Économiste de profession, Lawrence Kudlow n'est cependant pas diplômé en sciences économiques[2]. Il a fait des études de sciences politiques à Princeton mais il n'a pas obtenu son diplôme[3].
Dans les années 1970, il était démocrate. Il change de camp et devient républicain au début des années 1980[4].
Kudlow a commencé sa carrière en tant qu'analyste financier junior à la Réserve fédérale de New York. Il quitte bientôt le gouvernement pour travailler à Wall Street chez Paine Webber et Bear Stearns en tant qu'analyste financier. En 1981, après s'être porté volontaire et avoir travaillé pour des hommes politiques et des causes de gauche, Kudlow rejoint l'administration de Ronald Reagan en tant que directeur adjoint de l'économie et de la planification au Bureau de la gestion et du budget[5].
Après avoir quitté l'administration Reagan pendant le deuxième mandat, Kudlow retourne à Wall Street chez Bear Stearns, en tant qu'économiste en chef de l'entreprise de 1987 à 1994. Pendant ce temps, il conseilla également la campagne de gouverneur de Christine Todd Whitman sur les questions économiques. Il est renvoyé en 1994 de chez Bear Stearns à cause de son addiction à la cocaïne (il en consommait pour près de 100 000 dollars par mois)[6]. Il était également alcoolique durant cette période[5]. Selon ses dires, il n'a pas bu une goutte d'alcool depuis 1995[3].
À la fin des années 1990, Kudlow quitte Wall Street pour devenir commentateur des médias économiques, d'abord à National Review, puis de 2001 à 2018, dans le cadre de plusieurs émissions, il est l'éditorialiste économique vedette de la chaîne de télévision CNBC[7].
Tout au long de sa carrière, Larry Kudlow s'est presque systématiquement trompé dans ses prédictions économiques[9] :
en 1993, Kudlow déclare que le programme de Bill Clinton ne permettra pas de relancer l'économie américaine. Finalement, 21 millions d'emplois sont créés sous la présidence de Clinton et la croissance moyenne annuelle est de 4 %[10] ;
en 2002, Kudlow prédit que la guerre d'Irak fera gagner 2 000 points au Dow Jones. C'est l'inverse qui se produit, le Dow Jones chute de 2 000 points[10] ;
en , dans une tribune publiée dans National Review, il écrit à propos de la situation financière des Etats-Unis et des risques d'une crise : « There ain’t no recession. » (traduction : Il n'y a pas de récession), « It’s not gonna happen. Time to move on. » (traduction : Rien ne va se passer. Il est temps de passer à autre chose.)[11]. Il s'ensuit la crise économique mondiale de 2008 ;
en 2009, il pense que le programme de relance mené par l'administration Obama fera exploser l'inflation. Finalement, l'inflation demeurera historiquement faible[10] ;
en , il affirme que le programme protectionniste de Donald Trump fera plonger les marchés financiers. En réalité, un an après l'élection de Trump, le Dow Jones a gagné près de 6 000 points[12].
Perceptions par d'autres économistes
Paul Krugman (lauréat du prix Nobel d'économie 2008) considère que Larry Kudlow a non seulement « tort sur tout », mais qu'il manque cruellement d'expérience pour le métier de conseiller économique au président[13].
Il est régulièrement qualifié de « pseudo-économiste »[14] ou de « mauvais économiste »[15]. Selon le journaliste David Dayen, Kudlow n'est « pas un vrai économiste mais il fait comme s'il en était un à la télévision »[16].
Notes et références
↑Dans le répertoire des naissances de 1947 de la ville de New York se trouve un Lawrence Kudlow né le 20 août à Manhattan. Consultable sur le site de généalogie Ancestry.
↑ a et b(en-US) Maggie Haberman, Kate Kelly et Jim Tankersley, « Trump Picks CNBC’s Larry Kudlow as Top Economic Adviser », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )
↑(en) « Who is Larry Kudlow? Former Democrat turned conservative Republican in line for top White House economic job », Newsweek, (lire en ligne, consulté le )
↑ ab et c« Le médiatique Larry Kudlow devient conseiller économique de Trump », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) SYLVIA NASAR & ALISON LEIGH COWAN, « A Wall St. Star's Agonizing Confession », New York Times, (lire en ligne, consulté le )
↑ abc et d(en-US) Dana Milbank, « Opinion | Larry Kudlow may have been more wrong about the economy than anyone alive », Washington Post, (ISSN0190-8286, lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) « The Recession Debate Is Over | National Review », National Review, (lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) « 6 of Larry Kudlow’s Not-So-on-the-Money Predictions », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) Paul Krugman, « Opinion | Is It Policy, or Just Reality TV? », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Jonathan Chait, « Donald Trump Turns to Always-Wrong Pseudo-Economist Lawrence Kudlow », Daily Intelligencer, (lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) RYAN KORONOWSKI, « Trump’s new economic adviser is really bad at economics. Here are the receipts. », ThinkProgress, (lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) David Dayen, « Larry Kudlow Isn’t an Economist, but He Plays One on TV », The Nation, (ISSN0027-8378, lire en ligne, consulté le )