Alors que les premières tragédies humanistes avaient des thèmes mythologiques (Didon se sacrifiant, 1555) ou d'histoire antique (Cléopâtre captive, 1553), Robert Garnier, catholique[1], participe à l'élaboration d'un corpus de tragédies issues de l'histoire biblique. Buchanan avait produit une tragédie biblique dès 1554 (Jephte), et Jean de la Taille en 1571 (Saül le furieux), mais ce courant n'est pas alors le plus représenté.
Thème
Que Dieu puisse punir les péchés en envoyant des fléaux (guerre, persécution, épidémie…) est un thème fréquent dans les tragédies humanistes françaises, notamment chez les protestants et ces compatriots, Garnier lui-même, dans Bradamante[2].
Les Juives, 17 lithographies originales, 12 vignettes de titres et culs-de-lampe gravés sur bois par Léon Zack, 166 exemplaires numérotés, Éditions Frères Jarach, 1946[3].
Les Juives, édition présentée, établie et annotée par Michel Jeanneret, Gallimard, collection « Folio Théâtre, 2007
Les Juifves, tragédie, édition critique par Sabine Lardon, Théâtre complet, volume 7, H. Champion, 2004
Bibliographie
Damon Di Mauro, « Le Credo de Sédécie dans Les Juifves de Garnier, in Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la Renaissance, n°55, 2002, p. 69-85
Bernard Gallina, « Notes sur le dernier acte des Juives », dans Paolo Carile et al. (dir.), Parcours et rencontres. Mélanges de langue, d’histoire et de littérature française offerts à Enea Balmas, t. I : « Moyen Âge-xviie siècle », Klincksieck, 1993, p. 299-311
Clive R. Frankish, « The Theme of Idolatry in Garnier's Les Juifves », Bibliothèque d'humanisme et renaissance, vol. 30, n° 1, 1968, p. 65–83 [lire en ligne]
Adaptations
Les Juives, mise en scène de Éric Génovèse, texte de Robert Garnier, avec Lucas Anglares (Sédécie, roi de Jérusalem), Laurent Battist (Sarree, grand pontife), Bruno Bernardin (Nabuzardan, lieutenant général de l'armée), Théâtre du Marais, 27 février 2001[4]