Aux dimensions de 101 × 150 centimètres, cette peinture d'histoire (en termes de genre) illustre un jugement de Salomon, un épisode biblique tiré du Premier Livre des Rois où le jeune Salomon, troisième roi d'Israël, est confronté à deux femmes réclamant la maternité d'un poupon vivant et s'accusant mutuellement d'être la mère d'un bébé mort. Salomon ordonne que le bébé vivant soit coupé en deux pour satisfaire les deux mères mais, confronté à la réaction passionnée de l'une d'elles et à l'indifférence de l'autre, Salomon ordonne que le bébé soit remis à sa véritable mère, celle qui n'aurait pas toléré qu'il lui soit fait du mal, ce qui inspire les Israélites à admirer leur roi pour sa sagesse et son sens de la justice. La scène d'art sacré telle que représentée par Poussin met en majesté le roi Salomon sur son trône, centré en hauteur et agissant à titre de juge impartial et impérieux. Les deux mères se démènent devant le roi tandis qu'un soldat s'apprête à sectionner en deux l'enfant à la source du contentieux, devant le désarroi et l'incrédulité des membres de la cour.
Après un séjour de deux ans à Paris, de à , où il est victime d'intrigues de peintres parisiens rivaux mais est tout de même nommé premier peintre du Roi, Nicolas Poussin décide de retourner à Rome, la ville où il a passé la majeure partie de sa vie professionnelle[3],[4]. Cette période de la vie de Poussin, soit de jusqu'à son décès survenu en , constitue à la fois la maturité et le déclin concernant la production artistique du peintre[3]. Vers la fin des années 1640, deux figures particulières émergent en ce qui a trait à leur mécénat auprès du peintre classique[5],[6]. La première est Paul Fréart de Chantelou, un ami de l'artiste, secrétaire de François Sublet de Noyers et collectionneur d'art français, qui commande entre autres à Poussin sa seconde série de peintures portant sur les sacrements de l'église catholique, intitulée Les Sept Sacrements, ainsi qu'un autoportrait de l'artiste, aujourd'hui exposé au Louvre[7],[8],[9].
Le second mécène, Jean Pointel, est quant à lui un marchand de soie et banquierlyonnais installé à Paris, rue Saint-Germain, et un grand admirateur de Poussin, en plus d'être son ami[10],[11],[12],[13]. Vers les années et , il est en voyage à Rome et se lie d'amitié avec Nicolas Poussin, duquel il fera la commande de nombreux tableaux[14]. Parmi ceux-ci, on peut retrouver Moïse sauvé des eaux, Éliézer et Rébecca, Paysage avec Polyphème, Paysage avec Orphée et Eurydice ainsi qu'un autre autoportrait, moins connu que celui envoyé à Chantelou[1],[7],[10],[11],[15],[16]. Se trouvent également en possession du riche banquier les tableaux Sainte Famille aux dix figures, Noli me tangere, Paysage par temps calme et L'Orage[1],[12].
C'est lors d'un autre séjour de Pointel à Rome s'échelonnant de à que Poussin reçoit de lui une commande pour ce qui deviendra Le Jugement de Salomon, qu'il achève de peindre en [6],[14],[17],[18]. Parallèlement à cette période productive, Poussin doit composer avec la jalousie de Chantelou, qui lui signale par écrit qu'il considère que les œuvres envoyées à Pointel sont en général plus belles et mieux réussies que celles qui lui sont destinées, ce qui lui vaut une remontrance de la part du peintre[1],[5],[6],[12],[19],[20].
L'année s'avère laborieuse pour le peintre : outre Le Jugement de Salomon, le natif de Les Andelys peint pour Pointel L'Assomption de la Vierge, Éliézer et Rébecca ainsi que son premier autoportrait[21]. Contemporaine à cette production effrénée de peintures, la Fronde en France agit comme élément perturbateur entre Poussin et ses mécènes[6],[22].
Lorsqu'il lui envoie le tableau vers -, Poussin prend le temps de mentionner à Pointel qu'il considère Le Jugement de Salomon comme sa meilleure toile[23],[24]. La confiance grandissante entre les deux hommes amène Poussin à placer des sommes d'argent importantes dans la banque de Pointel et il le désigne même en tant qu'exécuteur testamentaire, ce qui finalement n'aura pas lieu puisque ce dernier meurt en [11],[13],[25],[26]. À la fin de sa vie, Pointel dispose de vingt-et-un tableaux et quatre-vingt dessins produits de la main de Poussin[11],[13],[25].
Peu de temps après la mort de Jean Pointel, une vente aux enchères est mise en place afin de distribuer ses nombreux avoirs[25],[26]. Selon Timothy James Clark, un historien de l'artbritannique, les exécuteurs testamentaires de Pointel ont bien vite réalisé que l'évaluation des biens artistiques détenus par leur client dépassait de loin leur propre connaissance en la matière et c'est l'académicienPhilippe de Champaigne qui est engagé pour cataloguer et apposer une valeur aux œuvres possédées par le défunt banquier lyonnais avant leurs mises sur le marché[27]. Des vingt-et-un Poussin ayant appartenu à Jean Pointel, seul Paysage par temps calme est confirmé resté en possession de sa famille au moins jusqu'en alors que l'essentiel du reste de la collection est vendu au plus offrant[13],[25],[27]. La description sobre que fait Philippe de Champaigne du Jugement de Salomon se lit : « Item un autre tableau peint sur thoille de trois pieds ou environ de hault sur quatre ou cinq pieds de long représentant le jugement de Salomon, sans bordure, ouvrage dudit Poussin, prisé pour la somme de huict cent livres » (sic)[27].
Entre et , c'est Nicolas Du Plessis-Rambouillet, financier, fermier général et secrétaire du roi, qui acquiert Le Jugement de Salomon à la hauteur de 2 200livres, et il débourse du même coup 1 800livres de plus pour prendre possession d'une autre toile de Poussin, Paysage au serpent, également en lice dans la succession Pointel[14],[27],[28].
Le roi de France, Louis XIV, débourse la somme de 5 000 livres auprès du peintre académicien pour obtenir l'œuvre, qui est naturellement transféré au domaine de la Couronne[17],[18],[31],[32],[21]. La même année, le souverain français en profite aussi pour faire l'acquisition auprès de Hérault d'un autre tableau de Poussin, La Mort de Saphire, au prix de 5 000livres[note 1],[31],[33],[21]. En , Le Jugement de Salomon est mentionné comme bien royal dans un inventaire compilé par Charles Le Brun (no 443), puis est affiché vers à au moins au cabinet des Tableaux dans le Petit Appartement du roi au château de Versailles[31],[32]. Vers , le tableau est installé au cabinet des Tableaux de la surintendance des Bâtiments, puis en est de retour dans le cabinet des Tableaux de Versailles[31],[32],[34].
En , l'œuvre est signalée comme étant affichée dans la bibliothèque de l'hôtel de la Surintendance tandis qu'en , elle est aperçue dans le salon du directeur des Bâtiments du roi, accompagnée d'une note : « Il faut le laisser voir dans son entier, il y en a cinq pouces de cachés par en haut sous la bordure »[32].
En , Martin de la Porte est employé pour restaurer L'Enlèvement des Sabines de Poussin (la version de -), et il en va de même pour Le Jugement de Salomon, avec comme mention la preuve de son travail et le montant d'argent qui lui a été versé pour ses services : « du Poussin : Jugement de Salomon, de 56 × 37 pouces, nettoyé et réparé des trous, 60livres »[32].
