Louise Espinasse-Mongenet, née le à Chambéry et décédée le à Toulouse, est une femme de lettres et traductricefrançaise. Elle est surtout connue pour ses traductions des œuvres de Dante Alighieri et ses contributions à la littérature française, ainsi que pour ses collaborations avec des compositeurs français. Elle est également l'épouse de Raymond Espinasse, avocat toulousain et écrivain sous le pseudonyme de Pierre de Cardonne.
Biographie
Louise Jeanne Marie Mongenet naît le [1] à Chambéry, dans une famille très cultivée. Elle est la fille de Louis Joseph Balthazar Mongenet, avocat à Turin et chevalier de l'ordre de la couronne d'Italie[2] et de Marie Charlotte Jacquemoud, dont le parrain de baptême est Charles Dupasquier[3]. Son grand-père maternel, Louis Gaspard Jacquemoud, substitut de l'avocat général militaire de l'armée italienne, chevalier de l'ordre des saints Maurice et Lazare, officier de la couronne d'Italie[4], est fait baron par S.M. le roi d'Italie en 1864[5].
Louise Mongenet grandit aux côtés de son frère aîné, Louis[6] La famille est marquée par un milieu intellectuel et juridique, baignant dans une double culture française et italienne[1].
Le , Louise Mongenet épouse Raymond Espinasse[7], avocat toulousain et écrivain, connu sous le nom de plume Pierre de Cardonne[8]. Ensemble, ils s'installent à Toulouse à l'Hôtel Segla au 8 rue du Coq-d'Inde à Toulouse[1]. En , Louise donne naissance à leur fils, Louis Jean Marie Raymond Espinasse[9], qui deviendra premier Président de la Cour d'appel de Toulouse[10]et chevalier de la légion d'honneur[9].
Grande sportive, elle est un membre actif du Club Alpin Français, et sera présidente d'honneur du Ski Club des Pyrénées centrales dès 1907[11],[12].Elle fixera le souvenir de Trois jours à ski dans les Pyrénées - de la vallée de Campan à la vallée d'Aure par le col d'Aspin - dans un texte publié dans La Montagne du 20 avril 1909[13].Dans les Alpes, qu'elle parcourt, accompagnée de son mari, elle réalise des excursions remarquables, comme en 1909, l'ascension de la Grande Casse par l'arête nord, déjà réalisée par deux femmes seulement[14],[15].
En 1901, c'est sous le pseudonyme de Jean Maus qu'elle publie son premier ouvrage : A la louange de la mer et de l'amour[16], un ouvrage dédié à Émile Pouvillon[17].
En 1905, Louise Espinasse-Mongenet publie aux éditions Hachette, sa première traduction de l'italien au français : Le mont Cervin de Guido Rey, avec un avant-propos d' Émile Pouvillon[18] et une préface d' E. de Amicis[19]. Elle aura, au préalable, effectué elle-même l'ascension du Cervin[20].
En 1906, la Revue des Deux Mondes publie une première version de La vie finissante[21], roman qui sera publié en 1907 dans son intégralité aux éditions Perrin[22], et qui sera commenté comme « un extraordinaire poème gascon »[23], « une peinture de nos mœurs gasconnes »[24], « notre vallée de la Save, notre gascogne toulousaine y revit [...] à la façon de Mistral »[1].
Elle écrit aussi des poèmes pour des compositions musicales : en 1910, elle collabore avec Déodat de Séverac qui compose Chanson de la nuit durable[25], sur un poème de Louise Espinasse-Mongenet[1]. Elle re-itère le même exercice en 1926, avec le compositeur Joseph Canteloube pour la Ballade familière du grillon captif dont elle écrit les vers[26].
En 1911, elle publie un second roman, La leçon des jours, histoire particulière d'une jeune femme[27], qualifié « d'une psychologie subtile et émouvante »[15]. Petit à petit, elle acquiert une place de choix dans le mouvement contemporain[23].
Louise Espinasse-Mongenet décède le à Toulouse[15], à l'âge de 84 ans.
C'est seulement 9 ans après sa mort, en 1965, que sera publiée sa traduction de l'intégrale de la Divine Comédie[38].
