La ligne de Chartres à Orléans est une ligne de chemin de fer française à écartement standard de la région Centre-Val de Loire. Elle relie Chartres à Orléans. Elle accueille dès sa mise en service un trafic marchandises saisonnier, principalement céréalier ; depuis s'ajoutent des TER Centre-Val de Loire, entre Chartres et Voves.
Le tronçon de Chartres à la limite du Loiret, partie de la ligne de Rouen à Orléans, est concédée par une convention signée le entre le conseil général d'Eure-et-Loir et Messieurs Fresson, Gautray et Vander Elst frères et Compagnie. Cette convention est approuvée par un décret impérial du , qui déclare la ligne d'utilité publique à titre d'intérêt local[1].
Le tronçon de la limite du département d'Eure-et-Loir à Orléans, toujours partie de la ligne de Rouen à Orléans, est concédée par une convention signée le entre le conseil général du Loiret et Messieurs Fresson, Gautray et Vander der Elst frères. Cette convention est approuvée par un arrêté du , qui déclare la ligne d'utilité publique à titre d'intérêt local[2].
La ligne de Chartres à Orléans est incorporée dans le réseau d'intérêt général par une loi le . Cette même loi approuve la convention signée le entre le syndic de faillite de la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Rouen et l'État pour le rachat de la ligne par ce dernier[3].
Exploitation militaire à partir de 1888
L'Allemagne met en place dès 1875 une exploitation militaire de la ligne entre Berlin et le polygone d'artillerie de Kummersdorf d'une longueur de 47 km et la France suit son exemple :
« Après d'assez longues négociations, les chemins de fer de l’État viennent de céder à l'autorité militaire, qui l'exploite comme le ferait une Compagnie privée, la ligne de Chartres à Orléans, longue de 76 kilomètres, qui comprend cinq stations : Berchères, Theuville, Fains-la-Folie, Orgères, Villeneuve-d'Ingré, et trois haltes : Beaulieu, Gommiers, Bricy. En dehors des gares de Chartres et d'Orléans, qu'on laisse à l'élément civil, et celle de Voves, qui est exploitée par la Compagnie d'Orléans, celle de Patay, dite ligne d'embranchement, peut être assimilée à une grande gare du temps de guerre. Deux postes de bifurcation, Lucé et Saint-Jean, servent d'école pour former des aiguilleurs.
La ligne choisie présente toutes les garanties nécessaires pour la bonne instruction de son personnel militaire, qui expédie ou reçoit chaque jour dix trains. Les soldats y apprennent tout ce qui leur serait nécessaire en temps de guerre.
Les employés civils ont conservé le service de la petite vitesse que l'état de guerre supprime ipso facto, le service commercial et le service de la comptabilité. La troupe a dans ses attributions le service du mouvement et la grande vitesse : elle s'en acquitte parfaitement.
On a dû confier la conduite des machines à des agents civils, à cause du parcours qui s'effectue d'un dépôt à l'autre et ne peut rester limité à une ligne de peu d'étendues ; mais des soldats apprentis mécaniciens remplissent les fonctions de chauffeurs et se familiarisent ainsi avec le fonctionnement d'une locomotive[4]. »
La région Centre-Val de Loire lance fin 2009 - début 2010 les travaux concernant la réouverture de la ligne au trafic voyageurs[5]. Cette nouvelle desserte doit être mise en service en deux étapes : d'abord de Chartres à Voves, desserte opérationnelle depuis fin 2016, afin d'assurer la correspondance avec la ligne Paris - Châteaudun - Tours, puis de Voves à Orléans en 2020[6]. Ce projet fait l'objet d'une concertation préalable et d'une enquête publique en novembre et décembre 2014.
La ligne est rouverte au service des voyageurs entre Chartres et Voves le , avec trois allers-retours du lundi au samedi et deux les dimanches, la voie étant parcourable à 100 km/h[7],[8].
En 2018, le conseil régional Centre-Val de Loire étudie la possibilité de rouvrir la ligne au service des voyageurs entre Voves et Orléans. Cependant, le projet est abandonné en raison de deux contraintes territoriales :
La nécessité de sécuriser le passage à niveau de Patay en sectionnant la rue en deux : cet aménagement aurait alors rendu plus difficile la circulation au sein du village.
La traversée de la base aérienne de Bricy, non envisageable pour des raisons de sécurité, et ne pouvant être contournée par la création d'un tunnel à cause de la proximité des nappes phréatiques souterraines.
En 2024, les connexions entre Chartres et Voves sont réduites, avec un seul aller-retour direct par jour avec le chemin de fer. Le reste des connexions est assuré par des autobus.
Infrastructure
Carte détaillée de la ligne.