Une seconde restauration, celle-ci en couche picturale, a été entamée par Georges Zezzos à Montauban en , puis complétée par Jean-Gabriel Goulinat au Louvre en [31].
Adoption des décrets du et du afin de procéder à la vente des biens nationaux pour résoudre la crise financière découlant de la Révolution.
Les biens dits de « première origine », c'est-à-dire ceux du clergé, de la couronne, des écoles, des tribunaux et autres instances supérieures, sont mis à la disposition de la Nation.
Le Jugement de Salomon fait partie des biens nationaux.
Nicolas Poussin puise l'inspiration pour son œuvre dans le Premier Livre des Rois de l'Ancien Testament, qui traite de la succession de David au trône d'Israël, du règne de Salomon, son fils, ainsi que des autres rois qui le suivent jusqu'au règne et à la mort d'Achab[42],[43]. Plus précisément, l'action dépeinte dans Le Jugement de Salomon de Poussin se situe au troisième chapitre, s'étalant des versets 1 à 28, où un jeune Salomon demande à recevoir de Dieu la sagesse et est confronté le lendemain à deux femmes qui se disputent la maternité d'un enfant, ce qui force le roi d'Israël, récemment couronné, à rendre une sentence en justice, une décision appuyée par le don de sagesse que Dieu vient de lui octroyer[43].
Les versets 1 à 15 agissent en toile de fond au jugement de Salomon : celui-ci, lors d'un songe à Gabaon, est témoin d'une apparition de Dieu, qui lui demande ce qu'il désire[43]. Salomon lui répond, au verset 9, qu'il souhaite avoir la sagesse nécessaire pour discerner le bien du mal et guider son peuple[43]. Dieu est ravit que Salomon ne lui ait pas demandé une vie prolongée, ou la richesse, ou la mort de ses ennemis, et il donne au jeune roi israélien l'intelligence et la sagesse souhaitées, en plus de lui offrir richesse, gloire et un prolongement de ses jours pour le récompenser de son choix[43]. Au verset 15, Salomon est de retour à Jérusalem et offre des sacrifices en se tenant devant l'Arche d'alliance[43]. Dans les versets 16 à 22, arrivent deux « femmes de mauvaise vie » qui se disputent devant Salomon pour déterminer à qui appartient un bébé mort et un bébé vivant, les deux s'accusant mutuellement de ne pas être la véritable mère du poupon vivant[43],[44]. Puis dans les versets 23 à 28, c'est le jugement de Salomon à proprement dit, et ses conséquences[43],[44]. Le roi d'Israël, feignant d'avoir trouvé la solution, ordonne au verset 25 que l'enfant soit coupé en deux et que les deux moitiés soient partagés entre les deux femmes, et c'est précisément ce verset et les deux suivants qui sont illustrés dans Le Jugement de Salomon de Poussin[43],[44]. Au verset 26, Salomon est témoin, d'une part, de l'indifférence d'une des deux femmes, qui accepte le verdict, tandis que d'autre part, il est confronté à la réaction très émotive de l'autre femme, qui préfère abandonner l'enfant plutôt que de le voir souffrir et mourir[43],[44]. Au verset 27, il renverse sa propre sentence et ordonne que l'on confie l'enfant à sa véritable mère, celle qui n'aurait pas toléré de voir l'enfant être coupé en deux, et enfin au verset 28, c'est tout le royaume d'Israël qui entend parler de cette histoire et de la sagesse (« divine ») du roi Salomon[43],[44].
Le jugement de Salomon, particulièrement le dénouement au verset 27, est à l'origine de l'expression « un jugement de Salomon », c'est-à-dire « un jugement intelligent et perspicace[45] », « empreint de sagesse et d'équité[45] », « qui partage les torts entre les deux partis[45] »[46],[47],[48]. Dans un autre sens, si l'on se fie davantage au verset 25 que 27, un jugement de Salomon peut prendre les allures d'un « verdict qui renvoie les parties dos à dos et met fin de la sorte au litige confus qui les oppose, quand bien même ce doit être au mépris de la justice[44] », un jugement où « aucune partie n’est avantagée par rapport à l’autre[49] »[48]. Un « Salomon », expression moins usité et s'inspirant directement de l'épisode du jugement, est un monarque recommendable pour sa sagesse[50]. En folkloristique, dans la classification Aarne-Thompson-Uther, le jugement de Salomon est noté comme étant le trope narratif 926, dans la section concernant les actions et paroles rusées, dénotant ainsi la polyvalence et les nombreuses reprises de cette histoire, notamment dans des contes[51].
La sentence rendue par le roi Salomon au verset 25 a été rapprochée à un autre verset biblique, celui-là dans le Livre de l'Exode, chapitre 21, verset 35, où il est écrit que « si le bœuf d'un homme blesse le bœuf de son prochain et cause la mort, les propriétaires vendront le bœuf vivant et se partageront l'argent ; quant à la bête morte, ils se la partageront également[52] »[53]. Pour André-Marie Dubarle, un théologien français, lorsqu'il compare les deux extraits bibliques, il conclut que la ressemblance est complète entre la solution juridique avancée dans l'Exode, c'est-à-dire le respect du Code de l'Alliance, et celle choisie par le roi Salomon pour mettre fin au litige opposant les deux mères[53].
En histoire de l'art, et ce depuis le Moyen Âge, le jugement de Salomon est un récit prisé par les artistes en raison du cadre dramatique et émotionnel qui circonscrit cet épisode et de la splendeur de la sentence rendue par le roi[54],[55],[56]. Les normes picturales placent Salomon assis sur son trône d'ivoire, surélevé par rapport à la scène, au moment où il vient d'ordonner que l'on sectionne l'enfant en deux parties égales[54],[55],[56]. Devant Salomon se tiennent les deux mères, traditionnellement réparties de part et d'autre du roi, avec l'enfant mort qui a été déposé sur le sol[54],[55],[56]. Un soldat, épée levée et tenant d'une main l'enfant vivant (souvent à l'envers) qu'il vient d'arracher des mains de la mauvaise mère, est obligatoirement présent et est sur le point d'exécuter l'ordre de son souverain[54],[55],[56]. Il est également attendu que des courtisans et autres sujets du roi soient témoins de l'événement, puisque ce sont eux qui répandront à travers le royaume d'Israël cette histoire en vantant la sagesse du jugement de Salomon[54],[55],[56]. Trois instants précis de cette scène sont les plus souvent dépeints, et parfois se confondent : celui où Salomon vient d'ordonner la mise à mort de l'enfant, celui où Salomon est sur le point de changer sa sentence et celui où Salomon vient tout juste de changer sa sentence[54],[55],[56].
Éléments constitutifs d'un jugement de Salomon : Salomon surélevé sur son trône, les deux mères, un soldat tenant un enfant vivant, un enfant mort déposé sur le sol et des courtisans.
Le règne de Salomon est traditionnellement compris comme s'étant déroulé de l'an à avant l'ère commune[57],[58]. Salomon est un nom hébraïque, שְׁלֹמֹה (shĕlōmōh), « paisible », dont la racine vient du mot hébreu שָׁלוֹם (šālōm), qui signifie « paix »[59],[60],[61]. À partir de la racine hébraïque se forme en grec ancienΣολομών (Solomon), que le latin a repris avec la graphie Salomon[61],[62]. En arabe, à la jonction de l'hébreu et du syriaque, Salomon s'écrit سُلَيْمَان (Suleiman) et signifie « homme de paix »[60]. En plus de partager une racine étymologique commune avec ces cultures, Salomon s'avère être une figure importante dans trois grands textes sacrés des religions abrahamiques, soit le Tanakh pour le judaïsme, la Bible pour le christianisme et le Coran pour l'islam[note 2].
