Le lancer du javelot est une discipline athlétique consistant à lancer un engin appelé javelot fait en métal, en fibre de verre ou en fibre de carbone. Cette épreuve n'est pas toujours présente aux meetings d'athlétisme notamment en raison des règles de sécurité.
Compétitions et lancers
Les règles du lancer du javelot sont équivalentes aux autres types de lancers (disque, marteau ou poids). Les compétiteurs ont tous droit à six essais. Dans les compétitions donnant droit à un titre, ou une prime nécessitant un classement, les lanceurs de javelot ont droit à trois essais, puis les huit meilleurs à l'issue de ces trois lancers ont la possibilité de lancer trois essais supplémentaires, le vainqueur est celui qui aura envoyé le plus loin possible le javelot, distance mesurée au centimètre près. La pointe du javelot doit toucher en premier le sol au moment de l'impact pour que l'essai soit validé. Contrairement au lancer de disque, de marteau et de poids (pour les adeptes du lancer en rotation), le lanceur de javelot effectue une course d'élan rectiligne avant le lancer, course réalisée en deux temps sur la même surface utilisée que pour la course (le tartan). Dans un premier temps dit d'élan, l'athlète réalise une course classique face à l'aire de lancer, le javelot placé sur le côté. Dans un deuxième temps, dans la phase dite de préparation, le lanceur se place de profil et se déplace en pas croisé devant, le javelot placé à la tempe et le bras lanceur armé derrière la tête. Dans l'ultime phase de la course d'élan, le bras lanceur est mis en tension par élasticité sur l'ultime double appui de la course d'élan. La course est ainsi arrêtée violemment, transmettant toute la vitesse de déplacement dans l'épaule qui se détend comme une catapulte propulsant le javelot.
Caractéristique du javelot
En raison des distances atteintes de plus en plus longues, dont le summum fut les 104,80 mètres de l'Est-AllemandUwe Hohn, le javelot des hommes qui pesait 800 grammes fut redessiné en 1986, ce qui a réduit alors les performances d'environ 10 %.
L'athlétisme trouve son fondement dans l'activité originelle du genre humain, qu'elle soit purement pacifique et utilitaire ou guerrière. Le lancer du javelot émarge de ces deux catégories d'action. On trouve trace de branches d'arbres que l'on taille en pointe avant que l'on ajoute un silex taillé. Plus tard l'âge de pierre apporte un progrès avec l'apparition à l’embout de la lance d'une pointe métallique, permettant à cette lance de devenir plus meurtrière. C'est alors que l'Homme décide de comparer son adresse et son agilité en créant de véritables concours.
Le javelot est aussi utilisé par toutes les armées de l'Antiquité, il se crée ainsi de véritables écoles encadrées où les enfants apprennent le maniement du javelot.
Introduit aux Jeux Olympiques en 708 av J-C, le lancer du javelot, comme celui du disque, constitue l'une des cinq épreuves du pentathlon. Mais la technique utilisée par les pentathlètes est bien différente de celle que l'on connaît. En effet il fallait non pas le lancer le plus loin possible mais le lancer sur une cible; de plus, l'engin est muni d'une courroie fixée au javelot. Le javelot est fait d'une baguette de bois d'olivier de longueur variant de 2,3 à 2,4 mètres et est relativement léger : 400 grammes.
Jusqu'à l'effondrement du monde grec, le lancer du javelot demeure l'une des activités les plus pratiquées à travers le bassin méditerranéen. À l'époque de Rome, l'engin devient plus lourd : 800 grammes et plus long : 2,70 mètres, il est en bois de cornouiller avec une pointe de fer.[réf. nécessaire]
En 1951, l'Américain Bud Held fait évoluer la discipline en inventant et utilisant le premier javelot creux, et en raccourcissant la pointe métallique au bout de son modèle. Par ailleurs, il conçoit et commercialise le premier engin en aluminium en 1954. Il améliore à deux reprises le record du monde de la discipline en 1953 et 1955[2].
En 1956, l'Espagnol Felix Erausquin arrive à lancer son javelot à plus de 100 m. Sa technique était de se mettre en rotation avec son javelot (à la manière d'un lanceur de disque). Mais l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF) ne validera jamais ce record car la technique est jugée trop dangereuse et modifiera le règlement du lancer de façon à interdire l'usage de cette technique[3].
En 1984, le lanceur Uwe Hohn d'Allemagne de l'Est bat le record du monde avec un jet à 104,80 m ; il est le seul homme à avoir lancé à plus de 100 m. Le javelot arrive alors quelques mètres derrière le sautoir en hauteur. Pour des raisons de sécurité, le centre de gravité de l'engin est avancé de 4 cm. Cela a pour effet à la fois de réduire la longueur des jets de 10 %, mais également de faire piquer le javelot plus en avant, s'enfonçant mieux au sol au lieu d'arriver plus à l'horizontale et de glisser en avant, ce changement permettant un jugement plus facile du jet et renforçant la sécurité[4].
En 1985, sort la nouvelle réglementation sur les javelots mais le règlement ne prévoit pas que les engins soient lisses : certains athlètes modifient la forme des javelots notamment par l'ajout de creux ou de trous, déplaçant le centre de pression plus près du centre de gravité (avancé de 4 cm modifié en 1984) et permettant de ce fait de récupérer une partie de la distance perdue[5]. En 1991, le règlement est modifié, interdisant les javelots personnels, les athlètes devant choisir parmi quelques modèles officiels.
Le lancer du javelot prit part aux Jeux olympiques à partir de 1908. Bien que le javelot soit de nos jours utilisé seulement dans le sport, il existe une longue histoire de son utilisation pour la chasse. Ainsi de nombreuses références sont liées à l'ancienne civilisation grecque qui pratiquait de son temps aussi une forme de lancer du javelot dans les Jeux olympiques antiques. L'objectif à l'époque était plutôt d'atteindre une cible.
Incidents et accidents
Le , Salim Sdiri, détenteur du record de France du saut en longueur, a été touché par un javelot au Stade olympique de Rome alors qu'il était en train de se rhabiller entre deux essais. Touché au foie et au rein, il avait du être hospitalisé, et n'a pu reprendre la compétition qu'en 2008.
En 2012, un juge officiel est mort après avoir été touché au cou lors d'une compétition à Düsseldorf[6]. Parmi les causes de l'accident mortel figurent le vent qui rendait difficile l'évaluation de la trajectoire du javelot, et l'imprudence du juge qui était entré dans la zone alors que le javelot était toujours en l'air[7].
En 2019, le sprinter Elija Godwin s'est empalé sur un javelot planté dans le sol, qui lui avait perforé un poumon[8].