Liste des seigneurs de Mayenne

Ceci est une liste des seigneurs de Mayenne.

Première maison de Mayenne (historicité discutée)

Pour l'abbé Angot, Mayenne a cet avantage, au point de vue de la clarté historique, qu'un texte écrit vient corroborer à son sujet les données générales de l'histoire. Le procès est donc jugé par lui sous ce rapport : il n'y a point de seigneur de Mayenne avant Geoffroy, fils d'Hamon.

L'abbé Angot apporte une preuve indirecte de ce fait acquis, en montrant comment s'est formée la légende qui prétendrait donner à Mayenne plusieurs générations de seigneurs antérieurs à la féodalité héréditaire.

La liste des seigneurs de la première maison de Mayenne est donc d'une historicité discutée :

Deuxième maison de Mayenne

Au début du XIe siècle, Foulques Nerra, comte d'Anjou et suzerain du lieu, inféodait la baronnie déjà importante de Mayenne à Hamon de Mayenne, tige de la famille des Juhel, premiers seigneurs de Mayenne.

Après avoir démontré péremptoirement que la féodalité héréditaire n'existe pas en Mayenne avant le XIe siècle, M. Bertrand de Broussillon[1] en arrive à Mayenne : « Pour Mayenne, dit-il, qui passe pour avoir été un fief dès le IXe siècle, et à qui Guyard de la Fosse donne pour seigneurs à cette époque : Méen, Ruellon, Aubert, Geoffroy et Juhel, la charte 245 du Cartulaire de Saint-Vincent vient préciser les faits de manière à ne laisser aucun doute sur le nom de son premier seigneur, et sur la date de son inféodation. Cet acte, dont la rédaction se place entre 1067 et 1070, fut approuvé par Geoffroy, fils d'Hamon, lequel Geoffroy avait reçu de Foulques Nerra, comte d'Anjou, soit entre 1014 et 1040, la propriété du château de Mayenne. Cette inféodation ne saurait évidemment être placée avant l'an mil, sans attribuer à Geoffroy une longévité d'autant plus exagérée qu'il vivait encore après 1082. ». D'où, de père en fils :

Famille d'Avaugour

Maison de Blois

Maison de Lorraine

À la mort du duc René, son fils aîné le duc Antoine puis ses descendants régnèrent sur le duché de Lorraine et sur les possessions soumises au Saint-Empire romain germanique. Le cadet Claude de Lorraine (voir ci-dessous) reçut les possessions « françaises », dont la baronnie de Mayenne. La branche de la maison de Lorraine dont il est la tige sera connue comme la famille de Guise.
À la mort de François, le duché de Guise est transmis à son fils aîné Henri Ier de Guise, le Balafré, tandis que le marquisat de Mayenne va au duc d'Aumale Claude II, frère cadet de François. Cependant certains considèrent qu'il faut aussi compter le Balafré parmi les seigneurs de Mayenne[3].
Parmi tous ses titres, Charles est surtout connu par celui de duc de Mayenne ou simplement Mayenne.
Henri, 2e duc de Mayenne, meurt en 1621 sans descendance. Le duché passe alors, par sa sœur Catherine de Mayenne (15851618), à la maison de Gonzague, ducs de Mantoue, de Montferrat, de Nevers et de Rethel.

Maison de Gonzague

Marié en 1627 à Marie de Gonzague-Mantoue (16091660), fille du duc François IV et de Marguerite de Savoie. Frère aîné d'Anne-Marie de Gonzague-Nevers, qui transmettra plus tard les droits sur la principauté d'Arches et sur le duché de Guise à ses descendants, les Condé.
  • 1631-1632 : Ferdinand (16101632), duc de Mayenne et d'Aiguillon, duc de Nevers par courtoisie, frère du précédent, sans postérité. À sa mort, Richelieu prend le duché d'Aiguillon pour la Couronne (attribué à sa nièce en 1638 !).
  • 1632-1645 : Après la mort de Charles IV et de Ferdinand de Mayenne, le Duché de Mayenne fut l'objet de compétitions. Louise-Marie de Gonzague et Anne de Gonzague s'appuyant sur ce que leur neveu, Charles était étranger au Royaume de France, alléguaient qu'il ne pouvait posséder légalement celle seigneurie[4], et la réclamèrent pour elles-mêmes, par droit d'aubaine. La question ne fut pas immédiatement tranchée : un arrêt leur en accorda provisoirement la jouissance, qu'elles conservèrent jusqu'en 1645. A celle époque, le roi évoqua l'affaire et adjugea définitivement Mayenne à Charles.
  • 1645-1654 : Charles IV (16291665), duc de Mayenne, de Nevers (Charles IV, 1637-1659) et de Rethel (Charles V, 1637-1659), 2e prince d'Arches (Charles II, 1637-1665), duc de Mantoue et de Montferrat (Charles II, 1637-1665), fils de Charles III et de Marie de Gonzague-Mantoue.
Marié en 1649 à Isabelle-Claire d'Autriche (16291685).