Salomon est mentionné dix-sept fois dans le Coran, particulièrement dans la sourate 21 (Al-Anbiya) et la sourate 27 (An-Naml)[64],[65],[66]. Si le jugement de Salomon de la tradition judéo-chrétienne ne figure pas dans le canon coranique, un autre récit est relaté où Salomon fait preuve de son sens de la justice[67],[68]. Dans la sourate 21, alors qu'il est âgé de 11 ans et que c'est David qui règne, Salomon est au côté de son père lorsqu'est porté devant le roi d'Israël un contentieux opposant un cultivateur et un berger[69],[70],[68]. Une nuit, le champ d'un homme est ravagé par un troupeau de moutons laissé sans surveillance et, après que le cultivateur ait fait part de la situation à David, celui-ci rend une sentence en justice[69],[70],[68]. Le jugement de David est que le berger dédommage le cultivateur en lui donnant des moutons dont la valeur est égale aux pertes qui lui ont été causées[69],[70],[68]. À ce moment, le jeune Salomon interpelle David et lui dit que s'il avait été le juge de cette affaire, il aurait rendu un jugement différent[69],[70],[68]. L'enfant propose à son père que le berger travaille le champ du cultivateur et qu'il lui confie entre-temps la garde de son troupeau afin qu'il en tire un profit et il ne pourra reprendre possession de son troupeau de moutons que lorsque le champ sera redevenu comme il l'était avant[69],[70],[68]. David apprécie la finesse du jugement de son fils, et change sa sentence au profit de celle avancée par Salomon[69],[70],[68].
Outre le jugement de Salomon, l'iconographie salomonique judéo-chrétienne lui a associé quelques attributs : le livre du Cantique des cantiques, le lion et le sceau de Salomon, distinct de l'étoile de David[50]. Patron des philosophes, botanistes, devins et astrologues de l'orient abrahamique, Salomon est aussi une figure ésotérique marquante, principalement dans les domaines de l'occultisme, la démonologie et même la sorcellerie, comme en témoignent des livres tels le Clavicula Salomonis, le Lemegeton, Le Grand Grimoire et le Grimorium Verum, dont la paternité lui est (faussement) attribuée[71],[note 3].
Ainsi, dans les textes sacrés des trois grandes religions monothéistes, Salomon reçoit de Dieu le don de sagesse, ce qui lui confère par extension un sens de la justice très aiguisé et une érudition raffinée[58],[67]. Il est universellement considéré comme un prophète majeur et un souverain riche et puissant du royaume antique d'Israël qui a profondément marqué l'imaginaire des religions juive, chrétienne et islamique[58],[67]. Un autre événement de la vie de Salomon sur lequel les Écritures s'entendent, bien que les détails divergent, est celui de la visite de la Reine de Saba à la cour de Salomon, à Jérusalem[58],[67].
Étude du Jugement de Salomon de la main de Poussin. Au fond de ce dessin préparatoire, se trouvent de nombreux figurants que le peintre a choisi de retirer, comme en témoigne le résultat final[72],[É 1].
Étude avancée et reconstituée du Jugement de Salomon datant de 1649, signée par Poussin. Dans ce dessin préparatoire, la plupart des personnages sont représentés dans ce qui deviendra leur position finale, hormis deux courtisans qui seront ultimement retirés[É 2].
Dernière étude connue qu’a fait Poussin du Jugement de Salomon réalisée en 1649. Un seul détail majeur différencie cette étude de la peinture achevée : il manque un bout de vêtement sur le sol[É 3].
Georges Lafenestre, poète, critique d'art et historien de l'artfrançais, avec la participation d'Eugène Lazare Richtenberger, a produit entre et un catalogue raisonné d'œuvres d'art conservées dans divers musées, dont celles situées au Louvre[34]. Il s'affaire ainsi à produire une description du Jugement de Salomon la plus factuelle possible :
« Au milieu, Salomon, vêtu d'une robe blanche et d'un manteau rouge, est assis, de face, sur un trône élevé entre deux colonnes de serpentine ; il étend les mains vers les deux mères agenouillées au premier plan ; celle de droite, portant le cadavre de son enfant mort, tournée de profil à gauche, semble demander l'exécution du jugement ; l'autre mère, vue de dos, lève les bras au ciel et implore Salomon ; à sa gauche, un soldat s'apprête à transpercer de son épée l'enfant qu'il tient suspendu par un pied ; au second plan, groupe d'assistants, dont l'un, appuyé sur un bouclier, détourne la tête ; à droite, deux hommes, trois femmes et un enfant dont les gestes expriment la frayeur. »[34]
— Georges Lafenestre, Le Musée national du Louvre
Giovanni Pietro Bellori, théoricien du classicisme, premier biographe de Poussin et ami de ce dernier, offre lui aussi une description sobre mais précise de l'œuvre - en italien, sa langue natale[23],[73],[74]. Traduits en français, ses écrits se lisent comme suit :
« Salomon, assis sur le trône, de jeune mais sage et grave visage, ordonne qu’on partage à chacune des deux mères l’enfant vivant. Très attendrissant est le mouvement d’horreur que la nature inspire à la vraie mère, qui, agenouillée et les bras ouverts, s’écrie, et saisit, et retarde le bras levé de celui qui a déjà brandit le glaive et tient par un pied l’enfant qu’il va frapper. La fausse mère porte dans ses bras son fils mort et demande qu’on partage en deux l’enfant vivant, et réclame sa part avec un geste féroce et ignoble.
Derrière est un des Satrapes qui s’émerveille de l’acte du Roi, et il y a un eunuque, qui, une main hors du manteau, montre un visage attristé et confus ; puis deux femmes : l’une qui se détourne et d’horreur élève la main, l’autre qui s’incline et pleure. Poussin a peint cette action pour son ami Pointel, et lui-même a rendu témoignage de sa beauté, affirmant qu’elle était la meilleure des oeuvres peintes par lui. »[23],[73]
— Giovanni Pietro Bellori, Vies des peintres, sculpteurs et architectes modernes
Vers , Charles Le Brun, dans son inventaire des biens royaux, décrit le tableau en des mots simples : « le Jugement de Salomon et une femme au pied de son trône qui tient un enfant mort sur son bras et plusieurs autres figures, hautes de 3 pieds un pouce, large de 4 pieds7 pouces[32] ». Il en va de même pour Nicolas Bailly, garde des tableaux de la Couronne, qui, en , décrit l'œuvre en ces termes : « Un tableau représentant le Jugement de Salomon, où paraît un homme ayant le casque en tête, tenant un enfant par le pied et de la main droite une épée pour le couper en deux ; figures de 20 à 22 pouces ; ayant de hauteur 3 pieds sur 4 pieds6 pouces de large ; dans sa bordure dorée »[32] ».
