Cette liste des îles englouties recense, classifie et illustre les îles connues, nommées et notoires qui ont par la suite disparu de la carte.
Les causes de leur submersion sont diverses, naturelles pour la plupart, anthropiques pour les autres : élévation du niveau de la mer consécutive au réchauffement climatique, modification des courants marins ou fluviaux, conséquence de séisme ou d'ouragans, érosion rapide d'amoncellement — encore plus rapide — de téphras produits par une éruption volcanique, fonte glaciaire, surexploitation par l'homme, création d'un lac de retenue, etc.
En revanche, la liste ne reprend pas :
les anciennes îles désormais reliées à la terre ferme par création d'un tombolo, ou fusionnées par poldérisation, envasement ou déplacement de bras de mer, de rivières, assèchement de marais, etc. ;
les sites engloutis qui n'ont jamais été insulaires ;
les îles fantômes, qu'on a jadis cru identifier, qu'on a portées sur des cartes pour réaliser plus tard qu'elles n'avaient probablement jamais existé ;
« Montagne du séisme » en ourdou, cet îlot de la mer d'Arabie émerge le à quelques centaines de mètres du port de Gwadar à la suite d'un séisme dont l'épicentre se situe à 400 km, par activation d'un volcan de boue. Visible depuis la côte, de forme ovale, il mesure environ 176 × 161 m pour une élévation de 15 à 20 m. Du méthane s'échappe à sa surface, issu de gisements sous-marins de clathrates. Constituée principalement de boue et de sable, l'île disparait en 2016[1],[2].
Dôme de lave d’un diamètre de 280 mètres et d’une élévation maximale de 43 mètres, apparu en 1995 sur l'arc volcanique Tonga-Kermadec et resté inhabité. Du au elle disparait dans une éruption volcanique, qui crée un nouvel îlot, 120 mètres à l'ouest, quatre fois plus vaste[3]. On lui conserve le nom de Lateiki.
L'« île la plus au nord » en inuktitut avait été repérée en 2021 au nord du Groenland. Elle mesurait 30 mètres sur 60, et culminait quatre mètres au-dessus du niveau de la mer[5]. Elle disparaît pendant l'été 2022 : il s'agissait en fait d'un iceberg plat dit semi-stationnaire, de 20 à 30 mètres de haut, surmonté d'une fine couche superficielle de terre et de cailloux accumulée par des glissements de terrain depuis la côte. Ce n'est pas un cas unique[6].
Ce banc de sable et de gravier de 45 000 m2 (au plus large 1 600 × 120 m) fixé sur un récif corallien était le deuxième plus grand îlot de l'atoll de la Frégate française, depuis un ou deux millénaires. De 1944 à 1952 il hébergeait une station radar des garde-côtes américains. Il a été anéanti par l'ouragan Walaka en [7].
Enregistrée en 1987, l'île émergeait de 1,4 m et était visible de la pointe la plus septentrionale d'Hokkaido, 500 m au nord du village de Sarufutsu. Depuis , elle est portée disparue. L'hypothèse avancée par les autorités est une érosion par les vents et les banquises dérivantes[8].
Surgit en de l'éruption d'un volcan sous-marin et atteint 1,5 km x 0,5 km. En l'érosion marine l'a rayée de la carte. Culmine en 2010 deux mètres sous le niveau de la mer[10]. Il surgit à nouveau des eaux à la suite d'une nouvelle éruption en septembre 2022, atteignant 24 000 m2[11].
Naît le , d'une éruption volcanique sous-marine consécutive à celle de Surtsey. Atteint 0,15 km2 et 70 m d'altitude, mais l'érosion marine l'élimine le . Culmine en 2000 32 m sous le niveau de la mer[12].
Île intermittente surgie le et plus brièvement 1701 et 1863 par les éruptions volcaniques du volcan sous-marin Empédocle. Disputée en 1831 par le Royaume-Uni, la France et les Deux-Siciles (qui y prennent pied) alors qu'elle atteint une circonférence de 5 km et une altitude de 65 m. Est engloutie début par l'érosion marine. Actuellement 8 m sous le niveau de la mer[13].
Naît le d'une éruption volcanique sous-marine consécutive à celle de Surtsey, et atteint 0,28 km2 et 70 m d'altitude. Le l'érosion marine l'a fait disparaître. Culmine en 2000 41 m sous le niveau de la mer[12].
Naît en 1974 d'un amoncellement de sédiments dans le delta du Brahmapoutre, provoqué par le cyclone Bhola. La montée des eaux l'engloutit en 2010. Inhabitée mais d'une superficie de 10 000 m2, elle est disputée entre l'Inde et le Bangladesh jusqu'à sa submersion[16],[17]
Née en de produits volcaniques de l'éruption du Krakatoa retombés dans une zone de hauts-fonds (−20 m), elle atteint une élévation de 3 m. Elle a disparu en 1885. Subsiste un banc de sable sous-marin[19].
Née en de produits volcaniques de l'éruption du Krakatoa retombés dans une zone de hauts-fonds (−20 m), elle atteint une élévation de 6,5 m. Déjà fracturée en îlots en , elle a disparu en 1885. Subsiste un banc de sable sous-marin[19].
Naît le de l'éruption du volcan sous-marin Dom João de Castro Bank, cette île circulaire atteint 1,5 km de diamètre et 250 m de haut. Détruite avant le , par l'érosion marine[20].
Île intermittente, formée par échouage périodique d'icebergs tabulaires du Glacier Denman(en) sur un banc de sable (1840, 1911, 1960, 1985). L'iceberg reste alors en place pendant une décennie au plus, avant de reprendre sa dérive. A atteint 70 km x 36 km[21].
Se crée en , par accumulation de sable sous l'effet des courants côtiers. Atteint 1 800 × 150 m et disparaît début 2018, victime de l'ouragan Maria[22].
Submergée par l'océan entre 2007 et 2014. Habitée, elle disparait avec Nahlapenlohd et six autres petites îles à faible altitude, non peuplées, dans les archipels de Laiap, Nahtik et Ros[23].
Submergée par l'océan entre 2007 et 2014. Habitée, elle disparaît avec Kepidau en Pehleng et six autres petites îles à faible altitude, non peuplées, dans les archipels de Laiap, Nahtik et Ros[23].
Sa superficie a lentement décru avec la hausse du niveau des mers : 48 890 m2 en 1947, 43 070 en 1962, 12 572 en 2002, 509 en 2011. Elle est portée disparue en 2016. Inhabitée, mais végétalisée[24].
Au VIIe siècle, l'île mesure « trois mille pas de long sur quinze cents de large ». Sujette au mascaret, elle est souvent partiellement immergée, parfois continument sur plusieurs années, comme en 1330 où son monastère disparaît emporté par les flots. Elle est engloutie de nouveau de 1597 à 1641, puis définitivement en 1740[26].
Occupait 50 hectares environ et s'élevait à une hauteur de 3 m. Victime de l'extraction intensive du sable, ce n'est plus en 2004 qu'un banc de sable affleurant à marée basse[27].
Le patriarche Photios Ier de Constantinople y fit construire un monastère byzantin en 886. Un tremblement de terre la fit couler quelques mètres sous les eaux en 1010. Ses ruines sont redécouvertes en 2013[28],[29].
Atoll de corail englouti par un typhon le (2 survivants sur 60 habitants). S'est reconstruite et re-végétalisée entre 1945 et 2010, sur du sable et des débris de corail[30].
La submersion totale de l'île a été constatée en . 6 000 familles en avaient été évacuées dans les années 1980 vers l'île de Sagar (en 2018 déjà partiellement submergée). Plusieurs causes sont avancées : érosion côtière, cyclones, hausse du niveau de la mer, disparition de la mangrove, etc. Des études récentes augurent que l'îlot pourrait à nouveau émerger des eaux[31],[32].
