Leah Goldberg (hébreu : לאה גולדברג), née le à Königsberg, en province de Prusse-Orientale, décédée le à Jérusalem, est une femme de lettres prolifique écrivant en hébreu ; poétesse, auteure de livres en prose pour les enfants comme pour les adultes, dramaturge, traductrice et spécialiste de littérature, elle est un classique de la littérature israélienne. Elle est issue d'une famille juive originaire de Lituanie.
Biographie
Léah Goldberg indique deux lieux de naissance différents : en 1956, dans une biographie manuscrite, elle écrit qu'elle est née à Königsberg, mais en remplissant sa fiche d'inscription pour l'Association des auteurs israéliens en 1964, elle mentionne comme lieu de naissance Kaunas en Lituanie[1]. Goldberg étudie aux universités de Kaunas (Lituanie), de Berlin et de Bonn, où elle se spécialise en philosophie et en langues sémitiques. Elle est titulaire d'un doctorat en langues sémitiques de l'Université de Bonn. Sa thèse, soutenue en 1933, portait sur le dialecte samaritain. Après ses études, elle retourne en Lituanie où elle enseigne la littérature au Gymnasium (lycée) hébraïque de Raseiniai. Elle est membre du groupe d'écrivains Patah.
L'année suivante, sa mère émigre à son tour et toutes les deux s'installent à Tel Aviv, au numéro 15 de la rue Arnon. Léah Goldberg travaille comme conseillère littéraire pour Habima, le théâtre national, et comme éditrice pour la maison d'édition Sifriat HaPoalim (« Bibliothèque des travailleurs »). En 1940, elle publie son deuxième recueil, Le spic à l'œil vert.
Au cours de l'hiver 1970, elle meurt d'un cancer à l'âge de 59 ans. Elle est enterrée à Jérusalem dans le cimetière Har Hamenouhot.
Leah Goldberg, qui parlait sept langues, a traduit de nombreux ouvrages en hébreu, principalement du russe et de l'italien.
Style littéraire
Goldberg a un style littéraire moderniste qui superficiellement peut sembler facile. Elle écrit dans un de ses poèmes au sujet de son style : « lucides et transparentes / sont mes images ». Bien qu'elle choisisse parfois d'écrire des poèmes non rimés, plus particulièrement dans sa dernière période, elle attache toujours une grande importance au rythme; de plus, dans ses premiers poèmes, par exemple dans la série de poèmes d'amour intitulée « Les sonnets de Thérèse de Meun », un document imaginaire sur le désir d'amour d'une noble française mariée pour un jeune précepteur, elle adopte des combinaisons de rimes complexes. Elle utilise parfois le style très élaboré du sonnet à treize vers.
Dans sa poésie, elle aborde les thèmes de la solitude et de la rupture de relations, avec des intonations tragiques que certains attribuent à sa propre solitude. Son travail est profondément ancré dans la culture occidentale, par exemple son « Odyssée », et dans la culture juive. Certains de ses poèmes les plus connus ont pour sujet la nature et la nostalgie des paysages de son pays natal. Lorsqu'elle écrit le poème « Parmi les poèmes de la terre que j'ai aimée », la patrie dont elle parle n'est pas Israël comme on pourrait le croire, mais l'Europe Orientale.
« Ma patrie, une terre belle et indigente,
La Reine n'a pas de toit, le Roi n'a pas de couronne,
Et il y a sept jours de printemps par an,
Et l'orage et la pluie tout le reste du temps. »
Littérature pour enfants
Les livres pour enfants de Leah Goldberg, comme par exemple Dira Lehaskir (« Appartement à louer ») sont devenus des classiques de la littérature jeunesse hébraïque.
Récompenses
Leah Goldberg a reçu le « Prix Ruppin » (1949) et le « Prix Israël de littérature » (1970) (décédée en , elle ne put recevoir le Prix Israël elle-même, et le prix fut remis à sa mère, Tzila, qui lui survivra 13 ans).
(en) Lea Goldberg (trad. Rachel Tzvia Back), Lea Goldberg : Selected Poetry and Drama, Toby Press, , 318 p. (ISBN1-59264-111-3 et 978-1592641116)
(en) Lea Goldberg, Light on the rim of a cloud, Didymus Press, (ASINB0006CAPKC)
(en) Lea Goldberg, Little queen of Sheba : A story about new immigrant children in Israel, Union of American Hebrew Congregations, (ASINB0007ER0NO)
(en) Lea Goldberg, On the Blossoming (World Literature in Translation), Routledga, , 74 p. (ISBN0-8240-0034-X et 978-0824000349)
(en) Lea Goldberg, Russian literature in the nineteenth century : Essays, Magnes, , 205 p. (ASINB0000EE0VP)
(en) Lea Goldberg, Lady of the castle : A dramatic episode in three acts (Modern Hebrew drama), Institute for the Translation of Hebrew Literature, , 95 p. (ASINB0006CW2YO)
(en) Lea Goldberg, Room for rent, Ward Ritchie Press, (ASINB0006C0V4M)
(en) Lea Goldberg, Certain aspects of imitation and translation in poetry, Mouton & Co, (ASINB0007JT5TG)
Liste partielle de ses œuvres (en français)
Lea Goldberg (trad. Bernard Tissier et Livia Parnes, ill. Audrey Bergner), Lea Goldberg : « Monsieur Rêve et Cie », chandeigne, , 55 p. (ISBN978-2-915540-14-7, lire en ligne) musique : Dori Parnes, chant : Doron Tavori
Notes et références
↑Le lieu de naissance actuellement retenu est Königsberg.