Lucien Augé, dit Augé de Lassus, né le à Paris 4e et mort le à Paris 16e[1], est un dramaturge, poète et archéologue français.
Biographie
Élevé dans un milieu de haute culture artistique, Augé a été l’apôtre fervent de l’art sous toutes ses formes. Tout jeune, il écrivait des vers, puis il a abordé de bonne heure les études historiques, qu’il a dû interrompre pendant la guerre franco-allemande de 1870, pour s’engager dans la garde nationale mobile[2].
Après la guerre, il a accompli, tant en France qu’à l’étranger, de nombreux voyages au cours desquels il a amassé une foule d’impressions et d’observations, dont il a publié le récit dans 5 ouvrages publiés à partir de 1876 : Routes et étapes, 1876, Chez le bey de Tunis, 1881, etc[2].
Également passionné d’art, il a dû sa première notoriété à une série d’intéressants ouvrages de vulgarisation dans la Bibliothèque des Merveilles : Voyage aux sept merveilles du monde, 1878, les Tombeaux, 1879, les Spectacles antiques, 1888, le Forum, 1891[3]. Il a continué cette série d’études en donnant : l’Art égyptien, 1898[2].
C’est néanmoins surtout comme compositeur de livrets et de cantates et comme dramaturge, qu’il est connu. Se rendant compte de la pauvreté des livrets d’opéra, il a voulu en bâtir qui eussent un intérêt littéraire. L’Opéra-Comique, l’Opéra de Monte-Carlo, le casino d’Aix-les-Bains ont joué plusieurs de ses opéras comiques, dont Phryné (1893), l'Ancêtre (1906), la Gloire (1909), ont été mis en musique par Saint-Saëns. Il est également le librettiste de Partie carrée (1884), l’Amour vengé (1888), l’Amour à la Bastille (1897), le dernier opéra-comique monté par Léon Carvalho avant sa mort, l’Ancêtre (1906), Chasse gardée, Endymion, Ashavérus, etc. et il a remporté les plus honorables succès à ce genre littéraire où il avait attaché son nom[3]. Plusieurs des cantates qu’il a écrites, Endymion (1889) et Ahasvérus (1892), ont été couronnées par l’Académie des Beaux-Arts[2].
Au théâtre, il a donné à diverses scènes parisiennes le Triomphe d’Auguste, en collaboration avec François Dellard (1881) ; Racine à Port-Royal (Comédie Française, 1885) ; le Vieux Corneille (id., 1889) ; la Conspiration du général Malet, en collaboration avec d’Horville et George Richard (1889)[2].
On lui doit également des essais dramatiques et historiques notamment sur le bois de Boulogne, le Palais Royal, les Champs-Elysées[4].
Officier de l’Instruction publique, il faisait partie de diverses sociétés littéraires et artistiques, pour la plupart en qualité de président ou de vice-président : président de la Société historique d'Auteuil et de Passy, membre de la Commission du Vieux Paris, vice-président du syndicat de la Presse artistique, secrétaire général de la Société des Amis des monuments parisiens, il faisait partie aussi d’autres sociétés historiques, archéologiques et littéraires, comme la Société historique et archéologique du IVe arrondissement. Après sa mort, celles-ci ont pris l’initiative d’un monument élevé à sa mémoire[5].
Profondément ébranlé par le bombardement de la cathédrale de Reims, sa mort a été accélérée par les ravages infligés à ce symbole français. L’année suivante, Mel Bonis a composé sa Cathédrale blessée pour piano à sa mémoire[6].
La Conspiration du général Malet : drame historique en cinq actes et un prologue (Paris, Château-d’eau, 25 octobre 1889. Avec d’Horville et Georges Richard(d)), Versailles, Cerf, , 98 p. (OCLC83899159, lire en ligne).
Le Forum (ill. de 34 vignettes), Paris, Hachette, coll. « Bibliothèque des Merveilles », , 284 p., 19 cm (OCLC439007250, lire en ligne sur Gallica).
De Damas à Palmyre, Paris, au Secrétariat de l'association, , 18 p., 23 cm (OCLC437696232, lire en ligne).
Voyage aux sept merveilles du monde (ill. de 21 gravures dessinées sur bois par Sidney Barclay), Paris, Hachette, , viii, 280, 1 vol. : ill. ; in-16 (OCLC77038234, lire en ligne sur Gallica).
Victor Margueritte, M. Allouard, Paul Marmottan, M. Landrin, Henri Vuagneux, A. Changeur et René Thorel, Discours prononcés sur la tombe de L. Augé de Lassus, le 22 décembre 1914 : Poème à la mémoire de Lucien Augé de Lassus par le Capitaine René Thorel, Paris, Impr. de la Presse, , 24 p., in-16, portrait, fac-sim. Photo de L. Augé de Lassus et fac-sim. de sa sign. (lire en ligne)
↑ abcd et e« Lucien Augé de Lassus », La Correspondance historique et archéologique, Paris, Librairie ancienne H. Champion, vol. 21-22, , p. 325 (lire en ligne, consulté le ).
↑G. H., « Lucien Augé de Lassus s’est éteint… », La Cité : bulletin de la Société historique et archéologique du IVe arrondissement, Paris, Société historique et archéologique des IIIe, IVe, XIe et XIIe arrondissements de Paris, (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
↑« Lucien Augé de Lassus », Bulletin de la Société pour la protection des paysages de France, Paris, vol. 14, no 76, , p. 1-3 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).