L’île se trouvait à l’embouchure du Lama, un antique bras du fleuve Brenta. Lieu d'un oratorium au XIe siècle, d'une église de San Marco et d'une hôtellerie au XIVe siècle, puis utilisée comme fosse commune lors de la peste de 1348, disparaît par subsidence et érosion au XVIe siècle[35]. Illustration : carte de 1546.
Découverte en 1770 par un marchand moscovite qui poursuit un troupeau de rennes sur la banquise, l'île mesure alors environ 5 km2 de superficie. Celle-ci passe de 4,6 km2 en 1823 à 0,9 km2 en 1912, 0,5 km2 en 1936 et 0,2 km2 en 1945. À cette date, des falaises maritimes s'élèvent encore à 24 mètres de hauteur. En 1950, seul un baïdjarakh, un monticule lié au pergélisol, dépasse des flots et deux ans plus tard, celui-ci s'est réduit à un banc de sable à fleur d'eau. Au début des années 1960, une nouvelle visite confirme la disparition totale de l'île, le banc de sable culminant à vingt centimètres sous le niveau de la mer[36].
Située dans l'embouchure de l'Escaut occidental, ce banc de sable longtemps inhabité est endigué au printemps 1344 et abrite 28 habitants. Après la construction de la digue, il y avait 28 habitants sur l'île. Elle disparaît définitivement sous les flots lors du raz-de-marée de la Toussaint 1570.
Située au milieu de l'Escaut occidental, l'île est endiguée en 1371. En 1406 une communauté y vit, qui y bâtit une église. Elle atteint 400 ha. Elle est saccagée par le raz-de-marée de la Saint-Félix en 1530, puis en 1532, 1562 et 1570. Elle a complètement disparu au début du XVIIe siècle.
Îlot submergé au début des années 1990 en raison de la modification des courants consécutive à la création d'une chaussée entre les îles de Betio et de Bairiki[39].
Îlot rocheux volcanique escarpé (en islandais « rocher du Grand pingouin »), c'était un des derniers refuges du grand pingouin. Détruit par une éruption volcanique en 1830 (illustration : schéma du XVIIIe siècle).
Découverts au IXe siècle et colonisés à partir de 970, ces îlots étaient une étape lors des traversées vers le Groenland (jusqu'à 18 fermes en 1391). Une éruption volcanique les détruisit en 1456.
Hallig danois habité, d'une surface de 20 km2 en 1231. Les ondes de tempête la détruisent progressivement (40,7 ha en 1807, 18,4 ha en 1873, 2,3 ha dans les années 1980). Elle est engloutie la nuit du (en haut à droite sur la photo).
Issue elle-même d'un île plus grande, Burchana (scindée en 1219) ou Bant (scindée en 1170), elle se rompt en deux parties en 1362, et est presque entièrement engloutie en 1651 ou 1690. N'en subsiste que son extrémité orientale, l'île de Norderney.
Île surexploitée pour ses pierres au Moyen Âge et sa grave au XIXe siècle. Elle est submergée avant 1950 (illustration : Stubber entourée en rouge sur une carte de 1608)
Située dans l'embouchure de l'Escaut occidental, l'île est attestée depuis le VIIe siècle. Abritait quatre village et la ville de Waterdunen, la plupart détruits par le raz-de-marée de 1377. En , la mer fait disparaître ses derniers restes[41].
Dans cette île du groupe Slate, une carrière d'ardoise est exploitée depuis le XVIe siècle. Elle atteint un hectare de surface et 76 m de fond quand, tôt le matin du , la paroi se rompt sous les effets conjugués d'un vent violent et d'une marée de forte amplitude, et la mer envahit la carrière (illustration : reste de la paroi sud de la carrière, avec la brèche)[42].
Cet atoll submergé du Pacifique aurait été — selon une tradition des îles Cook —, une belle île, riche en cocotiers, dont un typhon emporta la végétation et le sol, laissant le corail à nu[43].
