Lycée Henri-BrissonLycée Henri-Brisson
Entrée du lycée Henri-Brisson.
Le lycée Henri-Brisson (anciennement ENP de Vierzon) est un lycée situé en France à Vierzon dans le département du Cher en région Centre-Val de Loire. C’est historiquement la première école nationale professionnelle (ENP), créée par décret le 9 juillet 1881. Elle porte le nom du député du Cher, Henri Brisson, qui a appuyé sa création. HistoireDe la création à 1918Le 9 juillet 1881, le maire Charles Hurvoy, aidé par le député Henri Brisson (1835-1912) décide la construction d'une école nationale professionnelle, qui deviendra plus tard le lycée Henri-Brisson. Ce choix est dû à la situation géographique centrale de Vierzon et à son nœud ferroviaire[1]. Le lieu choisi est situé 25, avenue Henri-Brisson et délimité par les rues Charles-Hurvoy, Casimir-Lecomte et le boulevard de la Liberté. La première pierre est posée le 3 mai 1883 par Jules Ferry, Henri Brisson, Charles Hérisson, ministre du Commerce, et le maire Charles Hurvoy ; la construction s’achève en 1886. L’école ouvre le 1er octobre 1887. À partir de 1901, des concours sont mis en place pour l’entrée en première année. En 1911, l'ENP devient l'ENP Henri-Brisson. Le concours de 1911 montre que le lycée connaît rapidement le succès et acquiert une solide réputation car 520 garçons postulent au concours afin d’obtenir l’une des 100 places proposées par le lycée. Les sélections sont très sévères même au long de la formation : si un élève n’a pas la moyenne, il est obligé de partir. Les élèves étaient répartis en section normale (métiers de l'industrie) et section spéciale (préparation du concours). La durée normale de la formation était de quatre ans. Le recrutement était effectué uniquement par concours, l’âge nécessaire pour avoir le droit de concourir se situait entre 12 et 15 ans et le niveau de recrutement était celui des cours supérieurs et complémentaires d’école primaire. Le concours ne comportait que des épreuves écrites, qui comprenaient :
Pendant la Première Guerre mondiale, l’école est transformée en hôpital à cause de nombreux blessés, le service de santé militaire doit improviser. Pour cela de nombreux locaux scolaires sont réquisitionnés. L'école est l'hôpital le plus important du Cher, affecté aux blessés graves ; il fonctionne jusqu’à l’armistice de 1918[3]. De 1918 à nos joursEn septembre 1939, l’ENP Henri-Brisson accueille environ 250 lycéens venant de l'ENP Diderot de Paris pour des raisons de sécurité (absence d'abris en cas de bombardement). L’ENP de Vierzon en recevra d'autres par la suite. Dès le 21 juin 1940, les Allemands réquisitionnent une partie de l’école pour y installer leur hôpital militaire, le « Lazaret XIV B », et y imposent des conditions de vie difficiles : eau froide pour se doucher, peu de nourriture, couvre-feu, interdiction de rassemblement, etc. Pour se divertir entre les cours, les élèves jouent au football, au rugby et à la pelote basque. Le Diplôme d'élève breveté (DEB) de 1944 sera remis sans examen, à partir des notes de l’année. Le décret no 59 du 6 janvier 1959, présenté dans le cadre de la réforme de l’enseignement du ministre Jean Berthoin, transforme l'École nationale professionnelle en lycée technique d'État, avec un proviseur à sa tête et des modifications importantes de structure : de nouveaux diplômes sont créés en remplacement des diplômes ENP : Baccalauréat technique, brevets de techniciens, brevets de techniciens supérieurs. À la rentrée 2003-2004, le lycée change une nouvelle fois d'appellation pour devenir « Lycée technique régional Henri-Brisson »[4]. En 2006, le lycée est labellisé « Lycée des Métiers de l'Industrie et des sciences appliquées »[5]. L’École nationale professionnelleLes élèves admis au concours étaient internes. Leurs horaires étaient très contraignants :
Le dimanche, les horaires étaient modifiés : le lever était à 6 h et la matinée était entièrement consacrée à la lecture, aux leçons particulières de musique et aux heures de retenue. L’après-midi, il y avait une promenade de 14 h 30 à 17 h. Les conditions de vie de l’internat étaient rudimentaires, spartiates. L’eau chaude n’apparaîtra à l’internat lentement à partir de 1970. Les douches ont lieu le samedi soir et sont obligatoires. Les toilettes sont « à la turque » avec un clapet de fermeture commandé par une pédale. Les agents les nettoient chaque matin en y versant un seau d’eau suivi d’un coup de balai. Les surveillants ne sont pas mieux lotis car ils n’ont pas d’eau courante : un agent leur apporte un broc d’eau chaude et vide le contenu du vase de nuit dans le WC[6]. Le bizutage est la mise en condition de ceux qui intègrent la 1re année de l’ENP et que l’on appelle les « conscrits », en 2e année les élèves sont appelés les « paillasses », en 3e année les « anciens » et en 4e année les « vétérans ». Les traditions et le folkloreL’École nationale professionnelle (ENP) entretient la tradition des Arts et Métiers qui consiste en différentes étapes à la fin de l’année scolaire :
Bordé de noir et utilisant force contrepèteries drôles et toujours différentes d’une année sur l’autre, il annonçait le décès du Père Cent entouré de sa famille, de ses amis et membres de la promotion. Comme sur tout faire-part officiel, on y annonçait bien sûr la date et l’heure des funérailles et autres manifestations. Ce faire-part était adressé aux professeurs, parents, amis commerçants de la ville, et aux anciens élèves. Les destinataires versaient une obole parfois importante qui alimentait la caisse de la promotion. C’est à partir de 1975 qu’il disparut par manque d’intérêt des gens sollicités, les sommes récoltées n’assurant plus les frais d’impression.