Le vicomteFrançois Emmanuel Toulongeon décrit avec maints éloges la composition raffinée du Jugement de Salomon[75]. Il apprécie la sobriété du traitement de Salomon, dont la tête « est ceinte d'un bandeau blanc ; le vêtement est une simple tunique de lin avec une draperie de pourpre ; tout ce costume est antique et oriental[75] », et ajoute du même souffle que « le trône est d'une belle forme égyptienne, et les couleurs laqueuses du fond, les couleurs de lapis-lazuli, le coussin blanc, sont d'une belle harmonie de couleurs[75] ». La mauvaise mère est « sale et débraillée[75] », en contraste direct avec la bonne mère, dont le traitement pictural a été plus tendre[75]. Puis c'est passionnément que Toulongeon décrit la scène du Jugement de Salomon :
« Tous les personnages prennent part à l'action. Un homme debout, en draperie jaune, est pénétré d'admiration pour la sagesse du jeune roi. [...] La femme en tunique verte et draperie laqueuse dit, en regardant la méchante femme : comment peut-elle mentir ainsi! C'est l'horreur, l'indignation et la pitié. Une autre femme, vêtue de bleu, semble confondue et se détourne. La pensée du peintre paraît être que ces deux femmes sont venues accompagner leur voisine et sont dans le secret, mais qu'elles sont vaincues par l'atrocité de son imposture. Cette tête, dans l'ombre, est d'une transparence et d'un effet très savant. L'enfant près d'elle, et qui est debout, n'a que le sentiment de son âge, la peur, en voyant le soldat et son action. »[75]
— François Emmanuel Toulongeon, Manuel du muséum français
Composition du Jugement de Salomon de Nicolas Poussin
Charles de Brosses trouve que la composition du Jugement de Salomon est « d'une ordonnance exquise et d'un coloris fort soigné[77] », « les parties du total y sont disposées de manière qu'il n'y en a pas une dont l'arrangement ne plaise et ne forme un ensemble, que l'œil saisit facilement tout d'un coup l'excellente perspective du lieu où l'action se passe, forme une vaste étendue dans un petit espace carré, et sert encore bien à marquer le local des figures, et à rendre leur action distincte et sans confusion[77] ». Pour de Brosses, Poussin excelle dans les décors intérieurs en y apposant une netteté qui éclaircit l'œuvre, ce qui confère au peintre un style dont le ton est « sage, savant et régulier[77] ».
Dans sa Grammaire des arts du dessin, Charles Blanc, historien et critique d'art français, cite Le Jugement de Salomon de Poussin comme une composition picturale où le point de vue est réussi[76]. Il note que les grands maîtres de la peinture, dans leurs œuvres les plus connues, placent le point de vue soit au centre du tableau, à l'intersection des diagonales, soit à égale distance des lignes latérales du cadre[76]. Blanc décrit alors l'effet que cela produit :
« Il en résulte une symétrie qui a quelque chose de grave, de calme, de majestueux qui convient parfaitement aux sujets religieux et aux scènes imposantes de l'histoire. L'équilibre optique produit par l'égalité des masses qui se correspondent procure à l'esprit une sorte de pondération morale. Partout où l'architecture fournit une perspective clairement écrite, le point de vue placé au milieu de la scène y appelle tout d'abord l'attention du spectateur, et ensuite l'y rappelle. Si par exemple Jésus-Christ est assis au centre du tableau dans la Cène des apôtres, les lignes qui concourent au point de vue ramènent constamment le rayon visuel sur la figure dominante, là où reviennent sans cesse les regards de l'esprit. »[76]
— Charles Blanc, Grammaire des arts du dessin, architecture, sculpture, peinture
Pour Blanc, le même effet se retrouve dans Le Jugement de Salomon de Poussin, qui, à cet égard, a une composition corollaire à L'Apothéose d'Homère de Jean-Auguste-Dominique Ingres : « Salomon, siégeant sur le trône où il va rendre la justice, me paraît encore plus équitable à la place où le peintre nous le fait voir, dans une composition dont le balancement rigoureux semble une allusion à la souveraine impartialité du juge qui en occupe le centre[76] ». Plus encore, en raison de la structuration géométrique de la composition, Salomon se trouve au sommet d'un triangle dont les deux femmes constituent la base[79]. L'absence de mouvement du roi d'Israël, agencée à la structure pyramidale du tableau, accentue l'effet de la sagesse qui lui est attribuée[79]. L'œuvre est par ailleurs appréciée pour sa grande symétrie, son harmonie et sa clarté, des propositions chères aux adeptes de l'École de France[22],[80],[78]. Charles Blanc ajoute par ailleurs, en guise de détail historique, que dans la tradition hébraïque, le trône de Salomon est fait d'ivoire[76].
Francesco Algarotti, cité par Charles de Brosses, partage cet avis : « la mesure que le Poussin a communément choisie pour la hauteur de ses personnages, est celle dont les peintres devraient presque toujours faire choix, comme de la plus favorable, parce que c'est la forme où l'œil embrasse le plus facilement tout le sujet du tableau[77] ». Selon Algarotti, cette manière judicieuse qu'a Poussin d'élaborer ses tableaux est ce qui en fait la réussite[77].
« Poussin, comme la plupart des peintres qui ont traité ce sujet, représente l'instant où le bourreau commence l'exécution de l'ordre de Salomon. Il vient d'arracher l'enfant des bras de la femme qui en est toute surprise. L'épée n'est pas encore levée. La main droite de Salomon traduit encore l'ordre qu'il vient de donner et sa main gauche calme déjà l'étonnement que le conseiller philosophe exprime de sa main, les doigts écartés, et la frayeur que les femmes expriment, l'une par un geste de lamentation, l'autre, accompagnée d'un enfant, en refusant de voir ce qui va se passer. À cette femme qui refuse de voir, à l'extrême droite, correspond à l'extrême gauche, le soldat qui refuse de voir lui aussi. »[81]
— Jacques Depauw, À propos du Jugement de Salomon de Poussin
« Salomon a un visage de jeune homme, il occupe presque le centre du tableau et sur un haut piédestal, il domine la scène. Les deux colonnes qui l'encadrent et les lignes de fuite du pavement accentuent cette centralité. Le front du jeune roi est le sommet d'un triangle qu'amorce ses deux bras écartés. C'est le triangle de la tragédie qui se noue. Cette symétrie remarquable n'est pas sans évoquer les plateaux de la balance, symbole habituel de la justice. [...] Le soldat, dont la tête dépasse celle des autres personnages, solidement campé, saisit l'enfant par un pied, cette position renversée renforce l'effet dramatique, il dégaine son épée et commence la rotation de son arme qui lui permettra de frapper. La femme de droite dit : 'Il ne sera ni à moi ni à toi, partagez!' C'est ici le mouvement le plus rapide et violent : la main pointée au bout de son bras est comme une autre arme dirigée contre l'enfant. Cette projection de la femme en avant est renforcée par son décalage vers la gauche par rapport aux axes de la composition. Remarquez aussi le parallélisme entre l'inclinaison de cette femme agressive et l'inclinaison de l'épée. En écartant ses bras dans un geste protecteur, la vraie mère implore 'S'il te plaît, Monseigneur! Qu'on lui donne l'enfant vivant, qu'on ne le tue pas!' Ce geste ample qui enveloppe l'enfant l'isole de l'épée noire. Remarquez l'expression des mains : la gauche aux doigts largement écartés pour arrêter le bourreau : 'qu'on ne le tue pas!', en revanche la droite aux doigts plus rapprochés désigne l'autre mère : 'Qu'on lui donne l'enfant vivant'. »[82]
— Bernard Marie Collet, Nicolas Poussin - Le jugement de Salomon
Collet indique par ailleurs que la source de lumière provient de la gauche du tableau et agit latéralement, illuminant ainsi le dos de la femme située à gauche ainsi que la chemise de Salomon[82]. Pour ce qui est de l'analyse de la palette de couleurs, Collet note qu'en raison de la dominance du jaune et des tons ocres, la tonalité générale du Jugement est chaude. Plus spécifiquement, Bernard Marie Collet décortique quatre couleurs précises avec les objets avec lesquelles elles sont en relation :
Rouge : manteau de Salomon, cape du soldat de gauche, manteau du bouclier appuyé sur le trône, robe de la mère de droite, le rideau assombri derrière Salomon ;
Bleu : bleu saturé du manteau de la femme à droite, un rappel assombri à gauche du trône, bleu lumineux de la mère de gauche, un bleu retenu dans le soldat à gauche et une femme à droite ;
Vert : le soldat qui tire son épée, carnation de l'enfant mort et de la mère accusatrice de droite ;
Jaunes et ocres : murs et carrelage, jaune lumineux pour la mère protectrice, jaune saturé du conseiller philosophe (à la gauche de Salomon), l'or du trône, la base des colonnes[82].