Presque 50 ans plus tard, en 2005, la revue toulousaine l'Auta publie 100 noms des toulousains de Toulouse les plus influents des 100 ans écoulés, parmi lesquels : Louise Espinasse Mongenet[39].
Distinctions
Louise Espinasse-Mongenet a reçu plusieurs distinctions littéraires notables, dont :
1955 : Médaille d’or de la « Dante Alighieri »[36];
En 2005, la revue l'Auta cite Louise Espinasse-Mongenet parmi les 100 noms des toulousains de Toulouse les plus influents entre 1904 et 2004[39].
Bibliographie
Romans et traductions
Louise Espinasse-Mongenet est l'auteur de deux romans et la traductrice de nombreuses œuvres classiques, en particulier des œuvres de Dante Alighieri[21].
1901 : A la louange de la mer et de l'amour[16], publié sous le pseudonyme de Jean Maus aux Éditions P. Ollendorff à Paris[17].
1921 : Méditation sur la vie de Dante Alighieri et l'amitié, publié dans la Revue de la semaine[43].
1926 : Guirlande de neuf leçons sur douze sonnets (traduction de Dante), aux Éditions Feuilles au vent[44].
1932 : Purgatorio (1472)[40],[41]de Dante Alighieri, traduction de la deuxième partie de La Divine Comédie, aux Éditions Firmin-Didot & Cie[35].
1965 : La divina commedia (1307) de Dante Alighieri, traduction complète, avec Louise Espinasse-Mongenet en tant que traductrice[38].
Œuvres Musicales
1910 : Chanson de la nuit durable de Déodat de Séverac, avec Louise Espinasse-Mongenet comme auteure du poème[25].
1926 : Ballade familière du grillon captif pour piano et voix de Joseph Canteloube, avec Louise Espinasse-Mongenet comme auteure du texte[26].
Poèmes & Nouvelles
1909 - Trois jours à ski dans les Pyrénées - de la vallée de Campan à la vallée d'Aure par le col d'Aspin, récit paru dans la La Montagne, revue du Club alpin français[13] ;
↑Haute-Garonne) Auteur du texte Société des études du Comminges (Saint-Gaudens et Académie Julien Sacaze société pyrénéenne Auteur du texte, « Revue de Comminges », sur Gallica, (consulté le )
↑ a et bGuido (1861-1935) Auteur du texte Rey, Le Mont Cervin (2e éd.) / Guido Rey ; ouvrage traduit de l'italien par Mme L. Espinasse-Mongenet ; avant-propos de E. Pouvillon ; préface de E. de Amicis..., (lire en ligne)
↑ a et bChanson de la nuit durable, Salabert, coll. « Oeuvres vocales », (lire en ligne)
↑ a et bLouise Espinasse-Mongenet, Ballade familière du Grillon captif. Poème de L. Espinasse-Mongenet. Chant et piano, R. Deiss, éditeur, (lire en ligne)
↑ a et bLouise Espinasse-Mongenet, La Leçon des jours, histoire particulière d'une jeune femme, Perrin, (lire en ligne)
↑Société des artistes méridionaux Auteur du texte, Société des Artistes Méridionaux Toulouse : XXVe exposition 1934 Palais des Arts : catalogue illustré, (lire en ligne)
↑Victor (1848-1927) Auteur du texte Du Bled, Le salon de la Revue des Deux Mondes / Victor Du Bled, (lire en ligne)
↑ a et bPaul Renucci, Dante. La Divine comédie. [Traduction de Louise Espinasse-Mongenet. Texte français
et notes revus par Louise Cohen et Claude Ambroise, les Libraires associés (Dijon, impr. Darantière), (lire en ligne)
↑ a et bDante Alighieri (1265-1321) Auteur du texte, La divine comédie ; Le Purgatoire. Tome 1 / Dante Alighieri ; traduction nouvelle et notes de L. Espinasse-Mongenet, (lire en ligne)
↑ a et bDante Alighieri (1265-1321) Auteur du texte, La divine comédie ; Le Purgatoire. Tome 2 / Dante Alighieri ; traduction nouvelle et notes de L. Espinasse-Mongenet, (lire en ligne)