Les Manuscrits ninja
Les Manuscrits ninja sont un roman de fiction écrit par Fūtarō Yamada, issu de la série qu'il a consacrée à Jūbei Mitsuyoshi Yagyū, Yagyū ninpō chō (柳生忍法帖 , littéralement « Les Manuscrits ninja de Yagyū », 1964), dont la version française est publiée par Philippe Picquier sous la forme de deux tomes nommés Les Sept Lances d'Aizu et Les Sept Guerrières d'Hori. HistoireEn 1641, le clan Hondo, vassal du fief d'Aizu, se révolte contre son seigneur et quitte le pays pour se réfugier, pour la plupart des fuyards, dans des temples. Katō Akinari, le seigneur d'Aizu, obtient du shôgun la permission de traquer et exécuter les rebelles… Tome 1 : Les Sept Lances d'AizuEn chemin vers Edo où ces derniers doivent être mis à mort, le cortège, mené par les hommes de main du seigneur surnommés « les Sept Lances d'Aizu », fait un détour vers Kamakura, où se trouve le temple du Tôkeiji, refuge des femmes Hori. Les Sept Lances passeront outre l'interdiction de pénétrer à l'intérieur de l'enceinte spirituelle et y enlèvent les femmes Hori pour les exécuter devant leurs époux, pères ou frères. Sept d'entre elles sont sauvées par l'intervention de la princesse Sen, sœur du shôgun. Celle-ci les confie à Yagyū Jūbei Mitsuyoshi ainsi qu'au maître zen Takuan Sōhō, afin de les aider à se venger du pervers et démoniaque seigneur Katô. À la suite de la torture à mort des hommes Hori, les sept rescapées vont, grâce aux conseils, aux stratégies et à l'entraînement intensif que leur apportent leurs deux mentors, mais également grâce au hasard, faire mener une vie infernale aux tortionnaires de leurs proches. Elles réussiront même à éliminer une partie des Sept Lances d'Aizu, dont les survivants et leur seigneur, chaque jour plus humiliés, vont rapidement perdre leur sang-froid et décider de rentrer précipitamment en leur fief d'Aizu. Sur le chemin du retour, le seigneur Katô reçoit un énigmatique message d'avertissement… Tome 2 : Les Sept Guerrières d'HoriLes sept rescapées du clan Hori, auxquelles s'est rajoutée une huitième victime du dépravé seigneur Katô, sont sur la trace de ce dernier lors de son retour en Aizu. Parvenant là encore grâce aux stratagèmes de leurs deux maîtres de vengeance à pénétrer dans le territoire de leur ennemi, elles s'installeront dans sa capitale, Wakamatsu, dissimulées par la population locale excédée par les agissements de son seigneur. Toujours décidées à faire périr les rescapés des Sept Lances, les femmes redoubleront d'efforts afin de persécuter à distance le clan Katō, qui n'est en réalité qu'un « pantin » dont les ficelles sont tirées par les Ashina, dirigeants historiques du fief, tout aussi tyranniques. Nous découvrirons ainsi les secrets d'invulnérabilité d'Ashina Dōhaku, premier conseiller de Katō Akinari et père de son épouse. Par la ruse, il parviendra à faire sortir les conseillers des huit femmes de leur cachette et à les attirer dans la forteresse seigneuriale. Cependant, ceux-ci sont prêts à se sacrifier afin de permettre à leurs protégées d'accomplir leur vengeance, et tenteront le tout pour le tout afin d'éliminer les lignées seigneuriales. Un coup de pouce inattendu va d'ailleurs venir de celles-ci et leur assurer la victoire finale. Analyse de l'ouvrageYamada Futarō adopte un style littéraire plutôt clair et accessible, sans pour autant sacrifier le côté spectaculaire du récit. Les principales actions, même les plus brèves, sont longuement décrites, ce qui a pour but de permettre au lecteur de visualiser les différentes scènes « comme au cinéma »[1]. Yamada réussit également à concilier deux visions contraires du récit : il n'épargne aucun détail sanglant ou morbide, ce qui permet au lecteur d'apprécier à sa juste valeur la cruauté des clans Katō et Ashina ; en parallèle, il n'hésite pas non plus à introduire des touches d'humour, donnant ainsi un côté plus léger à l'histoire. Il soulignera plusieurs fois, de cette manière, la bêtise des Sept Lances. De la même façon, il caricature à l'occasion le genre, par exemple lors de l'émasculation du seigneur Katō. Une analyse plus poussée de l'ouvrage l'assimile à « une allégorie passablement ironique et décalée de la voie radieuse de la Démocratie »[2], mettant en jeu les libertés de parole et individuelle comme le féminisme. Le roman est ancré dans la réalité historique : le fief d'Aizu, sa capitale Wakamatsu, ainsi que les noms de Jūbei Mitsuyoshi Yagyū, Sōhō Takuan, Katō Akinari, Nankōbō Tenkai, notamment, sont réels. Cet ouvrage est considéré comme l'un des romans les plus réussis et des plus populaires de Yamada Futarō, avec Kōga ninpō chō (甲賀忍法帖 , Shinobi: Heart Under Blade/Basilisk). Personnages principauxAutour du clan Hori
Autour du clan Ashina
AutresCes personnages sont peu présents dans le récit mais y tiennent une importance capitale.
Références
Voir aussiBibliographie
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