Louis-Romain-Ernest Isoard
Louis-Romain-Ernest Isoard, né à Saint-Quentin le et mort à Annecy le , est évêque d'Annecy, à partir de 1879 et jusqu'à sa mort. BiographiePremières annéesErnest Isoard vient au monde dans une famille relativement modeste. Son père Edmond est toutefois apparenté au cardinal d'Isoard ; il occupe la haute fonction de directeur de la Division du Commerce et des Colonies sous la Restauration mais perd son poste et doit lutter pour faire subsister sa famille[1]. Baptisé dans la basilique de Saint-Quentin, Ernest ne restera pas longtemps dans l'Aisne : à l'âge de deux ans, sa famille s'installe à Paris. Il y fait ses études au lycée Charlemagne[1]. Sûr de sa vocation dès l'âge de 18 ans, il n'entrera au séminaire que quatre ans plus tard du fait des réticences initiales de son père et des difficultés financières de sa famille — l'éducation de ses frères est une charge difficile à porter pour ses parents[1]. En , son père obtient grâce à ses relations à l'ambassade de France près le Saint-Siège une audience privée auprès de Grégoire XVI et lui demande de bénir la vocation de son fils, ce que le Pape fait avec bonne volonté tout en faisant l'éloge de Xavier d'Isoard — qu'il a bien connu[1]. Séminariste à Saint-SulpiceEn , Ernest Isoard entre au séminaire Saint-Sulpice, mais doit le quitter trois ans plus tard pour retourner aider sa famille. Il est un temps précepteur d'une riche famille à Rome, période durant laquelle il fait vœu de pauvreté. Durant l'été 1851, alors qu'il se préparait à retourner au séminaire, il est atteint par la petite vérole. C'est donc seulement à la fin de 1851 qu'il peut reprendre ses études de séminariste. Il y reçoit les conseils avisés de Charles-Théodore Baudry, futur évêque de Périgueux[1]. Il s'y lie également d'amitié avec Anatole de Cabrières, plus jeune de quelques années[2]. Le , il reçoit le diaconat, et le de la même année, il est ordonné prêtre[1]. Auditeur à RoteÉvêque d'AnnecyLorsqu'il devient évêque d'Annecy, en 1879[3], Ernest Isoard reprend les armes du cardinal d'Isoard et adopte la devise « Sustine »[1]. Positionnement politiqueAprès avoir été dans la majeure partie de sa vie bonapartiste, Ernest Isoard se rallie à la République à la demande de Léon XIII. Le cardinal de Cabrières — lui-même légitimiste et qui l'a bien connu au séminaire Saint-Sulpice —, écrit à son sujet[2] :
Engagement contre la « neutralité scolaire »Fermement opposé à loi Ferry de 1882 qui laïcise le contenu de l'enseignement primaire des écoles publiques, il participe à la première guerre des manuels. Bravant l'interdit du gouvernement qui excluait la publication du décret de la Congrégation de l'Index où cette dernière condamnait quatre manuels scolaires pour leur opposition aux doctrines catholiques, il décide de passer outre et fait largement diffuser la condamnation dans son diocèse[4]. Sa lettre du , où il détaille la décision de la Congrégation, entraîne une suspension de son traitement — le régime concordataire français régissant toujours l'Église de France — et sa condamnation par le Conseil d'État[4]. Sous son impulsion, le diocèse d'Annecy est l'un des quatre diocèses — avec ceux de Valence, d'Albi et de Tulle — où la lutte des catholiques contre l'impiété des manuels de morale laïque est la plus virulente[5]. Hommages
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Liens externes
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