Louis (de) Verjus, comte de Crécy, né à Paris en 1629 et mort le , est un homme politique et diplomate français.
Il est le fils du bailli de Joigny et de Barbe Champrenault. Il est le frère du jésuite Antoine Verjus (1632-1706) et de François Verjus évêque de Grasse.
« [...] c'était un homme sage, mesuré, et qui, sous un extérieur et des manières peu agréables, et qui sentaient bien plus l'étranger, le nouveau débarqué que le Français à force d'avoir séjourné dehors, et un langage de même, cachait une adresse et une finesse peu communes, une prompte connaissance, par le discernement, des gens avec qui il avait à traiter et de leur but ; et qui à force de n'entendre que ce qu'il voulait bien entendre, de patience et de suite infatigable, et de fécondité à présenter sous toutes sortes de faces différentes les mêmes choses qui avaient été rebutées, arrivait souvent à son but[2]. »
Lors du décès du comte de Crécy, Saint-Simon ajoute :
« C'était un petit homme accort, doux, poli, respectueux, adroit, qui avait passé sa vie dans les emplois étrangers, et qui en avait pris toutes les manières, jusqu'au langage très longtemps à Ratisbonne, puis dans plusieurs petites cours d'Allemagne […]. Il avait beaucoup d'insinuation, l'art de redire cent fois la même chose, toujours en différentes façons, et une patience qui, à force de ne se rebuter point, réussissait très souvent. Personne ne savait plus à fond que lui les usages, les lois et le droit de l'empire et de l'Allemagne, et fort bien l'histoire ; il était estimé et considéré dans les pays étrangers, et y avait fort bien servi. Il était fort vieux, et homme de très peu[3]. »
Il épouse Marie-Marguerite de Ratabon (1652 - ?), fille d'Antoine de Ratabon et de Marie Sanguin. Ils possèdent le château du Chesnay. Leur fils, Louis-Alexandre Verjus, marquis de Crécy (1676-1763), est colonel au régiment de Boulonnois (1703), brigadier d'armée (1710), gouverneur de Toul, et maréchal-de-camp en 1719.
Iconographie
Un portrait en buste a été gravé par Antoine Masson (1636-1700) d'après un portrait réalisé vers 1695, lorsque le comte était plénipotentiaire dans les pays germaniques.
Hyacinthe Rigaud a également réalisé, avec l'aide d'Adrien Prieur[4], une effigie de l'ambassadeur en 1700 contre 450 livres, ce qui sous-entend une œuvre assez vaste, car les livres de comptes mentionnent ce portrait comme « habillement répété », c'est-à-dire copié sur un modèle antécédent[5].
Notes et références
↑Panckouke-Agasse, Encyclopédie méthodique : ou par ordre de matières : par une société de gens de lettres, de savans et d'artistes, VI, p. 569.