Dans un pays (et une région) où les expressions littéraires cohabitent en arabe, français, poular, soninké, wolof, la publication d'une première anthologie, francophone, est un premier pas vers la réévaluation de toutes les expressions littéraires de Mauritanie. La Mauritanie est riche d'environ 4 millions d'habitants en 2022, sans compter les diasporas. La population est globalement bilingue voire trilingue : langues en Mauritanie.
Oralité
Une répartition plausible serait, toutes langues confondues :
Il s'agit de langue hassanya, ou arabe mauritanien.
Pulaar
chant-poésie de terroir, fantang (généalogie), goumbala (exhortation au combat), pékane (de pêche), kerondé (de chasse), dileré (de tissage), lelé (de nuit),
poésie islamique : louange au prophète, odes aux fondateurs des confréries,
Soninké
chants : mariage, religion, circoncision,
contes, proverbes, devinettes, récits,
Wolof
Contes, louanges, proverbes...
Actualité
Les développements technologiques, dont la radio, la téléphonie, la télévision et (l'accès à) internet, contribuent à maintenir une forte présence orale, multilingue.
Littérature écrite
Depuis l'islamisation, par les Berbères, puis l'arabisation des Berbères, la langue arabe écrite est la langue de référence, dans tous les domaines, et d'abord en religion.
Les contacts avec les puissances européennes restent limités jusqu'à la colonisation française, à partir du Sénégal. La langue française s'impose : commerce, politique, administration, enseignement (francisation), presse, vie courante, mais suscite aussi réticences et rejet.
Depuis l'indépendance, en 1960, l'expression littéraire s'est développée dans les différentes langues, en particulier en français. La littérature mauritanienne existe, même si elle est mal connue, même des Mauritaniens.
GRELAF (Groupe de Recherches en Littératures Africaines), sous la coordination de Mamadou Kalidou Bâ, Anthologie de littérature mauritanienne francophone, Éditions Joussour/Ponts, Nouakchott, 2016, 228 pages.