C'est une ligne à voie unique depuis l'origine. Son profil est assez médiocre avec des déclivités qui atteignent 15 ‰. Tracée dans la plaine de la Beauce, elle comporte de nombreux alignements.
La ligne Paris - Châteaudun - Tours, mise en service le . Le est mise en place une liaison directe entre Chartres et Tours, les voyageurs n'ayant plus à changer de rame en gare de Voves ; la fréquence de la desserte est d'un aller-retour quotidien Chartres - Châteaudun - Vendôme - Tours, et de deux allers-retours quotidiens en semaine entre Chartres et Châteaudun[10].
L'ancienne ligne de Voves à Toury (29 km), mise en service le , et maintenant déclassée.
Cette ligne connut une exploitation militaire à partir de 1889[réf. nécessaire]. Au début des années 2020, la section entre Orgères-en-Beauce et Orléans ou Les Aubrais est utilisée par deux coopératives agricoles (Axéréal et SCAEL), qui expédient
160 000 tonnes de céréales par an vers La Rochelle, Nantes, Rouen, la Bretagne, Dunkerque et vers les pays voisins de la France, et par la base aérienne militaire de Bricy[11].
Matériel roulant
Sur la section Chartres - Voves, la ligne est parcourue par des X 73500 pour le service TER. La desserte des silos des coopératives agricoles est quant à elle effectuée principalement à l'aide de BB 69400 en UM.
Desserte routière
Cette section doit être actualisée.
Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-la ou discutez-en. Raison : Mise en service du Réseau de mobilité interurbaine (Rémi) de la région Centre-Val de Loire
Sur l'ancienne ligne quasiment toutes les communes restent desservies par autocar, mis à part la portion Orgères-en-Beauce - Gommiers - Patay :
en Eure-et-Loir, réseau Transbeauce (transports du département d'Eure-et-Loir) :
de Chartres à Orgères-en-Beauce, ligne 2
dans le Loiret, réseau Ulys (transports du département du Loiret) :
d'Orgères-en-Beauce à Orléans, ligne 1A
de Patay à Orléans, ligne 1B
En parallèle le réseau TER assure par autocar un trajet direct entre Chartres et Orléans environ 10 km à l'est de la ligne, suivant la route nationale 154.
Projet
Une réouverture aux voyageurs de la ligne entre Voves et Orléans est planifiée « au début des années 2020 »[6],[12]. Toutefois, le projet se heurte à la mise aux normes de sécurité des nombreux silos à céréales implantés le long du parcours[13], mais aussi à la proximité de la base aérienne de Bricy. Avant même de songer aux services des voyageurs, l'urgence au début de ces années est le maintien du service fret sur les parties encore exploitées, notamment entre Orgères et Orléans, où un programme de travaux est signé le 10 mai 2021[14] : ils consistent à renouveler rails, traverses et ballast sur un linéaire de 8,2 kilomètres et permettront de lever l'interdiction de circuler entre 12h et 20h en cas de fortes chaleurs[14]. Ces travaux se dérouleraient d'octobre 2022 à mars 2023[14] et pourraient servir ultérieurement à une réouverture aux services des voyageurs[11]. Le montant de ces travaux s'élève à 7,55 millions d'euros pris en charge par l'État pour 4,4 millions, par la région Centre-Val de Loire pour 2,15 millions et par les deux coopératives agricoles utilisant la ligne (Axéréal et SCAEL) pour respectivement 0,6 million et 0,4 million[11]. Cependant, ces travaux n'ont à priori pas encore été effectués en novembre 2023.
↑« N° 17229 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer d'intérêt local de la limite du département du Loiret à celle du département de l'Eure, sous le titre Chemin de fer d'intérêt local d'Orléans à Rouen : 4 août 1869 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 34, no 1753, , p. 445 - 462.
↑« N° 821 - Arrêté qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer d'intérêt local d'Orléans à la limite du département d'Eure-et-Loir : 22 août 1871 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 4, no 77, , p. 8 - 25 (lire en ligne).
↑« N° 7065 - Loi qui, 1° incorpore divers chemins de fer d'intérêt local dans le réseau d'intérêt général ; 2° approuve des conventions passées entre le ministre des Travaux publics et diverses Compagnies de Chemin de fer : 18 mai 1878 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 16, no 395, , p. 801 - 823 (lire en ligne).
↑Max de Nasouty, « Chemin de fer - Exploitation militaire de la ligne d'Orléans à Chartres », Le Génie Civil, vol. XIII, no 8, , p. 123 (ISSN0016-6812, BNF34348662, lire en ligne).
↑Chartres-Orléans enfin sur les rails, article du 27 janvier 2010 de L'écho républicain, récupéré sur web.archive.org, consulté le 12 septembre 2013.