Réductions fiscales de l'administration BushLes réductions fiscales de l'administration Bush réfèrent aux changements opérés sur le système fiscal américain démarrées au cours de la présidence de George W. Bush et prolongées au cours de la présidence de Barack Obama. DescriptionCes réductions fiscales sont opérés par plusieurs textes de loi qui sont promulgués entre 2001 et 2012 :
Chaque loi a eu son propre parcours législatif et effets sur la loi fiscale des États-Unis, la loi JGTRRA de 2003 ayant amplifié et anticipé certains aspects de la loi EGTRRA de 2001. Depuis 2003 ces deux lois sont le plus souvent mentionnées conjointement, notamment pour l'étude de leur impact sur l'économie des États-Unis, la population américaine et l'étude de leurs conséquences politiques. Les deux lois ont été adoptés selon la procédure controversée de réconciliation budgétaire (en)[1]. Les réductions fiscales de l'administration Bush comportaient des clauses crépusculaires fixant une échéance initiale à 2010. La fin des années 2000 est marquée par un intense débat politique sur la prolongation, ou non, des réductions fiscales. Finalement, le Tax Relief, Unemployment Insurance Reauthorization, and Job Creation (en) adopté en 2010 prolonge ces réductions pour deux années. Enfin, en 2012 au cours de la falaise fiscale, les réductions sont rendues permanentes pour les personnes seules gagnant moins de 400 000 $ par an ou les couples gagnant moins de 450 000 $ par an tout en éliminant toutes les autres réductions. Impact des réductionsLes lois EGTRRA (en) (2001) et JGTRRA (en) (2003) ont significativement réduit les taux marginaux de l'impôt sur le revenu pour pratiquement tous les contribuables américains. Un contrecoup de ces réductions est qu'il fait apparaître au grand jour une disposition alors peu connue du système fiscal américain : la Alternative Minimum Tax (en) (AMT). Cette disposition, introduite en 1982 sous l'Administration Reagan faisait en sorte que les contribuables américains, en particulier les plus aisés, ne puissent empiler de nombreuses niches fiscales et déductions pour échapper à l'impôt. Ainsi, chaque année chaque contribuable doit payer le montant du plus grand soit de l'impôt sur le revenu régulier soit de l'AMT. Les taux d'imposition de l'AMT n'ayant pas été réduits (contrairement à ceux de l'impôt sur le revenu régulier) de nombreux ménages de la classe moyennes supérieures n'ont pas bénéficié des réductions fiscales des lois de 2001 et 2003. Pérénisation des réductions fiscales (2010)Le , Barack Obama annonce un compromis qui comporte les points suivants :
À la signature du compromis, Barack Obama déclare :
Les membres de l'administration (notamment le vice-président Joe Biden) ont ensuite travaillé à convaincre les membres du Congrès démocrates hésitants à accepter le plan malgré la prorogation des taux réduits pour les contribuables les plus aisés. Le compromis adopté fut soutenu par l'opinion publique et permit à Obama de se poser en négociateur de consensus et prouva qu'il n'était pas pris en otage par la frange la plus à gauche du Parti démocrate. Le plan a cependant été combattue par la frange la plus à droite du Parti républicain ainsi que certaines personnalités des médias (tel que l'animateur de radio Rush Limbaugh) ou certains membres du Tea Party. Enfin certains candidats républicains à l'investiture pour l'élection présidentielle de 2012 (et notamment Mitt Romney) se sont également opposés au plan adopté sur la base que celui-ci ne rendait pas les réductions fiscales permanentes tout en creusant le déficit public. ControversesEfficacité des réductions fiscalesAnalyse du Congressional Budget OfficeLe Congressional Budget Office (CBO, Bureau du budget du Congrès américain) a systématiquement rapporté que les baisses d'impôts de l'administration Bush ont conduit à une large baisse des recettes fiscales :
Tribune d'économistesEn une tribune d'environ 450 économistes (en), incluant 11 récipiendaires du prix Nobel d'économie, s'opposant aux réductions fiscales de l'administration Bush est publiée dans le New York Times et diffusée par le Economic Policy Institute (en). Les économistes demandent au président George W. Bush de ne pas promulguer la loi JGTRRA (en) et arguent que les réductions annoncées[2]:
Prolongement des mesuresDébat sur la question du prolongement (2004-2010)Les clauses crépusculaires des réductions fiscales de l'Administration Bush devaient entrer en effet au pour la plupart des dispositions. Le débat du prolongement des réductions au-delà de la date limite initiale s'ouvre dès 2004 au cours de la campagne présidentielle puis à nouveau lors de la campagne présidentielle de 2008. En général, les Républicains souhaitent un prolongement de la réforme alors que les Démocrates penchent plutôt pour un maintien des réductions pour les ménages les plus modestes mais un retour à la situation des années Clinton pour les contribuables les plus aisés. Le Congressional Budget Office estime en qu'étendre les réductions fiscales sur la période 2011-2020 gonflerait la dette nationale de 3 300 milliards de dollars dont 2 650 milliards de recettes fiscales perdues et 660 milliards d'intérêts et frais sur la dette ainsi crée. Notes et références
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