Chromatisme du Jugement de Salomon de Nicolas Poussin
En choisissant de peindre cet épisode biblique, « Poussin a illustré le thème du sage confronté aux passions humaines, conflit rendu par la rigueur et la symétrie de la composition, les attitudes des différents personnages et la juxtaposition des couleurs[83] ». Dans son intégralité, Le Jugement de Salomon de Poussin se veut une figuration de la justice dans son sens large[84]. Salomon, au centre du tableau, « pèse le pour et le contre et paraît incarner le symbole même de la justice, à savoir la balance[78] ». C'est aussi ce qu'en retient Arik Jahn dans un article publié en 2015[85]. Pour Jahn, l'équilibre de la composition picturale est une représentation en soi de la thématique de la justice présente dans l'œuvre[85]. Le visage de Salomon est également baigné par l'ombre et la lumière, les couleurs des robes des femmes trouvent un écho sur le côté opposé, le bouclier à gauche complètement est équilibré par l'enfant blond à droite[85]. L'une des deux femmes, toujours d'après les observations de Jahn, est traversée par la diagonale du tableau alors que l'autre s'en esquive[85]. L'ensemble de la composition semble pencher du côté gauche du tableau, en raison de l'intensité de l'action qui s'y déroule[85]. Oskar Bätschmann, un historien de l'art suisse, insiste sur la grande tension qui règne dans l'œuvre en raison de la sévérité du jugement de Salomon (avant qu'il ne change d'avis au dernier instant), et il décrit comment l'image que dépeint Poussin de son Salomon est celle d'un juge impartial, augmentée d'une allégorie du souverain bon et juste[22].
Tout comme la vaste majorité de sa production picturale, Poussin choisit de ne pas apposer sa signature sur Le Jugement[86].
Dans un recueil où il traite de la science des artistes et discourt sur des observations générales, Alexandre Lenoir, médiéviste et conservateur de musée français, dédie un chapitre sur l'amour paternel et maternel[87]. En ce qui concerne l'aspect maternel, il prend notamment comme exemple, outre l'Andromaque de la pièce de théâtre éponyme de Jean Racine, la figure de la mère dans Le Jugement de Salomon de Nicolas Poussin afin d'illustrer son propos tout en encensant la réussite de l'œuvre autour de cette thématique :
« Certes, il connaissait le coeur d'une mère aussi bien que Racine, ce Poussin qui a peint, d'une manière si admirable, le Jugement de Salomon. Ce tableau doit servir de modèle à tous ceux qui voudront rendre le sentiment qu'éprouve une mère qui voit son enfant près d'être immolé sous ses yeux ; elle aimera mieux renoncer à son fils que de lui voir perdre la vie. Je cite ce tableau, parce qu'il exprime à la fois et la tendresse d'une véritable mère et les sentiments de celle qui, ne l'étant pas, veut passer pour l'être. Deux femmes se disputent un enfant : l'une en est la mère, l'autre prétend l'être. L'affaire est douteuse, comment la décider? « Qu'on partage cet enfant en deux, et qu'on en donne une partie à chacune de ces femmes, » dit le sage Salomon. L'une y consent, l'autre renonce à son titre de mère, et cède son enfant, pour l'arracher à la mort. « Celle-ci est la véritable mère, » dit le roi ; et la contestation est terminée. Les peintres et les poètes ont souvent l'occasion de présenter l'amour maternel porté à la dernière extrémité par le danger de l'être qui en est l'objet ; et je ne crois pas que les uns et les autres puissent trouver de plus beaux exemples à suivre dans l'expression de cette passion, qui domine tous les intérêts et est au-dessus de tous les sacrifices, que dans Racine et Poussin. »[87]
— Alexandre Lenoir, La Vraie science des artistes
Jean-François Sobry, auteur d'une Poétique des arts, porte un jugement similaire sur la même œuvre : « Le Jugement de Salomon, de Poussin, offre des détails aussi parfaits ; mais c'est un trait si connu, que tout spectateur instruit peut se faire un plaisir de se les développer à lui-même. Nous faisons toutefois observer la pose superbe, tranquille, et presque symétrique de Salomon, assis sur son trône, au milieu du tableau. Tout y concourt à porter dans l'esprit l'idée de l'élévation, de l'impassibilité, de la pénétration du juge. Il n'y a pas, jusqu'aux lignes et aux parallèles, dans l'architecture, qui n'y annoncent la présence de la justice. Et ce n'est pas la seule fois que Poussin a su faire concourir le matériel de sa composition avec l'effet moral de son tableau[88] ».
Pour l'auteur d'un article paru dans une revue encyclopédique en 1826, Poussin est l'un des plus grands génies que la France ait produits. Il explique en ces termes ce qui fait de Poussin, pour lui, un grand maître de la peinture :« La gravité de son style, la belle ordonnance de ses compositions, la vérité et la variété d'expression de ses divers personnages, sont un sujet continuel d'admiration et d'étude. Dans le nombre des ouvrages de ce maître que possède le Musée, il en est un, Le Jugement de Salomon, qui offre au plus haut degré tous les genres de mérite que je viens de signaler[89] ».
Charles-Paul Landon, peintre, graveur et historien de l'art français, écrit pour sa part qu'il « est impossible de mieux rendre, que ne l'a fait le Poussin, la joie féroce empreinte sur le visage livide de la mauvaise mère, et qui parait dans son geste impératif[90] ». Il poursuit en ajoutant que « les figures de ce tableau sont parfaitement dessinées » et que « les draperies sont ajustées avec ce goût noble et sévère que Poussin avait puisé dans l'étude de l'antique »[90]. Pour Pierre-Marie Gault de Saint-Germain, « on doit regarder ce tableau comme un des plus grands modèles de l'art de l'imitation dans l'expression, [on] ne peut rien penser au-dessus des caractères et des sentiments qui animent les acteurs de cette scène[91] ». Maria Graham, voyageuse et autrice anglaise, écrit que Le Jugement de Salomon« est considéré comme un des plus beaux ouvrages du Poussin, et peut-être qu'aucun peintre n'a mieux traité ce sujet[92] ». Elle note cependant qu'il « n'y a pas assez de beauté chez les femmes, et leur expression de violence excite plutôt l'horreur que la sympathie »[92] ».