Sorti hors des murs de l’établissement, pour les élèves de fin d’études, un cortège envahit les rues : le défilé du Père Cent, depuis les années 1920, représente la quille, cent jours avant de partir vers la grande aventure de la vie professionnelle. Les élèves en uniforme de l'école, défilent dans la ville, portant sur leurs épaules le cercueil du Père Cent, qui sera ensuite brûlé dans la cour du lycée. Les fondeurs sont en cotte bleue, les modeleurs avec leur hélice en bois sur l’épaule, les céramistes en blouses blanches.
Le Grand Bal du Père Cent se déroule dans la salle des fêtes de l’ENP et d'autres salles de cours situées à proximité. Le Bal fut souvent animé par des orchestres réputés comme Claude Bolling, Marc Taylor, Serge Murat et ses 17 musiciens (en 1986) et bien d’autres encore. Le Bal sera ensuite suivi du défilé et de l’incinération du Père Cent.
La D.K.L signifie "départ" et "l'évasion", c'est un terme argotique du langage des étudiants et des militaires. Lors de la D.K.L, il y a tout d'abord le "Dékalomètre". Le major de promotion inscrit, chaque matin, dans un coin du tableau, une inscription chiffrée correspondant au nombre de jours restants avant le départ en vacances. Il y a deux versions de la D.K.L :
Le sport au temps de l’ENPL’ENP proposait de nombreux sports aux élèves, notamment la gymnastique, l’escrime, le tir au fusil, le bâton et le rugby. La gymnastique se déroulait au stade Brouhot[8]. La section bâton est une tradition qui vient des Compagnons du tour de France[9]. Le bâton servait pour se défendre et pour faire du sport. Le rugby était le sport principal au dix-neuvième siècle au lycée Henri-Brisson. Le club de rugby du Vierz’Arts a connu d'innombrables succès[10]. Les Vierz’Arts avaient un hymne dédié aux sports et à l’établissement[11] : Que notre équipe est belle Les filles dans l’établissementLes filles sont admises en maternelle à l'ENP, jusqu'en 1902. À partir de 1968, l'établissement devient mixte, on trouve des filles dans les sections professionnelles : céramique, ajustage, économie générale, électricité, fonderie et dans les classes d'enseignement général préparant au baccalauréat, pour accéder à l'enseignement supérieur. En 2014, il y a 16 % de filles : 84 filles sur 535 élèves. En revanche, on trouve des classes composées presque uniquement de filles, comme en TBMA (Terminale Brevet des Métiers d'Arts), où il y a huit filles et un garçon. La première École nationale professionnelle de filles s'est ouverte à Bourges le 14 octobre 1929[12], sur le modèle de l'ENP de Vierzon. Le lycée Henri-Brisson en 2018Les formations actuellesLe lycée Henri-Brisson propose différentes formations : CAP, BTS, professionnelle, générale[13]. Formation CAPCAP Décoration Céramique : d’une durée de deux ans, la formation comprend :
Formations professionnellesL’école forme à la préparation du baccalauréat professionnel dans les domaines Maintenance des équipements industriels (MEI), Technicien Modeleur, Fonderie, Technicien d'usinage (TU), le Brevet des métiers d'arts céramique (BMA). S’appuyant sur une culture française particulièrement riche en tradition céramique, ces métiers, qui ont su s’adapter aux nouvelles technologies, ont aujourd'hui le vent en poupe et sont de plus en plus prisés. À compter de la rentrée 2017-2018, un label aéronautique est mis en place au sein de la section MEI et TU en partenariat avec le cluster Aérocentre[14]. Classes généralesLe lycée dispose de classes de seconde générale et technologique proposant les options :
Bac
BTSBTS : brevet de technicien supérieur.
Enseignants ou élèves célèbresEnseignants
Élèves
Pour approfondirBibliographie
Articles connexesLiens externesNotes et référencesNotesRéférences
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