L'Inde dispose d'un système multipartite qui s'articule autour de quelques grands partis nationaux et une multitude de partis régionaux plus petits.
Les partis politiques indiens doivent être enregistrés auprès de la Commission électorale indienne. Afin d'être reconnue par celle-ci dans un État, un parti doit avoir eu une activité politique pendant au moins cinq ans et représenter au moins 4 % de la délégation de l'État à la Lok Sabha ou 3,33 % des membres de l'Assemblée législative de l'État. Si un parti remplit ces conditions dans quatre États ou plus, la Commission le reconnait comme « parti national » (National Party), sinon il est considéré comme un « parti régional » (State Party).
En outre, chaque parti reconnu se voit attribuer un symbole électoral qui figure sur les machines à voter à côté du nom de ses candidats.
Alliances électorales
Du fait du nombre important de partis politiques, il est rare qu'un seul d'entre eux dispose de la majorité absolue à la Lok Sabha ou dans les Assemblées législatives des États ou territoires. Dès lors, les partis se regroupent en coalitions alliant généralement un grand parti national avec d'autres partis régionaux plus petits. Ces coalitions varient d'élections en élections et d'État en État et il est courant qu'un parti change d'alliance électorale alors que le processus électoral a commencé ou même après la fin des votes.
Actuellement, les principales coalitions sont les suivantes :
Le BJP est fondé en 1980 après l'éclatement de la coalition du Janata Party. Il est l'héritier d'une tradition nationaliste née avant l'indépendance et hostile au Mahatma Gandhi. Proche du Vishwa Hindu Parishad (VHP), une organisation religieuse, et du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), organisation extrémiste nationaliste hindoue, le BJP émerge réellement à la fin des années 1980 et le début des années 1990, notamment après la destruction de la mosquée d'Ayodhya. Le BJP a remporté les élections de 2014 avec une majorité absolue des sièges à la Lok Sabha.
Fondé en 1885, le Congrès est le parti de Jawaharlal Nehru et du Mahatma Gandhi. Après avoir mené la lutte pour l'Indépendance du pays, le parti domine largement la vie politique indienne jusque dans les années 1970 en adoptant une orientation socialisante (industrialisation, dirigisme économique, révolution verte, rapprochement avec l'URSS, etc.). Sous la houlette d'Indira Gandhi, fille de Nehru, le Congrès s'affaiblit, victime de nombreuses scissions et de la concurrence des partis régionaux et de castes. Il perd les élections pour la première fois en 1977, après deux années de régime autoritaire décrété par Indira Gandhi. À partir des années 1980, et surtout 1990, le Congrès adopte des positions plus libérales : Manmohan Singh, ministre des Finances à partir de 1991, préside à la libéralisation de l'économie indienne. Au pouvoir de 2004 à 2014 au sein de l'Alliance progressiste unie, il est depuis le principal parti d'opposition à la Lok Sabha.
Fondé en 1984, le BSP se veut le représentant des Dalits (intouchables). L'audience du parti est surtout cantonnée au nord de l'Inde, où les clivages entre castes sont les plus marqués. Le BSP a soutenu le gouvernement UPA après les élections de 2009 et fait aujourd'hui partie de la Grande Alliance.
Le parti a obtenu son statut de parti national le . Principalement ancré à Delhi où il détient la majorité absolue depuis 2015, il détient également la majorité absolue au Pendjab depuis 2022. Dans ces deux états ou territoires, l'AAP forme le Gouvernement.
Fondé en 2013, le NPP est principalement actif dans l'État du Meghalaya. Il est membre de l'Alliance démocratique nationale (NDA). Le parti a été élevé au rang de parti national par la Commission Électorale le 15 mai 2023.
En 1985, une loi anti-défection (Anti-Defection Act) a été adoptée sous la forme d'un amendement à la Constitution de l'Inde[1]. En vertu de cette loi, lorsqu'un membre d'une des chambres du Parlement ou de la législature d'un État quitte volontairement le parti sous la bannière duquel il a été élu ou vote différemment de la consigne de son parti sans en avoir l'autorisation il perd alors son mandat[2].
À l'origine, la loi considérait qu'une scission d'un parti était toutefois possible si un tiers des élus le quittaient et qu'un parti pouvait fusionner avec un autre. Cette disposition a été utilisée par certains élus pour changer leur affiliation partisane en cours de mandat : des élus d'un parti qui souhaitent en rejoindre un autre effectuent une scission en créant un troisième parti (appelé « quasiparty ») qui fusionne ensuite avec le parti que les élus souhaitent rejoindre. Cependant, depuis 2003, la possibilité de scission a été interdite et la fusion conditionnée à l'accord des deux tiers au moins des membres des partis qui souhaitent fusionner[1].