Louis Dubreuil-Chambardel, de son nom complet Louis Jacques-Marie Dubreuil-Chambardel[1],[2],[3], né le à Marseille et mort le à Tours, est un anthropologue, archéologue, médecin-anatomiste français. Il a également exercé la profession de journaliste sous le pseudonyme de Raoul Leclerc[4],[5].
Biographie
Famille
Louis Dubreuil-Chambardel est le fils d'Émile Dubreuil-Chambardel, médecin à Marseille[6] (rue Rougier[7]) et de Jeanne Chenard[3],[8],[1]. Avec son épouse Geneviève Déribère-Desgardes, il a eu trois enfants : Jeanne, Philippe et Suzanne Dubreuil-Chambardel[9],[3]. Il serait un descendant de Pierre Dubreuil-Chambardel, homme politique et député des Deux-Sèvres[9].
Dans les années 1910, après la mort de Le Double, il est nommé chef des travaux de l'Institut anatomique, puis professeur suppléant à l’école de médecine et d’anatomie de Tours[6],[4],[10]. Outre l'anatomie, Dubreuil-Chambardel effectue des recherches dans les domaines de la tératologie, de la pathologie, de l'anthropologie, de la préhistoire, de l'histoire de la médecine et du folklore. Il exerça également ses compétences médicales dans le cadre d'associations sportives[5].
Des missions scientifiques en Belgique, en Italie, en Portugal et en Pologne lui ont été confiées par le gouvernement français[5]. En 1921, dans le cadre de ses travaux sur l'anatomie, Dubreuil-Chambardel a participé à la construction d'une « amitié franco-portugaise »[5],[11].
Dubreuil-Chambardel a également été membre de la Société archéologique de Touraine, à partir de 1899[6], société savante dont il a occupé le poste de secrétaire-adjoint[13]. Il est l'auteur de plusieurs articles du périodique Bulletin de la Société archéologique de Touraine[14], et a effectué des communications au cours de séances de la société tourangelle[6].
Journaliste
En tant que journaliste, Dubreuil-Chambardel rédige des articles pour La Touraine républicaine, sous le pseudonyme du Dr Raoul Leclerc[5],[4], un patronyme emprunté à un médecin tourangeau du XIe siècle — également connu sous le nom de « Raoul Mal
Couronne » — et qui a enseigné à l'abbaye de Marmoutier[15],[9],[16],[17].
Il a également collaboré avec le journal La Gazette médicale du Centre, périodique mensuel dont il est devenu le directeur[4],[5].
Mort, hommages et postérité
En , deux semaines après un séjour à Leyde, pour le VIe Congrès International de Médecine, il meurt d’une pneumonie, à Tours[4],[18],[5].
Pour l'archéologue Gérard Cordier, qui a rédigé une monographie sur Dubreuil-Chambardel — Figures médicales tourangelles : le Dr Dubreuil-Chambardel (1879-1927) : son œuvre scientifique —, publiée en 1977 : « on reste confondu devant une telle puissance de travail et une telle polyvalence s'exerçant partout avec le même esprit pénétrant et lucide, avec la même largeur de vue »[6],[19].
Travaux
Pour V. Bugiel, les travaux et études de Dubreuil-Chambardel peuvent être répertoriés en quatre domaines : l'anatomie, avec l'ostéologie et l'arthrologie ; l'archéologie pré- et protohistorique ; le folklorisme ; et l'histoire de la médecine[5].
En 1910, il participe au 6e Congrès Préhistorique de France[6]. Dubreuil-Chambardel, fortement attiré par l'anthropologie, la pré- et la protohistoire, mène des opérations de fouilles, notamment sur les sites de la nécropolecarolingienne de Pussigny et du puits funéraire de Château-Gaillard[4]. Dans le cadre de ses travaux archéologiques, il a effectué des recherches sur les nucleipressignois dits « en livre de beurre »[20]. En 1922 et 1923, il effectue plusieurs conférences sur le domaine de la Préhistoire en Touraine, à l'École d'Anthropologie de Tours[21]. Avec la publication de La Préhistoire en Touraine, parue en 1923, à la suite des conférences qu'il a tenu[21], Dubreuil-Chambardel réalise la « première synthèse de la Préhistoire tourangelle »[22].
Dans le domaine de l'anatomie, il rédige quatre monographies, la première sur l'artère médiane, publiée en 1906, la seconde sur l'arcade plantaire superficielle, parue en 1908, la troisième, intitulée Artères du membre inférieur (« Variations des artères, du pelvis et du membre inférieur », en 1925, et la quatrième Artères du membre supérieur (« Variations des artères du membre supérieur »), en 1926[5]. Il effectue également des recherches sur la clinodactylie, le syndrome de Klippel-Feil, les scolioses, la dextrocardie, ou encore la splanchnologie[5].
Dans le cadre de ses travaux sur le folkore de la Touraine, il publie en 1906 un article intitulé Quelques matrices de sceaux tourangeaux, et en 1922 une monographie de 224 pages intitulée Cadrans solaires tourangeaux[5]. Également attiré par l'histoire tourangelle, il signe en 1904 une monographie sur le château de Ciran, puis en 1907 sur Véron et le Thelox[5].
L'intérêt de Dubreuil-Chambardel pour l'histoire de la médecine l'amène entre autres à rédiger en 1905 Les ancêtres de Bretonneau, puis Le Dr Félix Herpin, 1772-1852, Figures médicales tourangelles, ou encore Un manuscrit médical du XVe siècle, d'origine mancelle[5].
Les médecins dans l'Ouest de la France aux XIe et XIIe siècles : études sur la médecine en France du Xe au XIIe siècle (préf. J. Renaut), Paris, Publications de la Société française d'Histoire de la Médecine, (lire en ligne).
Articles
« Les cadrans solaires chinonais », Bulletin des Amis du Vieux Chinon, Société d'histoire de Chinon Vienne & Loire, t. 2, no 4, (lire en ligne, consulté le ).
« Le menhir de Luzillé (Indre-et-Loire). », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série., t. 5, no fascicule 3, , p. 253 (DOIhttps://doi.org/10.3406/bmsap.1914.8671, lire en ligne, consulté le ).
« La station préhistorique de la Motte d'Huismes. », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VII° Série., t. 3, , p. 12-13 (DOIhttps://doi.org/10.3406/bmsap.1922.8892, lire en ligne, consulté le ).
« Des muscles fléchisseurs et extenseurs sur un pouce à trois phalanges. », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série., t. 10, , p. 45-47 (DOIhttps://doi.org/10.3406/bmsap.1919.8867, lire en ligne, consulté le ).
« Le polissoir fixe de Saint-Cyr-Sur-Loire (Indre-et-Loire). », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série., t. 3, no fascicule 1-2, , p. 103-105 (DOIhttps://doi.org/10.3406/bmsap.1912.8507, lire en ligne, consulté le ).
↑ abcdef et gPierre Leveel, « Les « grands ancêtres » de la Société archéologique de Touraine », Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. 42, , p. 82 et 83 (lire en ligne, consulté le ).
↑Pierre Blanc (dir.), Indicateur marseillais : guide du commerce : annuaire du département des Bouches-du-Rhône pour l'année 1880, vol. 40e année, Impr. de Barlatier-Feissat et Demonchy, (lire en ligne), p. 231.
↑ abc et dCatherine Réault-Crosnier, « Hommage à Philippe Dubreuil-Chambardel », Publications de l'Académie Berrichone, (lire en ligne, consulté le ).
↑Maurice Limouzi, « Orléannais », La Revue du Centre, no 5, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Société d'Anthropologie de Paris », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VII° Série, t. 9, no fascicule 1-3, , p. 7 (lire en ligne, consulté le ).
↑François-Olivier Touati, « Un des célèbres moines-médecins de l'abbaye de Marmoutier au XIe siècle », Mémoires de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Touraine, Académie des sciences, arts et belles-lettres de Touraine, t. 28, , p. 5-6 (lire en ligne [PDF], consulté le )
↑« La médecine en Touraine au XIe siècle : Conférence faite le à l'Institut tourangeau par le Dr Louis Dubreuil-Chambardel », La Gazette médicale du Centre, , p. 77 à 83 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑« Table des bulletins et des mémoires », Bulletins de la Société archéologique de Touraine, , p. 384 (lire en ligne, consulté le ).
↑Émile Aron, « Louis Dubreuil-Chambardel », dans Figures tourangelles, CLD, 205 p. (lire en ligne).
↑Gérard Cordier, Figures médicales tourangelles : le Dr Dubreuil-Chambardel (1879-1927) : son œuvre scientifique, Tours, Mutualiste de Touraine, .
↑ a et bJean-Claude Marquet, « Histoire de la Préhistoire en Touraine - Louis Dubreuil-Chambardel », dans La Préhistoire en Touraine, (lire en ligne), p. 26 à 29.
↑Alain Ferdière, Jean-Claude Marquet et C. Loubin, « Historique des recherches archéologiques », dans Elisabeth Zadora-Rio, Atlas archéologique de Touraine, 53e Supplément à la RACF, (lire en ligne).
Pour approfondir
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Yves Coppens (dir.), chap. 1 « Quelques grands noms de la Préhistoire tourangelle », dans La Préhistoire en Touraine, Presses universitaires François-Rabelais, , 363 p. (lire en ligne).
Jean-Claude Marquet, « Histoire de la Préhistoire en Touraine - Louis Dubreuil-Chambardel », dans La Préhistoire en Touraine, (lire en ligne), p. 26 à 29.
V. Bugiel, « Dr Louis Dubreuil-Chambardel. », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, vol. VIIe Série, t. 8, , p. 169-175 (DOI10.3406/bmsap.1927.9133, lire en ligne, consulté le ).
Gérard Cordier, Figures médicales tourangelles : le Dr Dubreuil-Chambardel (1879-1927) : son œuvre scientifique, Tours, Mutualiste de Touraine, .
Catherine Réault-Crosnier, « Hommage à Philippe Dubreuil-Chambardel », Publications de l'Académie berrichone, (lire en ligne, consulté le ).
Danielle Jacquart (dir.), Danièle James-Raoul (dir.) et Olivier Soutet (dir.), « Le manuscrit du Cogner, un réceptaire médiéval », dans Par les mots et les textes : mélanges de langue, de littérature et d'histoire des sciences médiévales offerts à Claude Thomasset, Presses Paris Sorbonne, , 896 p. (lire en ligne).
Émile Aron, « Louis Dubreuil-Chambardel », dans Figures tourangelles, CLD, 205 p. (lire en ligne).
Pierre Leveel, « Les « grands ancêtres » de la Société archéologique de Touraine », Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. 42, , p. 82 et 83 (lire en ligne, consulté le ).
Maurice Limouzi, « Orléannais », La Revue du Centre, no 5, (lire en ligne, consulté le ).