La littérature néerlandaise de la Renaissance est la littérature en langue néerlandaise, succédant immédiatement à la littérature moyen-néerlandaise dans le temps et dans l’espace, c’est-à-dire : la littérature en langue néerlandaise des anciens Pays-Bas dans la seconde moitié du XVIe siècle.
Les chansons de gueux, qui comprennent des chansons politiques ainsi que des chansons religieuses comme les chansons de martyrs, glorifient les protestants exécutés. La plupart de ces chansons étaient publiées sur des feuilles volantes, ultérieurement compilées dans les éditions de plus en plus volumineuses du Nieu Geusen Lieden Boecxken, dont la plus ancienne conservée date sans doute de 1576-1577, alors que la première édition datée qu’on connaît est de 1581 ; la première édition serait de 1574. Plus tard, le notairezélandaisAdrianus Valerius (mort en 1625), échevin de Veere, écrivit le Nederlandtsche Gedenck-clanck, publié un an après sa mort par ses héritiers. En prose, l’auteur de la plupart des chansons rassemblées dans cet ouvrage, donne un aperçu des troubles de la guerre de Quatre-Vingts Ans jusqu’en 1625 ; le texte en prose est entremêlé d’une variété de chansons, dont la mélodie est souvent très belle.
Le théâtre et les chambres de rhétorique
Le théâtre des rhétoriciens subit également l’impact de la Réforme protestante, visible dans les jeux présentés au concours des chambres de rhétorique, à Gand en 1539. Au fur et à mesure que le siècle progresse, les jeux de tendance réformatrice augmentent en nombre, surtout aux Pays-Bas septentrionaux.
Renaissance
La Renaissance, dont le berceau se situe en Italie, trouva un écho dans les différents pays européens, qui l’ont dotée de leur propre caractère national. Dans les Pays-Bas, ce mouvement n’atteignit le sommet de sa splendeur qu’au XVIIe siècle. Pourtant, dans la seconde moitié du XVIe siècle, les œuvres d’un certain nombre d’auteurs représentent les caractéristiques d’une Renaissance précoce. Aux Pays-Bas méridionaux, cela se reflète dans l'inspiration et dans des aspects formels. Si on traduisait les grands poètes classiques de langue latine, on restait toutefois attaché aux genres pratiqués par les rhétoriciens, comme en font preuve Cornelis van Ghistele (vers 1550-1570), facteur de la chambre de rhétorique dite De Goudblomme à Anvers) et Johan Baptista Houwaert (1533-1590), un noblebruxellois. Ce dernier écrivit également des œuvres de circonstance, des pièces dramatiques et, sous l'influence des idées nouvelles, des poèmes didactiques ; notamment Milenus clachte (1578), Pegasides pleyn ofte den lust-hof der maechden (1582-1583) et De vier wterste (1583). D’autres auteurs imitent les poètes modernes italiens et français dans le nouveau style de versification, écrivant des épigrammes, des odes et des sonnets, employant les alexandrins. Ainsi, le GantoisLucas de Heere (1534–1584) prenait comme modèle Clément Marot. À part une traduction de psaumes, il écrivit Den hof en boomgaerd der poësien (1565). À Anvers, le style nouveau fut introduit par le seigneur Jan van der Noot (1539 ou 1540 - après 1595). En Hollande, l'activité littéraire est concentrée dans trois villes :
(nl) Luc Debaene, J.-B. Janssens et Frans Verbiest. Nederlandse bloemlezing met literatuurgeschiedenis, 4e éd., Anvers, De Nederlandsche Boekhandel, 1962, p. 106-134.