Pour François Emmanuel Toulongeon, cette œuvre de Poussin « est au-dessus des éloges ; c'est même parmi les chefs-d'œuvre du Poussin, un modèle de sentiment, d'expression, d'esprit et de moralité[75] ». Charles de Brosses abonde dans le même sens et déclare qu'il s'agit non seulement de l'un des meilleurs tableaux de Poussin, mais aussi l'un des meilleurs tableaux de chevalet qu'il connaisse[77]. Pour Oskar Bätschmann, à travers Le Jugement de Salomon peut être décelé l'envie que Poussin avait que les conflits religieux en France cessent, et qu'au débat émotionnel se superpose une idée de justice, de sagesse et d'équité[22]. André Félibien note conclusivement et simplement que Le Jugement de Salomon« est admirable pour la correction du dessin, et la beauté des expressions[93] ».
Le député historien François Emmanuel Toulongeon, malgré l'éloge qu'il rend au Jugement de Salomon, note certaines erreurs et imperfections qui se sont glissées dans le tableau : « le bas-relief [du trône] est trop du style grec, beaucoup plus moderne », « [un homme] est rasé ; les Hébreux portaient la barbe ; cette faute historique est bien rare dans les œuvres du Poussin », « [le soldat à demi-nu] est une inconvenance, surtout devant le roi, [il est] mal à propos coiffé d'un casque à la grecque ; il est aussi sans barbe », « l'enfant [que le soldat tient] suspendu par un pied devrait avoir le ventre pendant sur l'estomac par l'effet de sa position ; c'est une faute d'anatomie, et son pied n'est pas senti dans la main du soldat », « il y a aussi à droite une tête en admiration, dont l'expression est froide et de remplissage », « la main droite de Salomon n'est pas correctement dessinée », « les deux mains de la femme à droite, en vêtement bleu, ne sont pas de la même chair », et finalement que « [l'architecture du fond], bien que riche, noble et sage, rappelle trop l'architecture grecque du temps de Périclès »[75]. Toulongeon explique son approche rigoriste en admettant que « c'est dans les tableaux du premier ordre qu'il faut rechercher et noter les imperfections ; dans les autres on recherche les beautés »[75].
Charles-Paul Landon, malgré ses louanges, relève lui aussi ce qu'il juge être des imperfections dans le tableau de Poussin : « c'est peut-être une licence que d'avoir représenté à moitié nu le soldat qui s'apprête à frapper, [il] ressemble plutôt à un guerrier grec qu'à un garde du roi d'Israël », « les tons des draperies n'ont aucune harmonie entre eux » et « les teintes des carnations manquent de vérité »[90].
Jacques Depauw note d'emblée dans son article À propos du Jugement de Salomon de Poussin que le peintre a commis une erreur dans la composition du tableau[81]. L'auteur indique dans son paragraphe initial :
« Il n'est pas rare que les commentateurs de ce tableau remarquent que Poussin s'est trompé à propos des deux mères en représentant la « mauvaise » mère avec l'enfant mort alors que, selon le récit du jugement de Salomon, la « mauvaise » mère devrait avoir avec elle l'enfant vivant qu'elle a substitué au sien lorsqu'elle s'est aperçue de sa mort. Cette interprétation s'est imposée à ce point qu'elle était affichée auprès du tableau lors de la grande exposition de l'hiver dernier. À peine l'« erreur » est-elle signalée que l'on est contraint de reconnaître qu'on ne se l'explique pas. Elle est en effet invraisemblable si l'on se rappelle la célébrité de ce récit et le sérieux avec lequel Poussin composait ses tableaux. [...]
Prenons le même sujet traité par Valentin[P 13]. Nous n'avons aucune difficulté. L'enfant mort est au bas du tableau, en son milieu. Au-dessus, le jeune Salomon, sur un trône. À gauche, la mère, des bras de laquelle le bourreau vient d'arracher l'enfant, et à droite, l'autre femme, venue avec l'enfant mort qu'elle a déposé aux pieds du roi. À la douceur de son visage, à son attitude humble, nous n'éprouvons aucune hésitation : c'est bien celle-ci qui dans un instant, va abandonner son propre enfant à l'autre pour lui épargner la mort. Les bras croisés sur la poitrine annoncent sa prière : « Seigneur, s'il te plait...». »[81]
— Jacques Depauw, À propos du Jugement de Salomon de Poussin
Depauw part de cette prémisse pour élaborer une théorie d'analyse dont il est question dans la section « La « bonne » et la « mauvaise » mère » du présent article[81]. Cette erreur attribuée au peintre a aussi été relevée par Oskar Bätschmann dans son Dialectics of Painting, publié en 1999 : « le tableau est difficile à lire puisqu'il dévie du texte biblique et des conventions picturales » en lien au sujet traité[22].
La première gravure du Jugement de Salomon que la postérité retient est celle produite par Jean Dughet, le beau-frère de Nicolas Poussin, entre 1653 et 1670. Frère de Gaspard Dughet et d'Anne-Marie Dughet, Jean Dughet est un proche collaborateur et héritiers de nombreux avoirs de Poussin, dont son atelier[94],[95]. Aux dimensions de 44,8 × 68 centimètres, la gravure au burin que Jean Dughet a produite est dédicacée à Camillo Massimo[96],[G 4]. Deux autres tirages en contre-épreuve ont été réalisés, mais avec cette fois-ci l'adresse d'un certain Matteo Giudice[97],[98]. La gravure de Dughet telle qu'illustrée dans cet article est l'un de ces deux tirages publiés après la mort de Dughet en 1676, avec en plus les armoiries de la Maison de Mécidis qui ont été étampées dessus[97],[G 5]. La gravure de Guillaume Chasteau, réalisée selon la technique d'impression dite de la chalcographie en 1685, aux dimensions de 37 × 52,7 centimètres, est accompagnée d'une double légende, latin et français, dont la traduction en français moderne se lit : « Le sage Salomon a invoqué la Nature pour être arbitre de son Jugement, la véritable mère n'a pu souffrir que son fils fut divisé » [99],[100],[101],[102],[G 6],[L 4]. La dernière gravure du Jugement de Salomon produite au cours du XVIIe siècle est celle de Martial Desbois, datée de 1691 et publiée dans le Tabellæ selectæ ac explicatæ de Charlotte-Catherine Patin[103],[L 5]. Aux dimensions de 27,8 × 39,5 centimètres, la gravure est accompagnée de deux légendes en latin, dont la première, en gros caractères, se traduit par « Le plus célèbre des jugements de Salomon », tandis que la seconde, en plus petits caractères, indique qu'il s'agit d'une représentation d'après l'œuvre de Nicolas Poussin[G 7],[L 6],[96],[97],[104].
