Cette communauté autonome correspond à une partie de l'ancien royaume de Castille et les commanderies établies dans cette région d'Espagne faisaient partie de la province de Castille et León qui fut réunie vers 1220 avec celle du Portugal[1],[2].
Les templiers ont peu marqué de leur empreinte cette région à cause de l'abandon de la forteresse musulmane de Qal'at Rabah en 1158[1]. Elle fut confiée à Raymond (abbé de Fitero) et l'ordre de Calatrava naitra de la communauté qui s'y était installée. Une grande partie de ces territoires a été conquise par ce nouvel ordre militaire.
Leurs possessions dans la région au moment de leur arrestation semblent se limiter à l'actuelle province de Tolède. Ils ont été également présents dans la province de Ciudad Real mais ils n'y sont pas restés et leur présence dans celle de Guadalajara est supposée mais non confirmée faute de preuves historiques.
Campo de Calatrava
La présence des templiers dans la comarque historique de Campo de Calatrava(es) est avérée, même si celle-ci fut éphémère. C'est un épisode controversé de leur histoire, comparable à celui d'Almería en Andalousie où la garnison templière fut massacrée en protégeant l'évacuation des chrétiens (1157). Qualifié d'abandon de cette place par certaines chroniques, les templiers ont semble-il payé un lourd tribut pour la défense des châteaux de l'actuelle province de Ciudad Real. Initialement, le roi de Castille concéda en 1129 la dignité de Qal'at Rabah aux chevaliers de l'ordre du Temple mais cette terre n'était pas encore conquise. Cela correspondait à la forteresse de Calatrava incluant également les châteaux d'Alhambra, de Caracuel, d'Almodóvar del Campo, ainsi que les territoires correspondant au parc naturel des lacs de Ruidera jusqu'à Mestanza au sud-est. La forteresse fut conquise en 1147, occupée par l'ordre aux alentours de 1148-1150, ces derniers décidant de restituer au roi Sanche III de Castille l'ensemble des places fortes vers 1157/58, le coût humain pour les défendre contre les Almohades s'avérant trop lourd[3]. L'ordre de Calatrava prit la suite, mais la forteresse fut reprise en 1195 et l'ordre renonça définitivement à la reprendre en 1217 car le secteur était trop difficile à défendre[4].
On remarque que Caracuel figure dans une liste des biens templiers qui se trouvaient en Estrémadure, mentionnée par l'historien Juan de Mariana au XVIIe siècle[5]. Mais Gonzalo Martínez Díez(es) réfute cette hypothèse dans son ouvrage sur les templiers dans le royaume de Castille qui est paru en 1993[6] et qu'elle ne figure pas non plus dans un inventaire plus récent proposé par Carlos Pereira Martínez en 2006[7].
Dont le château de Villalba de Bolobras sur la commune de Cebolla également[8]. Considérée par Gonzalo Martínez Díez comme une commanderie à part entière[9] au même titre que Pereira Martínez[7]. 39° 54′ 44″ N, 4° 32′ 15″ O
L'un des documents historique permettant de connaître les biens que possédaient les templiers en Castille est une citation émanant de l'archevêque de Tolède Gonzalo Díaz Palomeque(es) en 1310 au moment de leur arrestation. Au XVIIe siècle ce document se trouvait dans les archives de la cathédrale de Tolède et énumère 24 commanderies dont deux pour cette région : « Junco et Montalvan » auxquelles il faut ajouter les maisons du Temple de « Cebolia et Villalva » qui en dépendent[16].
Possessions non attestées, qu'il s'agisse de légendes locales ou d'une absence de documents historiques permettant de confirmer qu'ils ont appartenu ou qu'ils ont été confiés à la garde des chevaliers de l'ordre du Temple :
Le couvent templier de San Benito de Torija[19] qui n'était pas une commanderie[20],[21]. Il ne s'agit pas du château de Torija et son emplacement est inconnu. Certains historiens mettent en doute l'existence de ce couvent, la bulle du Pape Alexandre III citant cinq couvents dont celui-ci ayant été perdue et il se pourrait qu'il s'agisse d'un couvent qui se trouvait dans la province de Zamora en Castille-Léon[22].
↑(es) Rafael Alarcón Herrera, La huella de los templarios : tradiciones populares del Temple en España, American Bar Association, , 378 p. (ISBN978-84-7927-722-2, lire en ligne), p. 258
↑(es) Fernando Arroyo Durán, « Ruta templaria castellano-manchega », dans Templespaña, Gran Guía de la España Templaria, Penguin Random House Grupo Editorial España, (ISBN978-8-4030-1207-3, lire en ligne), p. 165-188
↑(en) Sam Conedera, Ecclesiastical Knights : The Military Orders in Castile, 1150-1330, Fordham University Press, , 280 p. (ISBN978-0-8232-6596-1, présentation en ligne), p. 136
↑Narciso Blanch é Illa, Crónica de la provincia de Albacete, (lire en ligne), p. 12
Assertion qui ne figure dans aucune publication récente.
↑(es) Antonio Herrera Casado, Monasterios medievales de Guadalajara : una guía para conocerlos y visitarios, AACHE Ediciones de Guadalajara, , 199 p. (ISBN978-84-87743-83-2, présentation en ligne), p. 116
↑(es) Antonio Herrera Casado, Monasterios y conventos en la provincia de Guadalajara, Institución Provincial de Cultura "Marqués de Santillana", , 325 p. (présentation en ligne), p. 59-...
Voir aussi
Bibliographie
Philippe Josserand, Église et pouvoir dans la péninsule ibérique : les ordres militaires dans le royaume de Castille, 1252-1369, Casa de Velázquez, , 912 p. (ISBN978-84-95555-72-4, présentation en ligne)
Philippe Josserand, « Et succurere Terre sancte pro posse : Les Templiers castillans et la défense de l’Orient latin au tournant des XIIIe et XIVe siècles », Cahiers de recherches médiévales, no 15, , p. 217-235 (lire en ligne)
(es) Gonzalo Martínez Díez, Los Templarios en la Corona de Castilla, La Olmeda, , 320 p.
(ca) Josep María Sans i Travé, « Les inquisicions contra els templers dels diversos regnes de la Península Ibèrica (1307-1311) », Analecta sacra tarraconensia: Revista de ciències historicoeclesiàstiques, vol. 80, , p. 33-76 (lire en ligne)
(es) Auréa, Javierre Mur, « Aportación al estudio del Proceso contra el Temple en Castilla. », Revista de Archivos, Bibliotecos y Muscos, vol. 69,
(es) Carlos Pereira Martínez, « Los Maestres de la Orden del Temple en los Reinos de Galicia, León y Castilla », Revista V Feira Franca Medieval, (lire en ligne)
(es) Carlos Pereira Martínez, « Panorámica de la orden del Temple en la corona de Galicia-Castilla-León », Criterios, Fundación IEPS, no 6, (lire en ligne [archive du ])