Leonid ZorineLeonid Zorine
Leonid Zorine en 2012.
Œuvres principales théatre et cinéma Compléments La porte Pokrovski Leonid Henrikhovitch Zorine (en russe : Леонид Генрихович Зорин), né le à Bakou (URSS) et mort le à Moscou (Russie)[1], est un dramaturge et scénariste de langue russe de la période soviétique. BiographieLeonid Zorine est né Leonid Salzmann (translittéré Zaltsmann) dans une famille de juifs assimilés. En 1934, ses œuvres d'enfant reçoivent les bonnes critiques de Maxime Gorki qui lui consacre l'article Maltchik paru en même temps dans la Pravda et dans Izvestia[2]. En 1946, il est diplômé de l'université d'État de Bakou, puis, complète ses études à l'Institut de littérature Maxime-Gorki. En 1949, sa pièce Jeunesse (« Молодость ») est adapté au Théâtre Maly. En 1952, l'écrivain rejoint les rangs du Parti communiste de l'Union soviétique[3]. Très connu en Union Soviétique comme auteur à succès d'un grand nombre de pièces de théâtre, plus de vingt-cinq et également de nombreux scénarios de films, dont celui du film culte La Porte Pokrovski[4] il a été très peu traduit en français, ce qui explique sa faible notoriété en France. Il continue de publier après la fin de l'Union Soviétique, surtout des œuvres en prose, sans retrouver le même succès. Son autobiographie a été publiée en 2011. Michel Cournot, le critique théâtral du Monde dans les années 1980 le décrit comme « un homme raffiné, bon connaisseur des lettres françaises, auteur de comédies charmantes, un peu acides »[5]. En 1983, par l'entremise de la VAAP, agence officielle défendant les droits des auteurs soviétiques, Zorine conteste la mise en scène de sa pièce Les Journées orageuses de Garounski présentée au Théâtre du Lucernaire, à Paris, exigeant de modifier les éléments de décors et de mise en scène. Christian Le Guillochet, directeur du théâtre, répond qu'« il ne peut pas " subir de pressions politiques " »[6] et refuse de changer quoi que ce soit. Décédé à Moscou dans la nuit du 31 mars 2020 à l'âge de 95 ans d'un arrêt cardiaque Leonid Zorine est enterré au cimetière Troïekourovskoïe. Œuvre comme dramaturge
Œuvre comme scénariste
La pièce Les Invités, un cas exemplaire de censure en 1954En 1954, pendant la période du dégel survenue après la mort de Staline, sa pièce Les Invités est jouée à guichets fermés pendant deux mois, avant qu'une décision de la censure n'interrompe sa carrière[7]. La pièce Les invités met en scène le conflit entre un haut fonctionnaire, Piotr Kirpitchev, et son entourage. Venu rendre visite à ses parents en province, de petites gens croyant encore dans l'idéal soviétique, cet arriviste sans scrupule, aussi bien que son fils, « zazou » paresseux (stilyaguy en russe) se voient rejetés par leurs proches. Le ressort de la pièce est le dévoilement d'un excès de pouvoir dans son ministère qu'il tente de camoufler, et finalement publié par un journaliste dans la Pravda. Cette trame habile, très dans l'air du temps, lui vaut d'abord les honneurs: le célèbre écrivain Constantin Simonov le « porte aux nues » lors du XIVe Congrès de l'Union des écrivains soviétiques. Mais la critique virulente d'une « brebis galeuse » qui fait tache dans la société soviétique est ensuite réévaluée par le comité de censure du Ministère de la Culture en une critique théorique du système soviétique[8], « secrétant une nouvelle classe sociale, la formation par les "fils à papa" d'une bourgeoisie qui dégénérait déjà, de la deuxième à la troisième génération, du goût du pouvoir à celui de l'oisiveté », comme l'analyse Hélène Lazareff. Il est piquant de relever comment la censure explique son revirement: « Aussi invraisemblable que cela paraisse, l'auteur exprime carrément l'opinion que l'apparition dans notre société de Piotr Kirpitchev est, soi-disant, un phénomène naturel, qu'elle constitue, en quelque sorte, un produit accessoire, mais inévitable, dans notre ordre social, du développement constant du bien-être matériel dans notre pays. C'est une déformation grossière de la nature même de l'ordre social soviétique, une présentation fausse et grossière du caractère des relations sociales qui se sont établies dans notre pays... Personne n'ignore que le mot "Pouvoir" a pris chez nous signification de joie et que tous ont une confiance inébranlable, un ardent amour filial pour leurs propres pouvoirs dans l'État, qui sont les pouvoirs du peuple. » La condamnation est parue dans le journal La Culture soviétique de , et les exemplaires du n°2_1954, du journal Théâtre qui faisait l'éloge de la pièce sont retirés simultanément de la vente. Notes et références
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