Quelques années plus tard, le prince, pressé par d'impérieux besoins d'argent, vendit pour sept cent cinquante-six mille livres la terre de Mayenne au cardinal Jules Mazarin, par contrat devant Saint-Wast et Le Fouyn, notaires au Châtelet de Paris, du 30 mai 1654. En 1654, Charles IV vend le duché de Mayenne au cardinal Mazarin, ainsi que les duchés de Rethel et de Nevers en 1659[4].

Maison Mazarin et descendance féminine

1654-1661 : Jules Mazarin (16021661), cardinal, principal ministre de Louis XIV.

Maison Mancini

1661-1699 : Hortense Mancini, duchesse de Rethel (Mazarin) et de Mayenne, princesse de Porcien (alors que son frère Philippe-Julien est duc de Nivernais), nièce du précédent, fille de Michele Mancini et de Geronima Mazzarini (sœur de Mazarin).

Mariée (en 1661 et séparée en 1666) à Armand-Charles de La Porte (16321713), duc de La Meilleraye.

Maison de La Porte de La Meilleraye

1699-1731 : Paul-Jules de La Porte (16661731), duc de Rethel (renommé duché de Mazarin en 1663), de Mayenne et de La Meilleraye, fils des précédents

Marié en premières noces (1685) à Charlotte Félicité de Durfort de Duras († 1730)
(Ascendance : Henri IV d'Avaugour baron de Mayenne > Marguerite, sœur de Jeanne, épouse Henri VII de Léon > Jeanne de León, épouse Jean Ier de Rohan > arrière-petite-fille Marguerite de Rohan, épouse Jean d'Orléans, comte d'Angoulême > petite-fille Jeanne d'Angoulême, épouse Jean de Longwy > Jacqueline de Longwy, épouse Louis III, duc de Bourbon-Montpensier > Charlotte, épouse Guillaume de Nassau, prince d'Orange, le Taciturne > Élisabeth, épouse d'Henri de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon > Élisabeth Charlotte, épouse Guy Aldonce Ier de Durfort de Duras > petite-fille Charlotte Félicité).
Marié en secondes noces (1731) à Françoise de Mailly (16881742).

1731-1738 : Paul de La Porte (17011738), duc de Mazarin, de Mayenne et de La Meilleraye, fils du précédent et de Charlotte Félicité de Durfort de Duras.

Marié (1716) à Louise Françoise de Rohan-Soubise (16951755)
(Ascendance : Marie de Bretagne-Avaugour-Vertus, issue de Charles de Blois et Jeanne la Boiteuse, ducs de Bretagne et barons de Mayenne, épouse Hercule de Rohan-Montbazon > François de Rohan, prince de Soubise > Hercule Mériadec de Rohan-Soubise > Louise Françoise)
Charlotte Antoinette de La Porte (17191735), fille du précédent.
Mariée en 1733 à Emmanuel-Félicité de Durfort, duc de Duras (17151789), neveu de Charlotte Félicité ci-dessus.

Maison de Durfort

1738-1781 : Louise-Jeanne de Durfort (1735 † 1781), duchesse de Mazarin, de Mayenne et de La Meilleraye, fille d'Emmanuel Félicité de Durfort et de Charlotte Antoinette de La Porte.

Mariée en 1747 à Louis Marie d'Aumont (1732 † 1799), duc d'Aumont.

Maison d'Aumont

1781-1789 : Louise d'Aumont (1759 † 1826), duchesse de Mazarin (Rethel), de Mayenne et de La Meilleraye, fille des précédents.

Mariée en 1771 (et divorcée en 1798) à Honoré IV Grimaldi, prince de Monaco (1758 † 1819)
(Ascendance : René II de Lorraine marquis d'Elbeuf, fils du duc Claude Ier de Guise, marquis de Mayenne > Charles Ier, duc d'Elbeuf > Henri, comte d'Harcourt > Louis, comte d'Armagnac > Marie d'Elbeuf, épouse Antoine Ier Grimaldi de Monaco > arrière-petit-fils Honoré IV)

Maison Grimaldi

L'actuel prince de Monaco, Albert II, porte parmi ses nombreux titres discutés celui de duc de Mayenne.

Notes et références

  1. La Maison de Laval, 1020-1605, par B. de Broussillon, illustrée de nombreux sceaux et monuments funéraires par Paul de Farcy ; Paris, Alph. Picard, 1895 ; I, p. 5.
  2. J.B. Guyard de La Fosse, Histoire des seigneurs de Mayenne, Le Mans, Monnoyer, (lire en ligne), p.93
  3. J.B. Guyard de La Fosse, Histoire des seigneurs de Mayenne, Le Mans, Monnoyer, (lire en ligne), p.111
  4. a et b Grosse-Duperon et Gouvrion 1890, p. 189.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes