La première de ces lois de mélange, dite loi de mélange d'Arrhenius, a été publiée par Svante Arrhenius en 1887[1]. Elle postule que le logarithme de la viscosité d'un mélange de deux liquides est une combinaison linéaire des logarithmes des viscosités des espèces mélangées. Ainsi, pour deux espèces :
La loi se généralise naturellement à un mélange impliquant un nombre N d'espèces () :
.
Loi de mélange de Grunberg-Nissan
La théorie de Grunberg-Nissan (1949) précise la loi donnée par Arrhenius, en introduisant les termes qui modifient la viscosité et sont dus aux interactions entre deux espèces[2] :
.
Les paramètres d’interaction n'ont pas de fondement théorique, ils sont ajustés sur les données expérimentales[3]. Ils sont en général négligeables lorsque les espèces concernées sont de nature chimique similaire[4].
Pour les gaz
La théorie cinétique des gaz permet d'obtenir rigoureusement la viscosité d'un mélange gazeux comme la solution d'un système linéaire[5],[6]. Celle-ci peut être écrite comme le quotient de deux matrices. Les solutions approchées sont alors recherchées à partir de développements limités[7],[8]. Le fait que les matrices soient à diagonale dominante permet diverses approximations de celles-ci[9].
qui caractérise les interactions entre molécules. Lorsque l'on utilise un potentiel Lennard-Jones, on a [6].
La première approximation a été obtenue par Buddenberg et Wilke[10] en négligeant tous les termes extra-diagonaux.
avec
Le coefficient qui vaut 2 est dans les faits modifié pour coller au mieux aux résultats. Dans les mélanges gazeux choisis par les auteurs de l'approximation la valeur retenue est . Pour l'air on obtient une meilleure précision en prenant [8].
Brokaw propose un calcul approché des termes extra-diagonaux[11] qui permet d'identifier , de l'ordre de 1,3
Wilke a proposé une simplification[12] permettant de n'utiliser que le coefficients d'auto-diffusion à partir d'un potentiel sphères dures et en supposant tous les égaux entre eux.
En fait on montre[8] que le recours à un potentiel simple n'est pas nécessaire et que l'on peut écrire
Il existe d'autres approximations plus complexes et plus précises[9],[8] mais il faut noter qu'une simple loi de mélange , bien que sans justification théorique, donne des résultats très honorables (voir courbe). Dans cette expression, est la fraction massique.
↑(en) Hamid Reza Rafiee, Shahram Ranjbar et Fariborz Poursalman, « Densities and viscosities of binary and ternary mixtures of cyclohexanone, 1,4-dioxane and isooctane from T=(288.15 to 313.15)K », The Journal of Chemical Thermodynamics, vol. 54, , p. 266–271 (DOI10.1016/j.jct.2012.05.005, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Pedro Benjumea, John Agudelo et Andrés Agudelo, « Basic properties of palm oil biodiesel–diesel blends », Fuel, vol. 87, no 10, , p. 2069–2075 (ISSN0016-2361, DOI10.1016/j.fuel.2007.11.004, lire en ligne, consulté le ).