Étienne Gantrel, « graveur du Roy », a produit une gravure du Jugement de Salomon aux dimensions de 46,2 × 52,5 centimètres vers 1700[105],[106]. La légende inscrite sous la gravure reprend exactement la même formule bilingue en latin et en français que la gravure produite par Guillaume Chasteau[G 8],[L 4]. La gravure de Gantrel est notamment reproduite et publiée vers 1750 par le marchand d'estampes Robert Hecquet avec des dimensions différentes, soit de 55 × 74,5 centimètres[107]. Dans la légende qui accompagne l'estampe, Hecquet a décidé de se départir de la double formule latin-français utilisée par ses prédécesseurs pour ne relayer uniquement que le texte en français, soit « Le sage Salomon a invoqué la Nature pour être arbitre de son Jugement, la véritable mère n'a pu souffrir que son fils fut divisé »[G 9]. Étienne Baudet, lui aussi graveur du Roi en 1693, s'est également attelé à la tâche de reproduire fidèlement Le Jugement de Salomon sous forme de gravure, mais n'y est parvenu qu'avec peu de succès[108],[109]. La gravure remargée en contre-épreuve est cataloguée par Roger-Armand Weigert, qui note ses dimensions comme étant de 45,2 × 69 centimètres[110],[G 10]. Baudet réalise cette gravure à Rome tandis que, comme la gravure de Gantrel, faute de date claire, la datation de l'œuvre tourne autour de 1700 également[111].
Jean-Auguste-Dominique Ingres est mandaté en 1802 par le musée du Louvre pour produire une gravure du Jugement de Salomon[112],[113]. Âgé de 22 ans, il s'agit de la première commande officielle pour le jeune peintre[114]. En raison d'un différend d'ordre monétaire, le jeune peintre français abandonne ce projet et la gravure, dont moins du quart avait été complété, reste inachevée[115],[G 11]. Deux années plus tard, en 1804, c'est dans le sixième tome des Annales du Musée et de l'École moderne des beaux-arts que parait la première gravure du Jugement de Salomon au XIXe siècle, de la main de Charles Normand[116]. En 1814 est publiée dans le huitième tome du Cours historique et élémentaire de peinture de chez Filhol, Artiste-Graveur et éditeur, une gravure du Jugement aux dimensions de 14,7 × 19,5 centimètres et issue de la collaboration de trois artistes, soit Denis-Sébastien Leroy, Louis-Yves Queverdo, Antoine-Claude-François Villerey[G 12],[117],[118]. La gravure qui nous est parvenu du Jugement de Salomon d'Antoine-Alexandre Morel est une épreuve avant la lettre, c'est-à-dire qu'il s'agit de l'une des premières épreuves de la gravure avant qu'une légende (la lettre) ait été gravée dessus par un autre procédé d'imprimerie[119],[120],[G 13]. Morel, un élève de David, est un graveur à l'eau forte au burin[121],[122]. Complétée en 1825, la gravure est aux dimensions de 58,5 × 78,9 centimètres[99],[123].
Gravures du Jugement de Salomon de Nicolas Poussin
Denis-Sébastien Leroy, un artiste français dont très peu de détails nous sont parvenus sur sa vie, est l'auteur d'une copie dessinée du Jugement de Salomon de Poussin[117],[124],[125]. Produite vers , cette aquarelle a notamment inspiré la conception de la gravure produite par Queverdo et Villerey[117],[G 12]. L'œuvre est conservée au musée Baron-Martin, à Gray, en France[126],[127],[D 2].
Leon Kossoff, peintre et graveur britannique, est l'auteur de nombreux dessins à l'eau-forte inspirés de l'œuvre de Nicolas Poussin[128],[129]. De style expressionniste, Kossoff a produit une série de dessins inspirées du Jugement de Salomon de Poussin[129]. Le musée Tate, à Londres, et le Metropolitan Museum of Art, à New York, ont tous deux des versions des deux premiers dessins de Kossoff produits en d'après Le Jugement[D 3],[D 4]. Le premier de ces dessins à l'eau-forte de la série The Poussin Project : A series of Prints after Nicolas Poussin, intitulé The Judgment of Solomon (#1), mesure 21,3 × 29,8 centimètres[130],[131]. Le second, The Judgment of Solomon (#2), aux dimensions de 42,9 × 59,7 centimètres, est deux fois plus gros[132],[133]. Un autre dessin de Kossoff, produit en et intitulé From Poussin : Judgment of Solomon, est conservé aux Annadale Galleries de Sydney, en Australie[134],[D 5]. Cette série de dessins est le fruit d'une collaboration entre Leon Kossoff et Ann Dowker[135].
« Elle fait voir la différence qu'il y a d'un homme sanguin à un homme mélancolique; et comme le mélange des humeurs est la cause de la diversité des inclinations, on tâche de les connaître chacune par quelques apparences extérieures et quelques signes qu'on en voit sur le corps; de sorte que si dans une personne la couleur dominante est violette, plombée, et livide, comme elle marque une bile noire, elle signifie l'inclination d'un homme à être colérique, envieux et sujet à d'autres actions mauvaises qui procèdent pour l'ordinaire d'un tel tempérament.
Ceux qui sont d'une couleur trop rouge, sont quelques fois à craindre, parce qu'ils sont d'une complexion chaude et emportée. Ceux qui sont d'un teint fort blanc, et qui ont la chair délicate, sont faibles, efféminés, et d'un tempérament froid. Voilà quant à la couleur, ce que le peintre peut, ce me semble, observer en général sur le naturel, afin de se conduire, et faire la carnation de ses signes selon que le sujet le dmeande. Car il doit avoir égard aux personnes qu'il représente, et faire pour cela diverses observations, puisque la couleur du corps et du visage ne dépend pas seulement du tempérament et des humeurs, mais encore de la naissance, de l'éduication, du pays, et des emplois. Un marinier, un paysan et semblables gens qui sont continuellement exposés au soleil et aux injures de l'air, ont la chair basanée, de sorte que si par cette raison on ne pouvait rien marquer dans les corps de ces sortes de personnes par le teint et par la couleur, il faudrait que le peintre cherchât d'autres figures convenables aux vices et aux vertus de ceux qu'il voudrait représenter. »[137]
— André Félibien, Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes
Pour appuyer son point, Félibien écrit que Poussin, dans Le Jugement, « a peint de la sorte cette méchante femme qui demandait avec tant de hardiesse et d'impudence un enfant qui n'était pas à elle »[137]. Félibien compare ensuite la femme mal intentionnée à celle qui est la véritable mère, et décrit cette dernière en ces mots : « Et parce que la véritable mère était dans la bonne foi, il l'a peinte comme une femme simple et sans malice, et dont la couleur de la chair un peu vermeille témoigne la bonté de son naturel ; car d'ordinaire les personnes sanguines ne sont pas capables de faire une méchante action ; elles peuvent être promptes et colériques, mais leur feu s'évapore bientôt, et ne gardent aucune haine dans l'âme »[137]. À travers la mauvaise femme, continue Félibien, « non seulement le Poussin a fait connaitre sa malice par la couleur de sa chair, mais encore par une maigreur et une sécheresse causée par la bile noire qui domine dans les méchants, laquelle étant chaude et brûlante, dessèche, et rend les corps plus maigres, au contraire de ceux qui sont un peu sanguins, de qui la chair est plus fraîche et plus ferme »[137].
François Emmanuel Toulongeon emploie un même langage pour décrire les deux femmes : « La tête de la méchante mère est de la plus savante expression ; son œil rouge et sec, ses narines retroussées, sa bouche dentue et béante peignent la mauvaiseté naturelle et de caractère ; ce n'est ni la colère, ni l'emportement; elle est méchante-née ; tout son costume y tient ; elle est sale et débraillée ; elle porte son enfant mort comme elle tiendrait un paquet, sans aucun intérêt, sans douleur, sans affection ; cette figure est un chef-d'œuvre de sentiment et d'exécution ; elle contraste avec la bonne mère, dont le costume est simple et rangé ; sa tête est d'une beauté simple et commune ; les deux têtes ont un beau profil »[75]. Toulongeon décrit également ce qu'il perçoit sur le traitement de la figure du jeune roi israélien : « La tête de Salomon est du plus beau choix pour les formes ; il entre dans l'adolescence, et ses traits ont déjà le caractère tranquille de la jeunesse ; son teint est pâle et bilieux, parce qu'un tempérament sanguin à cet âge ne serait pas susceptible de pensées profondes et de réflexions ; l'œil droit louche un peu en dehors : ce mouvement ajoute à l'expression décidant le regard vers l'action »[75].
