Ligue démocratique des femmes d'AllemagneLigue démocratique des femmes d'Allemagne
Demokratischer Frauenbund Deutschlands
La Ligue démocratique des femmes d'Allemagne (Demokratischer Frauenbund Deutschlands, DFD) était l'organisation féminine de masse de la République démocratique allemande (RDA), englobée au sein du Front national. Créée le , elle disparaît en 1990 avec la fin du régime et la réunification allemande. HistoireFondationLa DFD est fondée lors du Congrès allemand des femmes pour la paix, qui se tient du 7 au à l'Admiralspalast de Berlin. Elle est issue des comités féminins antifascistes créés le . À la demande de l'administration militaire soviétique, ils sont désormais regroupés en une seule organisation[1]. Lors du congrès, ouvert par Else Lüders, on compte 811 femmes de la zone d'occupation soviétique, 104 de celles occupées par les forces occidentales, ainsi que des invitées de l'étranger et des observateurs des puissances occupantes. En 1948, la DFD devient la branche est-allemande de la Fédération démocratique internationale des femmes (FDIF), une organisation internationale de femmes proche du mouvement communiste. Elli Schmidt devient présidente du DFD en 1949. En 1950 sont créées des branches régionales de la DFD en Allemagne de l'Ouest (dont à Berlin-Ouest), officiellement indépendantes de la RDA à partir du mais qui y sont supprimées le , à la suite de l'interdiction du Parti communiste. Organisation et influenceL'organisation se présente comme l'héritière du mouvement d'émancipation des femmes. Initialement antifasciste, démocratique et indépendante sur le plan religieux, elle devient rapidement une organisation de masse à la solde du Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED), le parti dirigeant de la RDA[2]. La DFD est incorporée dans le bloc du Front national, qui regroupait l'ensemble des partis et organisations politiques autorisés par le régime est-allemand. Elle obtient également un quota de députées à la Chambre du peuple et, à partir de 1952, au sein des conseils de district. Chargée de mettre en œuvre le principe constitutionnel d'égalité entre les femmes et les hommes[3], elle n'effectue en réalité qu'un travail superficiel et est parfois moquée comme étant un « club de tricoteuses ». De toutes les organisations de masse du pays, la DFD possède le budget le plus bas et son influence est très limitée. ActionsLa DFD participe à la conception de la loi pour la protection de la mère et de l'enfant et pour les droits de la femme, adoptée le . Dans les années 1950, elle est chargée d'impulser une hausse du travail féminin, notamment (entre 1958 et 1962-1963) avec les « brigades des ménagères » (Hausfrauenbrigaden), des emplois à temps partiel faiblement rémunérés ou bénévoles, chargés de pallier la pénurie de main-d'œuvre et visant à conduire les femmes au foyer à occuper un emploi permanent[4]. Dans les années 1960, les thèmes de la formation et de l'éducation viennent au premier plan. Au fil des évènements et des conférences données par le DFD, les sujets liés aux conseils en matière de santé et de grossesse deviennent plus importants. Après le Congrès des femmes de 1964, la DFD commence à s'intéresser aux employées à plein temps ou à mi-temps, afin de leur faire acquérir une expérience professionnelle. À son initiative, émergent à partir de la seconde moitié des années 1960 des académies féminines et des classes spéciales pour femmes dans les établissements de formation. Dans les années 1970, le DFD crée plus de 200 centres de conseils familiaux, qui se concentrent surtout sur la préparation au mariage, au foyer ainsi qu'aux soins pour bébés. Dans les années 1980, des tentatives d'approche de la part de militantes lesbiennes au sein du DFD sont empêchées.
Fin et postéritéEn 1989, lors des manifestations pacifiques contre le régime, des banderoles tenues par des femmes tournent en dérision l'acronyme de la DFD (« Schluss mit dem DFD – Dienstbar, Folgsam, Dumpf »). Lors des premières élections législatives est-allemandes libres, en , le DFD se présente mais n'obtient que 0,33 % des voix et un siège, gagné par Karin Bencze. Avec les 9 députés du Parti paysan démocratique d'Allemagne (DBD), elle participe à la formation du groupe DBD / DFD. À la suite de la dissolution du DBD fin d', le groupe parlementaire disparaît et Karin Bencze rejoint en tant qu'apparentée le groupe du FDP. La DFD en tant qu'organisation de masse s'est effondrée[5]. Après la réunification de l'Allemagne, le , l'association à but non lucratif Demokratischer Frauenbund e. V. (« dfb » en minuscule) lui succède. Elle compte 5 000 membres en 2003[6]. Elle conserve des bureaux dans les cinq Länder de l'ex-RDA et à Berlin, et elle est responsable de l'organisation et du maintien de certains centres d'accueil pour femmes. Sa présidente d'honneur est la femme de lettres Gisela Steineckert. Chiffres et dates importantes
PersonnalitésPrésidentes
Autres
Bibliographie
Notes et références
Source
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