Un phare fut bâti en 1849 sur cette île fluviale de 12 ha. Son gardien et sa famille en étaient les seuls habitants. Une érosion lente fit sombre le phare en 1950, et disparaître l'île vers 1960. N'en subsiste qu'un banc de sable et quelques blocs, tous totalement immergés[44].
Hog était une île-barrière de 1 600 m de long au sud de Long Island, dont les rares restes qui survécurent à un ouragan en 1893 ont été érodés avant 1902[45].
Dog Key était une île-barrière du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle. Haut lieu de trafics clandestins, un casino y fut ouvert. Abandonnée en 1932 en raison de l'érosion continue et des cyclones, elle a totalement disparu en 2011[46].
0,24 km2, occupée au XIXe siècle par une trentaine de familles de pêcheurs et de baleiniers, elle abritait un phare depuis 1822. Sujette aux inondations (1855, 1873, 1875, 1882) et malgré le mur protecteur qu'on bâtit en 1885, l'île est évacuée au début du XXe siècle (on emporte les maisons sur des radeaux). Le phare est détruit en 1915 et l'île disparait complètement vers 1940[47].
Occupait 0,17 km2 en 1780. L'exploitation de son sol pour la fabrication du ciment et l'abattage des arbres engloutissent une grande partie de l'île en 1895. La construction d'un barrage en 1920 la fait totalement disparaitre[48].
Séparée du continent par l'ouragan Donna, sa superficie est alors de 2 860 m2. En 1990 l'érosion l'a réduite de 90%. En 2005 ce n'est plus qu'un banc de sable[49].
En 1902 une des tempêtes du Cap Hatteras la sépare de l'île Tuckernuck (à l'ouest). En 1910 deux ouragans successifs l'affectent significativement. En 1920 elle ne mesure plus que 400 m de long, puis 10 m en 1950. Elle a disparu en 1980.
Un des dizaines (voire centaines) d'îlots engloutis de la baie : en 1910, 360 ostréiculteurs habitaient sur ses 0,65 km2 quelque 60 maisons de bois, fréquentant ses sept magasins, son église, son école. Les vagues commencèrent alors à éroder l'île, jusqu'à ce que sa dernière maison (illustration) s'effondre dans les eaux en 2010. Causes supposées : hausse du niveau des eaux, subsidence accélérée par des pompages excessifs[50].
Un des dizaines (voire centaines) d'îlots engloutis de la baie. Un cordonnier de Baltimore y avait fait bâtir à la fin du XIXe siècle un hôtel de style victorien de trois étages, flanqué d'une promenade et d'un quai. Il fut détruit dans les premières années du XXe siècle. L'île avait disparu en 1963[50]. Un phare y subsista de 1838 à 1848, puis fut rebâti plus loin en 1882 (illustration).
Un des dizaines (voire centaines) d'îlots engloutis de la baie. Il est réputé avoir été le repaire du pirate Roger Makeele à la fin du XVIIe siècle[50].
Un des dizaines (voire centaines) d'îlots engloutis de la baie. Située dans le groupe des Hoopers Island (illustration), l'île fut concédée à un domestique nommé David Puddiford en 1672 à la fin de son engagement[50].
Un des dizaines (voire centaines) d'îlots engloutis de la baie. Située dans le groupe des Hoopers Island (illustration), l'île fut concédée à un domestique nommé Thomas Hooten en 1670 à la fin de son engagement[50].
↑Nastasia Michaels, « "L'île la plus au nord" du monde a été rayée de la carte, et des scientifiques ont découvert l'explication », Géo, (lire en ligne)
↑Bruno Fuligni, L’île à éclipses : Histoire des apparitions et disparitions d’une terre française en Méditerranée, Paris, Les éditions de Paris - Max Chaleil, , 93 p. (ISBN2-84621-046-2)
↑Alexis Perrey, « Documents sur les tremblements de terre et les éruptions volcaniques dans le bassin de l'océan Atlantique », dans Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon, 1847-1848, p. 43-45, lire en ligne sur Gallica
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