La « bonne » et la « mauvaise » mère
Jacques Depauw, dans un court article publié dans le bulletin de la Société d'étude du XVIIe siècle, part de la prémisse qu'il est impensable pour Poussin de s'être trompé sur sa représentation de l'épisode biblique dans Le Jugement de Salomon[81]. Il entame donc une théorie d'analyse avec comme angle d'approche ce qui le « gêne dans la représentation de cette femme au point de lui attribuer le rôle de la mauvaise mère »[81]. Il note que celle qui est traditionnellement comprise comme étant la mauvaise mère ne nous est pas sympathique : « visage véhément », « traits durcis », « cheveux retenus par un simple bandeau », « teint blême », « habits comme fripés », « sans allure », « de couleur terne », bref, « ne correspond pas à l'idée que nous nous faisons de la 'bonne mère' et ne nous inspire donc pas la compassion qui convient »[81]. Le traitement de la mauvaise mère est le contraire de celle qui est traditionnellement comprise comme étant la bonne mère : « Quant à l'autre, vêtue de généreux drapés aux couleurs vives, que l'on devine en bonne forme par le peu de chair rose l'on aperçoit de son dos, coiffée d'un beau foulard nous est-elle sympathique? Peut-être pas tellement, mais elle ne nous provoque pas et par conséquent nous interprétons son geste comme un 'Arrêtez! Ne faites pas cela!' de protestation »[81]. Or Depauw insiste que ce n'est pas ainsi que la scène se produit dans le texte biblique - il y a devant Salomon la voleuse d'enfant avec l'enfant vivant, et l'autre femme, qui, de un, a cru que son enfant était mort, de deux, réalise qu'il a en fait été subtilisé par une autre femme et, de trois, constate que celle-ci s'obstine à vouloir conserver l'enfant volé[81]. Un dialogue de sourd se déclenche, puis le roi ordonne que l'on coupe l'enfant en deux, ce qu'un soldat est sur le point de faire avant que Salomon ne change d'idée[81]. La femme qui tient l'enfant mort « est saisie au paroxysme et à l'ultime moment de sa protestation, [sous] l'emprise de la colère, [née] du sentiment d'injustice »[81]. Depauw enchaîne :
« Il y a plus. Que l'on prête attention à son teint blême et verdâtre : c'est aussi le teint de l'enfant mort. Dans le tableau de Valentin[P 13], L'enfant mort a le teint de la mort, mais aucun des autres personnages. Salomon et les deux femmes ont des carnations de vivants. Poussin donne à la bonne mère le teint de l'enfant mort qu'elle porte. Belle idée de peintre poète pour représenter une passion poussée à l'extrême, passion maternelle charnelle, et juste au moment où déjà entre en sa conscience l'effroi que peut causer en con coeur la décision de Salomon qui va l'ouvrir à la compassion ; n'est-ce pas aussi le teint des deux autres femmes du tableau, prises, bien qu'à un moindre degré, dans le même sentiment? Ni le conseiller philosophe qui n'est qu'étonné, ni évidemment la mauvaise mère n'ont ce teint, celui que la peinture prête par convention aux corps dont la vie se retire. »
— Jacques Depauw, À propos du Jugement de Salomon de Poussin
Selon ses analyses, Jacques Depauw affirme que cette colère est sur le point de se transformer en pitié mêlée à un sentiment d'épouvante. Ce bras levé et ce doigt qui pointe représentent, pour Depauw, la véritable mère de l'enfant qui, d'après le récit biblique, est sur le point de dire « Seigneur, s'il te plait, qu'on lui donne l'enfant ; qu'on ne le tue pas »[81]. Pour le chercheur, cette mère dont la postérité a qualifié de « mauvaise » et dépeinte par Poussin à l'ultime moment d'une légitime colère, est en fait sur le point d'abandonner son statut de mère par amour pour son enfant[81].
Source d'inspiration
Nicolas Poussin, décrit comme un descendant spirituel du peintre de la Renaissance Raphaël, s'est notamment inspiré de la composition du Jugement de Salomon (la version de 1518-1519) de ce dernier pour peindre sa propre œuvre[138],[139],[P 12]. La Conversion du proconsul de Raphaël semble également avoir joué un rôle déterminant dans l'élaboration de la composition de l'œuvre de Poussin[138],[P 15]. À ce titre, Nicolas Poussin est souvent surnommé le « nouveau Raphaël », le « Raphaël de France », ou simplement le « Raphaël français »[140],[141].
↑Leon Kossoff, From Poussin : Judgment of Solomon, d'après Nicolas Poussin, , eau-forte sur papier, 75 × 76 centimètres, Annandale Galleries. Voir en ligne.
Notes
Notes générales
↑Ce sont cinq tableaux que Charles-Antoine Hérault vend à Louix XIV : Le Jugement de Salomon, La Vierge à l'Enfant avec saint Jean Baptiste, Sainte Famille avec saint Jean et sainte Élisabeth dans un paysage dite aussi La Sainte Famille en largeur, Les Bergers d'Arcadie et La Mort de Saphire.
↑Selon la théorie des humeurs, les personnes d'humeur sanguine sont associées à l'élément de l'air, celles d'humeur colérique au feu, celles d'humeur mélancolique à la terre et celles d'humeur flegmatique à l'eau.
Locutions latines
↑« Nicolaus Poussinus Andelyensis Academicus Romanus Primus Pictor Ordinarius Ludovici Iusti Regis Galliæ. Anno Domini 1649. Roma. Ætatis Suæ. 55. » Traduction : « Nicolas Poussin, de Les Andelys. Membre de l'Académie romaine. Premier peintre ordinaire de Louis le Juste, roi de France. En l'an du Seigneur 1649. Rome. À l'âge de 55 ans. »
↑« De lumine et colore. » Traduction : « Sur la lumière et la couleur. »
↑« IERUSALEM qualis (ut plurimum) extitit ætate Solomonis. » Traduction : « Jérusalem telle qu'elle existait (en grande partie) à l'époque de Salomon. »
↑ a et b« Ad Testem, in Iudicio Naturam vocauit Sapientisſ Salomon, oc vera Mater filium dimidiari non est passa. Reg. III. C. III. » (Reg. III. C. III., abréviation de Liber III Regum, Caput III. Dans une bible vulgate, le jugement de Salomon se situe au troisième chapitre du troisième Livre des Rois). Traduction : « Le sage Salomon a invoqué la Nature pour être arbitre de son Jugement, la véritable mère n'a pu souffrir que son fils fut divisé. Rois III, Chapitre III. »
↑« Tabellæ selectæ ac explicatæ. » Traduction : « Tableaux choisis et expliqués. »
↑« Celeberrimum Salomonis Judicium. Depictum a Nic. Puſsino, Gallo, Pariſys. » Traduction : « Le plus célèbre des jugements de Salomon. Peint par le Français Nicolas Poussin, Paris. »
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