée après sa mort par une statue en bronze, sculptée par Démétrios vers 360 av. J.-C., sur l’Acropole[2]. Cette statue surmonte une base portant une inscription dédicatoire célébrant sa très longue activité au service d'Athéna[5]. Si la prêtresse fut honorée de la sorte, à une époque où seuls quelques grands stratèges avaient été distingués sur l'Agora, c'est parce qu'elle officia à un moment de bouleversements majeurs pour la communauté athénienne (guerre du Péloponnèse, gouvernement des Quatre-Cents de 411, tyrannie des Trente de 404)[2].

Notes et références

1. Nadine Bernard, Femmes et société dans la Grèce classique, Armand Colin, 2003, p. 132
2. Paulin Ismard et Vincent Azoulay, Athènes 403. Une histoire chorale, Flammarion, 2020, chap. 5 (« Lysimachè : la prêtresse d'Athéna et ses doubles »), p. 172-176
3. Stella Georgoudi, « Conférence de Mme Stella Georgoudi », Annuaires de l'École pratique des hautes études, vol. 105, n^o 101,‎ 1992, p. 227–231 (lire en ligne, consulté le 4 juin 2022)
4. Paulin Ismard et Vincent Azoulay, Athènes 403. Une histoire chorale, Flammarion, 2020, chap. 5 (« Lysimachè : la prêtresse d'Athéna et ses doubles »), p. 176-179
5. Marie Augier, « Nommer les prêtresses en Grèce ancienne (ve-ier siècle) », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n^o 45,‎ 1^er mai 2017, p. 33–59 (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.13480, lire en ligne, consulté le 4 juin 2022)

Sources

• « Base de statue de Lysimachè, prêtresse d'Athéna Polias (IG II2 3453) », sur atticinscriptions.com (consulté le 4 juin 2022)

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

• Paulin Ismard et Vincent Azoulay, Athènes 403. Une histoire chorale, Flammarion, 2020 (ISBN 9782080205094), chap. 5 (« Lysimachè : la prêtresse d'Athéna et ses doubles »), p. 171-195. 
• Nadine Bernard, Femmes et société dans la Grèce classique, Armand Colin, 2003, p. 132. 
• Stella Georgoudi, « La prêtresse d’Athéna Polias à Athènes », Annuaire de l’École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses, t. 101,‎ 1992, p. 227-231 (lire en ligne, consulté le 4 juin 2022). 
• Stella Georgoudi, « Lysimachê la prêtresse », dans Nicole Loraux, La Grèce au féminin, Paris, Les Belles Lettres, 2003, p. 169-214